Le point de départ de la mobilisation peut être situé au moment des Assises de l’Éducation prioritaire. Les syndicats avaient décidé d’organiser un rassemblement et compte tenu des annonces, avaient planté dans le paysage la date du 23 janvier. Mais entre-temps, la grève a gagné les établissements du 92, obligeant les directions syndicale à faire du 23, non pas une journée "plan-plan", une date de grève avec préavis et appel.
Le mouvement est parti d’un collège classé ZEP et "zone violence" à Villeneuve-la-Garenne
En apprenant la perte de 56 heures pour la prochaine rentrée soit l’équivalent de la fermeture de 2 voire 3 classes, les profs se sont mis en grève reconductible à plus de 90 % le 20 janvier.
Ce collège est emblématique car il a connu beaucoup de luttes ces dernières années. Dès le premier jour, la reconductible a été votée et des tours de bahut ont été organisés.
Le mouvement s’est répandu comme un feu de paille
Sur les 31 établissements classés ZEP, 27 perdent des moyens conséquents pour la prochaine rentrée.
Dès leur premier appel, les enseignants/es de Manet ont essayé d’élargir leur mobilisation. Dès le lendemain, trois nouveaux établissements les rejoignaient dans la grève et ils allaient manifester ensemble à l’Inspection départementale. Le jeudi suivant, 60 collègues étaient en AG départementale, représentant 7 établissements. À Colombes, cœur de la mobilisation, une AG de ville se tenait au même moment et rassemblait environ 100 collègues, ce qui est une première dans cette ville. Dans cette ville, certains bahuts ont reconduit à 100%.
Revendication, AG et intersyndicale
Les revendications portent sur les moyens et le maintien, au minimum, des classements ZEP actuels. Dans le 92, le chiffrage porte sur 2000 heures minimum permettant le maintien des moyens en éducation prioritaire sans dépouiller les autres établissements.
À ce titre, le mouvement a appris des mobilisations précédentes. En effet, dès le début, il a été spécifié qu’en cas d’audience, les bahuts iraient ensemble et ne se laisseraient pas diviser, resteraient solidaires et que ça ne serait pas chacun pour sa chapelle. Ce n’était pas évident et c’est inédit, dans ce département, que des collègues continuent la grève alors que les moyens pour leur bahut ont été restitués.
En 15 jours, la mobilisation aura été rythmée par des initiatives de parents (collège mort), 4 journées de grève départementale, des départs en grève reconductible à Colombes, des diffusions sur les marchés, des communiqués de presse et des rassemblements au ministère qui permettaient de lier concrètement le ZEP et les non ZEP.
Les AG ont à chaque fois regroupé un nombre conséquents de collègues. Ainsi, elles ont acquis une légitimité qui, en plus de donner confiance, a obligé l’intersyndicale a appelé à 4 journées de grève, ce qui n’était évidemment pas dans leur scénario initial.
Les perspectives
L’arrivée significative du 93 dans la mobilisation à partir du 13 février permet d’envisager de réelles perspectives dès la rentrée. L’AG (200 collègues pour 49 bahuts représentés) du soir-même a voté une date dès le mardi 4 mars (semaine de la reprise pour la première zone).
Les principaux responsables syndicaux l’ont votée mais dans le 92, l’intersyndicale tente d’en minimiser la portée en essayant de mettre davantage en avant la date du 6 février, décidée par l’intersyndicale parisienne.
Nous devons pendant les vacances refaire des tours téléphoniques et d’envoi mail auprès des enseignants/es afin que la date du 4, existe et sonne le coup d’envoi de la deuxième phase de la mobilisation. Si le 6 est maintenu, alors, avancer sur la reconductible sera d’ores et déjà envisageable.
Enfin, il est essentiel que dès l’AG du 4, une adresse soit faite à l’ensemble des établissements de RP et des régions pour rejoindre la mobilisation. A ce titre, la date du 18 mars pourrait alors constituer une première étape dans la construction d’un mouvement national.
Lettre d'information du courant n° 3
25 février 2014