Tourner la page d'une orientation polarisée par l'interpellation des réformistes
Construire un NPA révolutionnaire
Le contexte dans lequel se présente ce congrès est celui d’une crise profonde du NPA (perte d’effectifs, baisse de l’activité militante, crise de direction...). Face à l’exacerbation de la crise capitaliste, au discrédit général de la gauche, à la désorientation et à la confusion croissantes, les choix fondamentaux de la direction du NPA depuis sa fondation ont consisté à accompagner cette situation en menant une politique suiviste vis-à-vis des réformistes comme lors des élections régionales et municipales hier ou des collectifs trois A aujourd’hui. Au contraire, lorsque nous avons mené une politique indépendante de celle des réformistes (Bonnets rouges, Palestine), nous avons gagné en lisibilité vis-à-vis du monde du travail et de la jeunesse. C’est pourquoi il faut aujourd’hui rompre définitivement avec cette politique, ce que ne font aucune des deux plateformes issues de la majorité. L’une – la plateforme 1 – propose de continuer la même politique, tandis que l’autre – la plateforme 2 – reste à mi-chemin en proposant de changer les formules sans pour autant clarifier concrètement nos rapports avec les réformistes sur le terrain politique et électoral.
Nous pensons au contraire qu’il nous faut défendre une orientation de front unique dans les luttes, mais refuser tout front politique et électoral avec les courants réformistes du Front de gauche ; centrer notre activité sur le développement des mobilisations et de l’organisation des travailleurs et de la jeunesse, en premier lieu dans les entreprises ; comprendre et affirmer qu’une alternative politique, une perspective de pouvoir issue des mobilisations des exploités et des opprimés, ne pourront surgir qu’en dehors des institutions.
Cette orientation découle de notre compréhension de l’actualité d’un projet révolutionnaire. Comme nous l’écrivons dans notre plateforme : « La transformation révolutionnaire de la société, c’est la révolution socialiste ; la rupture avec les institutions, c’est le renversement de l’État et son remplacement par un pouvoir des travailleurs basé sur des organes de démocratie ouvrière et populaire. Les travailleurs ont à y jouer un rôle central, car ce sont eux qui ont les moyens de bloquer l’économie par la grève générale et d’ouvrir ainsi la possibilité de la prise du pouvoir. Notre objectif à long terme est celui d’une société communiste, débarrassée de toute forme d’exploitation et d’oppression, capable d’en finir avec la destruction systématique de la nature ainsi qu’avec la division entre travail intellectuel et travail manuel. »
C’est autour de ces objectifs que le courant Anticapitalisme et Révolution et le Courant Communiste Révolutionnaire se sont regroupés ; nous sommes convaincus que ces objectifs sont partagés par bien d’autres, et c’est pourquoi nous regrettons qu’à ce stade, les camarades de l’Étincelle et de la Tendance Claire aient fait le choix de présenter des plateformes séparées. Ce congrès doit être l’occasion de faire converger tous ceux qui souhaitent défendre ces perspectives politiques et rompre avec l’orientation qui a contribué à maintenir le NPA dans la crise actuelle.
1. UNE SITUATION GÉNÉRALE DE CRISE ET D’INSTABILITÉ
1.1. Un monde capitaliste tourmenté et instable
1.1.1. La crise économique mondiale ouverte en 2008 ne montre aucun signe de solution. La « reprise » a fait long feu. Cette crise touche maintenant des régions du monde jusqu’alors épargnées, comme l’Amérique latine. La croissance ralentit en Chine, où des contradictions de tout type s’accumulent. L’arrivée de la crise dans les pays dits « émergents » affecte les économies de tous les vieux pays développés. Plusieurs pays d’Europe de l’Ouest, dont la France, sont au bord de la récession. Les contradictions de l’Union européenne (UE) et de la zone euro, constructions bancales qui ne parviennent pas à unifier les intérêts et les politiques des différentes bourgeoises européennes, ressurgissent. La crise des dettes souveraines en Europe, et en conséquence celle de l’euro, se font à nouveau menaçantes.
