Pour des augmentations généralisées des salaires et leur indexation sur l'inflation, c'est décidément d'un plan de bataille dont nous avons besoin !


Jeudi 10 novembre, les métros, les bus et les RER en région parisienne ont très peu voire pas du tout circulé sur certaines lignes. La grève appelée par une large intersyndicale pour demander des augmentations de salaires et une amélioration des conditions de travail des salariés de la RATP a été un franc succès avec plus de 85 % de grévistes. Les kilomètres de bouchons dans et autour de Paris, les embouteillages de vélos et de trottinettes ont démontré une nouvelle fois que lorsque les travailleurs et les travailleuses d'un secteur aussi stratégique que les transports urbains font grève massivement, ça a de l'effet sur l'ensemble de la vie sociale ! Évidemment, cela a bien énervé le ministre Gabriel Attal, très connu pour être entièrement dévoué aux intérêts patronaux. Il a déclaré que les grévistes de la RATP « avaient zéro empathie pour tous les Français ». Attal ne peut avoir, lui, aucune empathie pour les conducteurs de métro et les chauffeuses de bus qui sont épuisés par des horaires décalés et payés misérablement. Et ce n'est pas l'ancien Premier ministre Castex qui vient d'être nommé à la tête de la RATP, qui peut en avoir non plus. À la RATP comme ailleurs, ce sont 400 euros d'augmentation pour toutes et tous qu'il faut et l'indexation des salaires sur l'inflation !

Réfléchir aux moyens d'aller chercher la victoire

Ce 10 novembre, la CGT avait appelé seule à une nouvelle journée de grève interprofessionnelle à l'échelle nationale, après celles des 18 octobre et 27 octobre, appuyées alors par la FSU, FO et Solidaires. De fait, après la fin des grèves dans les raffineries et les dépôts de carburant, comme aucun autre secteur n'a pris le relais de la grève reconductible, le 10 novembre a enregistré un net recul du nombre de grévistes et de manifestants et manifestantes. Ces journées de grève interprofessionnelles à répétition ont permis aux directions syndicales, en premier lieu la CGT, de coller à l'envie d'en découdre de certains secteurs du prolétariat, et aussi de répondre aux provocations patronales et gouvernementales sur la réquisition des grévistes dans les raffineries. Mais sans perspective, elles n'ont pas suffi pour enclencher des reconductions de la grève dans d'autres secteurs. Par contre, elles ont été l'occasion pour des équipes militantes de discuter de la nécessité d'un plan de bataille qui mette à l’ordre du jour la grève générale, pour non seulement mettre un stop à l’offensive du patronat et du gouvernement à son service, mais remette en cause leur pouvoir de décider de nos vies. 

La « guérilla parlementaire » des oppositions ne mène à rien

Le Journal du dimanche du 6 novembre a confirmé les rumeurs de volonté de Macron et du gouvernement de dissoudre l’Assemblée nationale. Cette menace de dissolution intervient après l’utilisation par l’exécutif du 49.3 pour faire passer le budget et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Un budget qui prévoit une hausse de 3 milliards des dépenses allouées à la Défense, de 1,4 milliard pour la police, alors que dans le même temps il prévoit 2000 suppressions de postes dans l’Éducation nationale, alors même que la rentrée a été marquée par une forte pénurie d’enseignants et enseignantes.

Le gouvernement a donc réussi à faire passer ses projets, malgré l’agitation des « oppositions parlementaires », notamment de la NUPES. Les centaines d’amendements déposés, ainsi que les multiples motions de censure, n’ont absolument pas empêché l’exécutif et sa majorité d’avancer. En effet, il dispose de tout un arsenal de lois lui permettant de faire passer, même de façon totalement antidémocratique, tous ses projets, à commencer par le 49.3, et la possibilité de dissoudre l’Assemblée.

Les sondages montrent d’ailleurs que dans une telle situation, seul le Rassemblement national de Marine Le Pen progresserait. Cela montre bien que l’indignation des élus de la majorité et du gouvernement face aux propos racistes du député RN Grégoire de Fournas était totalement hypocrite. En réalité, les élus de la majorité avaient déclaré au lendemain des élections législatives qu’ils étaient prêts à travailler avec les députés RN pour mettre en place les réformes antisociales et réactionnaires. Et ce n'est pas la nouvelle loi raciste bâtie par Darmanin pour faire le tri entre les « bons » et les « mauvais » sans-papiers qui va infirmer cette intention !

Bien loin du cirque parlementaire, les travailleurs et travailleuses continuent de subir de plein fouet l’inflation généralisée.  Après les raffineurs, après les centrales nucléaires, ce sont les travailleurs de Géodis à Gennevilliers qui sont entrés en grève illimitée pour exiger des hausses de salaire. Ils et elles ont raison : c’est seulement par la lutte, par la grève, que nous pourrons mettre un stop à la politique des patrons, et arracher des augmentations substantielles des salaires.