Edito du 08/07/14

Sarkozy mis en examen :

un bel exemple du fonctionnement du système actuel


Celui qui voulait "moraliser le capitalisme" se retrouve entouré, cerné par une nuée d'affaires. Nicolas Sarkozy, qui vient d'être mis en examen pour corruption, est cité dans huit autres affaires de faux, abus de confiance, etc. Avec ces gamelles, ce multirécidiviste est en quelque sorte l’emblème du rapport des hommes politiques avec l'argent et les puissants.

Les "affaires" sont liées au système

Car les scandales financiers, la corruption, les trafics d'influence, sont liés au fonctionnement même du capitalisme. En effet, le gouvernement, les hommes politiques, sont au service des puissants et de leur système, basé sur le profit de quelques uns. Et l'Etat, qu'on veut faire passer comme servant les intérêts de tous, sert en réalité les intérêts de ces quelques uns. Cela, quelle que soit la couleur politique du gouvernement.

Gauche comme droite sont concernés

Le dernier exemple en date est la capitulation en rase campagne de Valls devant Gattaz, le patron des patrons. Ce dernier a juste menacé de ne pas assister à la conférence sociale de ce début de semaine. Cela a suffi pour que le premier ministre recule sur l'instauration du compte pénibilité. Et pourtant, ce compte n'était qu'un geste minime accordé pour faire passer l'attaque contre les retraites, puisqu'il fallait des années de travaux pénibles pour gagner un seul trimestre de retraite.

Un mélange des genres

Pas étonnant dans ce cadre que certains hommes et femmes politiques sans scrupules se servent dans les caisses de l'Etat avec un total sentiment d'impunité, comme s'il s'agissait de leurs propres deniers. Le pouvoir politique met l'Etat et ses institutions au service des possédants, qui, en échange, financent leurs campagnes électorales, comme le faisait la première fortune de France, les Bettencourt. D'une certaine façon, on peut dire que Sarkozy a fait comme tout le monde dans son milieu, même s'il détient la palme d'or dans le domaine.

Prendre aux pauvres pour donner aux riches en se servant au passage

Pour suivre les désirs de leurs maîtres, les hommes politiques s'en prennent à la population, en leur faisant les poches, grâce, en ce moment, au pacte de responsabilité, qui prévoit des baisses considérables de cotisations pour les grandes entreprises sans aucune contrepartie. Ces milliards d'évasion sociale atterrissent directement dans les caisses du patronat.

Certains politiciens se servent au passage de l'argent public : ainsi en est il de Copé, qui a payé sans sourciller à une entreprise, Bygmalion, créée par un de ses proches, des sommes manifestement délirantes. Or, l'UMP comme les autres partis, est financé par les subventions publiques, donc nos impôts.
Un politicien comme Cahuzac, l'ex ministre PS du budget, n'a eu aucun scrupule à faire la morale à la population française, qui vivait au dessus de ses moyens, selon ses dires, et, en même temps, de frauder le fisc.

Ce qu'on appelle "les affaires" sont donc intrinsèquement liées au système capitaliste, mafieux par nature. La dictature de l'argent, du profit maximum, des profits planqués dans des paradis fiscaux, cette philosophie dominante entraîne naturellement des politiciens de l'acabit d'un Sarkozy, Copé, ou Cahuzac. C'est donc le système qu'il faut changer, car aucune réforme ne pourra contenir ces comportements qui, loin d'être des dérives, sont naturels dans le système actuel.