1.1.2. À la crise économique s’ajoute une crise environnementale d’une ampleur inégalée. Le réchauffement climatique et l’épuisement des ressources fossiles – conséquences directes de la course aux profits capitalistes – atteignent un niveau tel que les conditions de reproduction de la vie, naturelle et humaine, commencent maintenant à être menacées. Ce sont les classes populaires, notamment dans les pays les plus pauvres, premières victimes des catastrophes climatiques à répétition, qui en paient dès à présent le prix. Les gouvernements bourgeois répondent par des mesures partielles, inscrites dans les canons du néolibéralisme (droits à polluer, etc.), qui sont totalement incapables d’inverser le processus de dégradation en cours.
1.1.3. La mondialisation néolibérale s’accompagne d’une recrudescence des tensions et affrontements entre grandes puissances – Russie contre OTAN en Ukraine, Chine contre Japon (soutenu par les USA) en Extrême-Orient –, plus généralement des guerres entre États, blocs d’États et cliques bourgeoises, avec dans ce cadre une montée de la barbarie. C’est au Proche-Orient que ces tendances sont aujourd’hui les plus manifestes, incarnées par les succès de Daesh et la nouvelle intervention impérialiste sous direction états-unienne. Dans le même temps, des forces populaires continuent à résister, dans des conditions très difficiles et une indépendance relative vis-à-vis des régimes bourgeois de la région et des puissances occidentales. Leur combat, avec toutes ses contradictions, exprime la permanence de la lutte des peuples et en particulier la continuité des « révolutions arabes » en dépit des reculs et des répressions subis.
1.1.4. De même assiste-t-on, face aux désordres grandissants dans de larges parties du monde, saccagées par les politiques néolibérales, à une recrudescence des interventions militaires impérialistes. C’est le cas aujourd’hui en Irak et en Syrie, où les États-Unis et leurs alliés – dont la France – tentent de réimposer un ordre bourgeois et impérialiste viable après les effets catastrophiques de leurs deux guerres en Irak, ainsi qu’au Mali et en Centrafrique où l’impérialisme français se trouve en première ligne. Notre opposition résolue à ces interventions va de pair avec une solidarité active envers les peuples et les forces qui résistent à la guerre et à la barbarie, en agissant en dehors de l’agenda des grandes puissances.
1.1.5. La poursuite de la crise économique mondiale entraîne deux types de conséquences. D’un côté, les bourgeoisies aggravent leur offensive contre les classes populaires afin de défendre ou rétablir leurs taux de profits. De l’autre, depuis l’irruption des révolutions arabes, des mobilisations et révoltes de masse touchent la plupart des régions du monde (État espagnol, Bosnie, Turquie, Brésil, Burkina-Faso, etc.). Mais ces grands mouvements de lutte ont pour caractéristique commune de n’avoir ni direction claire, ni objectif un tant soit peu défini de transformation sociale : les masses en lutte savent ce dont elles ne veulent plus, mais pas par quoi remplacer l’existant. Cette carence permet aux bourgeoisies de garder le contrôle de la situation et de poursuivre leurs attaques. Cela génère aussi, par endroits, des processus de décomposition favorisant l’émergence de mouvements ultraréactionnaires voire fascistes ou fascisants.
1.1.6. Les salariés et les secteurs populaires sont globalement à la défensive. Leur capacité de résistance sur les lieux de travail est affaiblie par les politiques de restructuration productive permanente, et ils restent sans solution face à l’adaptation croissante au néolibéralisme et à la crise de leurs vieilles organisations, politiques et syndicales. Ils n’ont jamais cessé de lutter mais, jusqu’à présent, les expériences de lutte et les processus de radicalisation n’ont pas pu se cristalliser de façon durable dans de nouvelles organisations de classe et de masse. La reconstruction du mouvement ouvrier sur le plan de l’organisation et des idées, le développement d’une force politique anticapitaliste et révolutionnaire, sont deux tâches interdépendantes qui ne peuvent être menées que de front.
