Contre le gouvernement et le patronat,
il faudra s'y mettre tous ensemble en 2014 !
Ces six derniers mois ont été marqués par l'effondrement de la popularité de Hollande et de son gouvernement. Pourtant ce sont surtout les milieux patronaux ou très à droite qui ont réussi à imposer leurs revendications et fait plusieurs fois reculer les dirigeants socialistes. Mais cela ne veut pas dire que du côté des milieux populaires la colère n'existe pas.
La colère populaire n'est plus invisible
En septembre, les débrayages massifs chez PSA contre la mise en place de l’accord-compétitivité ont montré qu’un mécontentement souterrain pouvait s’exprimer. Le chantage à la fermeture de sites ne conduit donc pas automatiquement à l’acceptation des baisses de salaires.
Le mouvement des « Bonnets Rouges » en Bretagne est né sous l’impulsion d’équipes militantes d’entreprises menacées de fermeture. Malgré toutes les tentatives de dévier cette rage ouvrière, beaucoup ont regardé avec sympathie ce mouvement qui montre que la clé pour se faire entendre c’est de fédérer les mécontentements et de chercher l’affrontement avec le gouvernement.
La mobilisation des lycéens contre les expulsions de Léonarda, Khatchik et d’autres jeunes sans-papiers a fait la démonstration qu'une partie de la jeunesse en a marre du climat raciste et xénophobe, qui nous divise et ne sert que les riches et les puissants.
Et bien d'autres salariés, comme les enseignants du premier degré en lutte contre les rythmes scolaires, ou encore les cheminots ou les postiers des centres de tri en grève la semaine dernière, sont prêtes à en découdre.
Défendre le gouvernement... ou l’affronter ?
L’absence de mobilisation générale sur les retraites a été un trompe-l’œil : la colère est là malgré les difficultés liées à la crise, au chômage et à la précarité qui s’aggravent...
Tout occupés à protéger ce gouvernement prétendument « de gauche », les dirigeants des organisations syndicales et politiques qui prétendent représenter les travailleurs ne se sont pas contentés de laisser ces mobilisations se développer sans chercher à les coordonner. Ils se sont souvent opposés directement à elles. A l’image de Mélenchon qui n’a pas hésité à insulter les travailleurs Bretons qui se battaient pour leurs emplois en les traitant de « nigauds » ou d'« esclaves ».
Les jeunes et les travailleurs ont donc commencé à trouver le chemin de la rue malgré cette politique qui vise à les contenir, malgré une scène politique dominée par leurs ennemis de droite et d'extrême droite et leurs faux amis « de gauche ».
Franchir un palier en 2014 !
Depuis que les gouvernements européens ont accéléré leur offensive en multipliant les plans d’austérité, on a assisté à des mobilisations très massives ailleurs en Europe : en Grèce, au Portugal, dans l’État Espagnol mais aussi en Bulgarie et ailleurs en Europe de l’Est. Pour stopper les politiques d’austérité en 2014, il nous faudra franchir un palier supplémentaire : faire grève et descendre dans la rue tous ensemble, au même moment, et pourquoi pas dans plusieurs pays à la fois !