1.2. Une exacerbation de la crise sociale et politique
1.2.1. Pour le capital, la fonction du gouvernement Hollande-Valls est de faire le sale boulot que Sarkozy n’avait qu’esquissé, de façon à résoudre le différentiel de compétitivité dont le capitalisme français souffre vis-à-vis de ses principaux concurrents. Mais cette politique entraîne aujourd’hui la rupture des classes populaires avec le gouvernement et le Parti socialiste. La prise de distance d’alliés du PS (Europe écologie – les Verts) et le phénomène des « frondeurs » du PS – par-delà leurs évidentes inconséquences et calculs politiciens – en sont une conséquence directe.
1.2.2. La crise concomitante de l’UMP fait que c’est le dispositif traditionnel de domination politique de la bourgeoisie, basé depuis 1981 sur l’alternance droite-gauche, qui est également entré en crise. Ébranlée comme le PS par les scandales, écartelée entre les ambitions de ses différents « présidentiables », l’UMP peine à trouver sa place face à la pression du Front national d’un côté, à la droitisation du PS de l’autre. À la rupture des classes populaires avec le PS s’ajoute, au niveau de l’ensemble de la société, un rejet croissant de la politique et des partis. C’est l’expression hexagonale de la crise des mécanismes de représentation démocratiques bourgeois que connaissent la quasi totalité des pays d’Europe.
1.2.3. Réceptacle d’un vote-sanction anti-système et anti-UE, le FN est aujourd’hui le principal bénéficiaire de cette situation. Produit de l’affaiblissement du mouvement ouvrier, la progression de ses idées pourrait handicaper durablement la capacité des classes populaires à s’organiser de façon indépendante. La lutte contre le FN doit se mener autour de la dénonciation de son caractère pro-capitaliste et réactionnaire, la démonstration qu’il est le pire ennemi des travailleurs et des opprimés.
1.2.4. Après s’être divisé lors des municipales sur ses rapports au PS et donc au gouvernement, le Front de gauche est mal en point. Il se retrouve aujourd’hui écartelé entre l’orientation de la direction du PCF, qui pour défendre ses dernières positions électives reste collée à « la gauche » et vise à une nouvelle Union de la gauche avec les « frondeurs » et les Verts, et celle impulsée par Mélenchon, qui mise sur l’émergence d’un mouvement de type Podemos (sans comprendre que celui-ci a surgi dans un contexte de luttes de masse extra-institutionnelles), tout en se posant plus que jamais comme l’homme providentiel. Les uns et les autres maintiennent une stratégie réformiste, électorale et institutionnelle, qui est parfaitement illusoire.
1.2.5. Toutes les directions syndicales continuent à se situer sur le terrain du « dialogue social » avec le patronat et le gouvernement. Dans le même temps, les contradictions sont manifestes au sein de la CGT, en proie à des tensions récurrentes entre la ligne officielle, collaborationniste, et des secteurs militants mais aussi de l’appareil disposés à en découdre ; de Solidaires, où les dynamiques d’institutionnalisation progressent mais se heurtent aux aspirations et traditions de nombre de militants ; ou encore de la FSU, où ces dynamiques sont plus anciennes et davantage consolidées.
1.2.6. La brutalité de l’offensive patronale et gouvernementale se double d’une répression et d’une criminalisation qualitativement accrues envers tous les mouvements de résistance et de lutte, dans et hors des entreprises. À La Poste, entreprise contrôlée par l’État, des responsables syndicaux sont ainsi menacés de licenciement pour fait de grève, et des fonctionnaires de révocation pour la première fois depuis 1953. Pendant l’été 2014, le gouvernement PS a interdit des manifestations de soutien à la Palestine et a fait condamner lourdement plusieurs de leurs participants. Rémi Fraisse a été tué par les forces de répression au cours d’une manifestation : le précédent datait de 1986. Face à cette escalade contre les droits de grève et de manifestation, nous œuvrons à une riposte unitaire de toutes les forces du mouvement ouvrier et démocratique.
1.2.7. Les luttes ouvrières et populaires en France se situent encore en retrait par rapport à celles d’autres pays européens. Elles constituent pourtant le seul facteur capable de débloquer la situation dans un sens favorable aux salariés. Ainsi, au printemps et à l’été 2014, après une séquence électorale marquée par les victoires de la droite et de l’extrême droite, les mouvements de la SNCF et des intermittents, ainsi que la mobilisation en solidarité avec Gaza, avaient sensiblement modifié le climat politique.
1.2.8. Si des luttes massives nationales de la jeunesse comparables au CPE ou au mouvement lycéen de 2008 ne sont pas réapparues dernièrement, des secteurs de la jeunesse ont commencé à se mobiliser contre le gouvernement : mouvement lycéen contre les expulsions en 2013, manifestations en solidarité avec le peuple palestinien, résistances sur le terrain de l’écologie (Notre-Dame-des-Landes, Sivens...), blocages et manifs lycéennes, AG étudiantes suite à la mort de Rémi Fraisse… Des mobilisations réelles, mais plus isolées, un peu à l’image de l’éparpillement des luttes du monde du travail, ont vu le jour dans l’éducation, contre les conséquences des politiques d’austérité. Ces mobilisations expriment un ras-le-bol généralisé et diffus, mêlé parfois à un rejet des organisations traditionnelles. Dans un contexte d’affaiblissement important du gouvernement, qui n’épargne pas les institutions, et où la classe ouvrière peine à passer à la contre-offensive, le retour de phénomènes de radicalisation et de mobilisations à caractère plus massif dans la jeunesse, s’il se confirme, peut être un élément qui redynamise la situation. C’est pourquoi le NPA y intervient de toutes ses forces et cherche à converger avec la nouvelle génération militante qui y émerge.
2. CONSTRUIRE LE NPA AUTOUR
D’UNE POLITIQUE D’INDÉPENDANCE DE CLASSE
2.1. Aider notre classe à s’unifier et à reprendre l’offensive, en menant une politique sans concessions envers les réformistes
2.1.1. Changer le centre de gravité du NPA
Seule une contre-offensive du monde du travail et des opprimés pourra inverser le rapport des forces. A l’heure actuelle, les luttes sont dispersées, défensives mais loin d’être inexistantes. Le centre de gravité de l’organisation, de ses discussions et prises d’initiative, que ce soit dans les comités, dans les directions intermédiaires ou dans le conseil politique national (CPN) et le comité exécutif (CE), doit être l’intervention dans ces luttes afin qu’elles se coordonnent et obtiennent des victoires. C’est sur cette base que les travailleurs et les opprimés commenceront à se dire que la lutte de classe est la méthode pour s’en sortir.
C’est aussi la capacité à mener de tels combats victorieux qui peut donner du poids à nos arguments contre l’extrême droite, à la dénonciation de son caractère anti-ouvrier, raciste et réactionnaire, donner envie aux travailleurs et à la jeunesse de s’opposer au FN comme aux autres groupes d’extrême droite.
Il ne s’agit pas seulement de soutenir les luttes qui existent, mais aussi de les impulser en y intervenant de l’intérieur et en y menant notre propre politique. Cela suppose de combattre la politique des directions syndicales, en travaillant à regrouper les équipes combatives.
Dans la jeunesse, les militants du NPA visent à construire les mobilisations sur les lieux d’étude, de formation et de travail. A partir d’une implantation dans ces milieux, il est possible de développer une implantation dans les quartiers populaires. Nous soulignons les intérêts communs que l’immense majorité des jeunes ont avec les salariés : soutenir les luttes des travailleurs (comme nous l’avons fait récemment à La Poste ou à la SNCF) afin de les aider à remporter des victoires renforce les mobilisations de la jeunesse elle-même et l’ensemble de notre camp social.
2.1.2. Articuler front unique pour l’action, construction de l’auto-organisation et défense d’une politique indépendante
Nous menons une politique de « front unique » vis-à-vis des autres courants du mouvement ouvrier. Mais cela ne veut pas dire qu’il faille faire n’importe quelle alliance à n’importe quel moment. Nous commençons par nous appuyer sur les franges de notre camp social qui veulent en découdre, et nous faisons alors tout ce qui est en notre pouvoir pour qu’un maximum de forces qui se réclament de la classe ouvrière et des luttes démocratiques participent à la bagarre.
Nous cherchons à contraindre les directions réformistes à participer aux mobilisations qui s’opposent à la politique du patronat et du gouvernement, car nous savons que leur participation élargit la mobilisation. En retour, cet élargissement a tendance à accroître la confiance des travailleurs et des jeunes dans leurs propres forces. Cependant, nous gardons en tête que ces directions ne sont que des alliés temporaires : il s’agit d’utiliser la situation créée par l’alliance plutôt que de sauvegarder l’alliance elle-même. Cela implique de donner les moyens aux travailleurs de rompre avec les réformistes quand leur politique finit par entrer en contradiction avec les intérêts vitaux de la lutte. Nous cherchons en conséquence à promouvoir les moyens qui permettent aux travailleurs de contrôler eux-mêmes le cours de la lutte (notamment les AG et comités de grève) et à proposer une politique de confrontation avec la classe dirigeante qui puisse être assumée largement. La question de l’extension des luttes et de leur convergence est une donnée essentielle vu l’éclatement actuel de notre camp social. C’est la généralisation des expériences d’auto-organisation, dans un contexte de confrontation entre les classes, qui donnera à notre camp social la force de dépasser les politiques réformistes et de s’affronter au système capitaliste, tout en lui permettant de se transformer lui-même pour devenir capable d’exercer le pouvoir.
2.1.3. À l’opposé du front social et politique, pour une politique de front unique
Cette politique de front unique est à l’opposé de celle du « front social et politique », qui pose la recherche d’alliances avec tout ou partie du Front de gauche comme préalable à l’émergence d’une « alternative politique » ainsi que d’une dynamique de mobilisation d’ensemble. Il ne faut pas confondre unité des organisations et unité de notre classe sociale. Parfois, l’unité des organisations peut se faire contre la mobilisation, et l’on doit alors être capable d’agir seul, en s’opposant à la politique des autres forces. Les directions réformistes sont trop intégrées à l’État et aux institutions capitalistes, et leurs liens avec les travailleurs trop faibles pour qu’elles puissent prendre d’elles-mêmes la moindre initiative ouvrant la voie à une mobilisation d’ampleur de notre classe sociale.
C’est précisément quand, par la force des choses, le NPA s’est fortement distingué de la politique des réformistes que son écho a été le plus fort. Ainsi, au moment des « Bonnets rouges » ou des manifestations interdites sur la Palestine, nous avons su tracer une ligne correspondant aux besoins et aspirations des secteurs mobilisés. Il ne pouvait alors être question de commencer par proposer une « alternative politique » à des forces réformistes qui restaient passives ou s’opposaient directement à la mobilisation. Inversement, lorsque nous avons choisi de les suivre, comme lors du rassemblement silencieux organisé le 2 novembre à Paris en hommage à Rémi Fraisse, cela nous a empêchés de jouer notre rôle, qui était de permettre que la colère de la jeunesse s’exprime ; heureusement, l’intervention volontariste d’un secteur de l’organisation aux côtés des jeunes mobilisés, puis un débat et des décisions de direction collectives ont alors permis de rattraper en grande partie cette erreur.
Face au rejet de Hollande et de Valls par les classes populaires, les forces réformistes envisagent désormais une « majorité alternative à gauche » avec les Verts et des secteurs du PS. Dans cette situation, publier avec ces forces des déclarations affirmant un projet politique et programmatique commun, dont on sait pertinemment qu’il n’offre aucune perspective véritable (comme cela a été le cas au sein du collectif dit 3A, « pour une alternative à l’austérité »), nous handicape pour développer une politique anticapitaliste indépendante. La même raison nous conduit à acter dès à présent l’impossibilité de constituer des listes communes avec le Front de gauche aux prochaines élections régionales.
2.1.4. Un programme d’action anticapitaliste
Nous défendons partout en tant que parti, y compris dans l’ensemble des cadres de front unique dans lesquels nous intervenons, les grands axes d’un programme anticapitaliste qui favoriseraient une dynamique de regroupement des luttes et d’affrontement d’ensemble ; un programme qui, partant des conditions et de la conscience actuelles des exploités et des opprimés, conduit à une seule et même conclusion : la nécessité de la prise du pouvoir.
Cela inclut l’interdiction des licenciements/le refus de toutes les suppressions d’emplois, l’augmentation des salaires et leur indexation sur les prix, l’abolition de tous les contrats précaires, l’ouverture des livres de comptes des entreprises, le contrôle ouvrier de la production et des services publics, l’expropriation des secteurs-clés de l’économie et des entreprises qui ferment ou licencient, l’annulation de la dette publique, la lutte contre l’Union Européenne, pour une Europe des travailleurs et des peuples. Nous défendons également une série de mesures démocratiques radicales comme l’abolition de la fonction présidentielle et du sénat, la réduction du salaire des élus au niveau d’un ouvrier qualifié, leur révocabilité. Nous développons l’idée que c’est le fonctionnement du capitalisme lui-même, basé sur la dictature des patrons et des actionnaires, qui est la plus grande entrave à la démocratie.
Nous participons pleinement aux luttes et mouvements féministes, LGBTI, écologiques, antiracistes, avec pour préoccupation non seulement de faire aboutir leurs revendications mais aussi d’aider l’ensemble des mobilisations à converger contre le patronat et le gouvernement à son service. Partout nous défendons un point de vue de classe et nous œuvrons à construire les mouvements sur des bases de masse. Dans l’intervention féministe, cela implique de recentrer nos préoccupations, débats et interventions sur les questions qui concernent l’immense majorité des femmes, en particulier les femmes travailleuses : égalité face au travail (en premier lieu salariale), lutte contre les violences machistes et sexistes, défense des droits reproductifs des femmes (contraception, avortement, PMA).
Nous ne nous contentons pas de populariser la nécessité de prendre dans la situation actuelle les mesures d’un tel programme. Nous cherchons à faire en sorte que les travailleurs et les secteurs populaires en lutte se saisissent d’une partie de ces mots d’ordre.
Nous expliquons que pour imposer l’ensemble de ces revendications, il est nécessaire que les travailleurs s’emparent du pouvoir politique ; que face à la succession de gouvernements de droite et de « gauche » défendant tous les intérêts des patrons, c’est bien un gouvernement des travailleurs qu’il faudrait mettre en place. Dans le même temps, les objectifs que nous proposons seront impossibles à atteindre sans le développement de très grandes mobilisations. Faire plier la bourgeoisie, défaire ses attaques et ouvrir une autre voie, cela impliquera un mouvement d’ensemble du type des grèves générales de Juin 36 et Mai 68, dans lequel les travailleurs pourront prendre conscience de leur force et de leur capacité collective à changer la société.
2.1.5. Une politique pour le regroupement des révolutionnaires
Prendre au sérieux un tel programme implique de ne pas mettre à égale distance les courants réformistes et ceux qui se réclament de la révolution. Etant donné que LO, AL et d’autres groupes à une échelle plus locale ont avec nous une série de points d’accords programmatiques, et qu’ils influencent des jeunes et des travailleurs qui veulent en découdre avec la classe dirigeante, nous devons leur proposer systématiquement des initiatives communes : interventions coordonnées dans la lutte de classe chaque fois que c’est possible, listes communes aux élections, initiatives politiques anti-impérialistes…
Les directions de l’extrême gauche ont, chacune à leur manière, cultivé un sectarisme confortable. Les désaccords entre les différents courants sont bien évidemment réels. Cependant, chaque fois que c’est possible, l’action commune permet de peser au maximum sur le rapport de forces, et c’est aussi à la lumière d’expériences communes qu’il devient possible de discuter des divergences de manière politique et constructive.
2.2. S’implanter, une tâche centrale pour influencer la lutte des classes
Nous devons rompre avec l’idée que participer à une recomposition à gauche autour d’un « front social et politique » offrirait un raccourci pour gagner une véritable influence. Pour développer notre orientation, il faut en avoir les moyens, c’est-à-dire disposer de militants capables de jouer un rôle quand les travailleurs, la jeunesse et les couches populaires se mettent en mouvement. Cela a été le cas à plusieurs reprises ces dernières années (retraites, luttes contre les fermetures d’usines, Poste, SNCF, etc.). Sans négliger le travail de soutien extérieur qui peut être très utile et permettre de nous lier à des travailleurs en lutte, on a pu constater que c’est là où nous étions implantés en amont que nous avons pu avoir une influence et défendre une orientation de la façon la plus efficace. C’est pourquoi la question de l’implantation et de l’intervention dans la lutte de classes doit être au centre des préoccupations des différentes instances de direction.
2.2.1. Centralité de la classe ouvrière
La volonté de s’implanter prioritairement dans les entreprises est avant tout liée à notre projet politique : le renversement du capitalisme par une révolution socialiste. Nous savons que seule la classe ouvrière, c’est-à-dire l’ensemble des travailleurs exploités, a la capacité, de par la place qu’elle occupe dans la production et l’économie, de bloquer la société et de jouer un rôle moteur dans le renversement du système. La grève dans les raffineries en 2010, celles de PSA Aulnay ou encore de la SNCF dernièrement, montrent que la classe ouvrière, qu’elle soit industrielle ou des services, est toujours en situation de jouer un rôle déterminant. Elle est dans la société la classe largement majoritaire. Ses potentialités sont bridées par le déclin et la crise des vieilles organisations politiques et syndicales, d’origine social-démocrate ou stalinienne. Mais malgré toutes les confusions héritées de leurs trahisons, on voit aujourd’hui entrer en lutte de nouvelles générations combatives.
2.2.2. L’implantation au centre de nos préoccupations
Nous devons démultiplier nos interventions en direction des entreprises. Chaque comité du NPA devrait prendre en charge une ou plusieurs diffusions régulières sur une entreprise du public ou du privé. Les directions intermédiaires devraient se charger de recenser les militants disponibles, discuter des priorités et organiser une répartition des forces pour augmenter le nombre des interventions.
2.2.3. Structurer des bulletins
L’objectif de ces interventions est bien évidemment de diffuser les points de vue du NPA sur l’actualité et notre projet de société, mais il est aussi de se lier aux salariés, de les entraîner sur notre politique et d’en gagner à l’organisation. Seule une intervention régulière, avec un matériel adapté, permet de gagner leur confiance. Dans ce cadre, les bulletins d’entreprise ou de branche qui partent des préoccupations immédiates des salariés sont un outil important. Le rôle des commissions d'intervention sur les lieux de travail (CILT) locales et de la CILT nationale devrait être de centraliser ces différents bulletins et d’aider à la sortie de nouveaux.
2.2.4. Renforcer le travail de branche et les comités de boîtes
Pour aider à l’intervention, à formuler une politique pour les différents secteurs, nous devons renforcer la structuration des branches (Poste, SNCF, santé, automobile…) dans le NPA par la tenue de réunions nationales régulières, de listes de diffusion permettant d’échanger des informations précises sur les luttes, l’état d’esprit des salariés, la publication des bulletins, etc. De même, partout où c’est possible, il faut pousser à la construction de comités de boîtes regroupant les militants d’une ville ou d’un département qui travaillent ou interviennent sur la même entreprise. Ce cadre permet de discuter et de coordonner une intervention politique des militants, en s’extrayant des pressions de la routine syndicale et de la politique des directions syndicales. Il s’avère aussi un moyen efficace d’intégrer aux discussions de l’organisation les salariés que nous gagnons dans ces entreprises.
2.2.5. Soutenir activement toute lutte significative
A chaque conflit important et chaque fois que c’est possible, les militants du NPA doivent se mettre à la disposition des salariés pour les aider à défendre et populariser leur lutte. Les collectes pour la caisse de grève, les rassemblements, concerts et réunions publiques de solidarité sont d’abord des moyens d’aider la lutte à être victorieuse, mais ils permettent aussi d’établir des rapports de confiance sur la base desquels nous pouvons gagner de nouveaux sympathisants et militants.
2.2.6. Une politique d’embauche
L’organisation doit se donner une politique et des cadres appropriés pour aider les camarades qui le souhaitent à trouver un emploi, en particulier dans des entreprises et services stratégiques.
2.2.7. S’implanter dans la jeunesse
La jeunesse, qu’elle soit scolarisée, en formation ou déjà travailleuse, joue un rôle particulier. Moins installée dans la routine que ses aînés, il lui reste toute une vie à construire dans cette société, ce qui lui donne d’autant plus l’envie d’en finir avec un système qui ne lui offre aucun avenir. À l’image de ce qu’on a pu voir en Tunisie ou en Turquie, la jeunesse est souvent plus radicale, plus prompte à se mobiliser, et ses luttes peuvent être des déclencheurs insufflant de la confiance aux salariés et à la population.
Pour une organisation révolutionnaire, être liée et implantée dans ce secteur de la société est ainsi déterminant. Un effort collectif conscient est donc nécessaire pour intervenir dans les lieux où la jeunesse se concentre, comme les facs et les lycées, mais aussi pour s’adresser à elle de manière spécifique, à la fois autour de ses préoccupations concernant son avenir, ses diplômes, ses conditions d’études, et en répondant à son potentiel particulier de radicalité. Chaque fédération du NPA doit aider de manière volontariste à la construction du secteur jeune, en soutenant matériellement et politiquement les camarades qui élaborent et mènent cette activité.
2.2.8. Une politique pour les luttes
Bien sûr, il ne suffit pas d’être implantés pour influencer la lutte des classes, encore faut-il y défendre une orientation qui aide à lever les obstacles : blocages des directions syndicales, luttes parcellaires et isolées qui se soldent souvent par des défaites… Dans le cadre des mobilisations, en fonction des conditions et lorsque c’est possible, nous poussons à l’extension aux autres métiers de l’entreprise et, au-delà, à d’autres secteurs professionnels. Pour que les salariés prennent leurs luttes en main et pour lever le blocage des directions syndicales, nous poussons à l’organisation d’AG souveraines et à la structuration de comités de grève. Nous pouvons aussi impulser des coordinations de secteur à l’image de ce qui s’est mis en place dans la santé. L’orientation à défendre dans les luttes doit être au centre des préoccupations de nos instances (comités, directions locales, CILT, CPN, CE).
3. NOTRE OBJECTIF STRATÉGIQUE :
UN PARTI POUR LA RÉVOLUTION ET LE SOCIALISME
3.1. À six ans du congrès de fondation : un bilan pour avancer
Telles sont les grandes lignes de l’orientation que nous défendons pour les mois et années à venir. Elles impliquent un bilan d’étape de l’expérience du NPA jusque-là, d’autant plus nécessaire qu’il existe des liens indissociables entre l’orientation immédiate, la stratégie et le type d’organisation à construire.
3.1.1. Même si des facteurs objectifs – dont l’émergence du Front de Gauche – ont joué un rôle, la crise de notre organisation est aussi liée à l’orientation mise en place, ainsi qu’à la faiblesse de ses délimitations stratégiques.
3.1.2. L’idée selon laquelle il faudrait faire émerger une « alternative politique crédible » pour pouvoir débloquer la situation, tout comme le fait d’avoir délimité fondamentalement la politique du NPA par la seule indépendance vis-à-vis du PS, ont conduit toute une partie de ses militants à rejoindre le Front de gauche. Ce sont les mêmes conceptions qui justifient aujourd’hui la formule d’« opposition de gauche », pensée comme un front social et politique avec les composantes du Front de gauche et les secteurs qu’elles influencent ; cela conduit à centrer les préoccupations du NPA autour de la recherche d’accords unitaires au sommet, au lieu de son implantation et de la politique qu’il peut défendre dans la lutte de classe.
3.1.3. Nous avons pourtant bien vu, par exemple à l’occasion du mouvement sur les retraites en 2010, à quel point les limites de notre implantation nous handicapent pour mener une politique. La participation à des collectifs unitaires a été l’alpha et l’oméga de notre intervention, sur des contenus politiques parfois très faibles et sans que nous y menions de réelles batailles pour notre propre politique.
3.1.4. Nous avons aussi parié sur une construction reposant en grande partie sur les apparitions médiatiques de nos porte-paroles et sur de bons scores électoraux, en négligeant les tâches de construction et d’implantation dans la classe ouvrière et la jeunesse.
3.1.5. Pour relancer le NPA, il nous faut rompre avec cette orientation. Nous avons également besoin d’expliquer plus largement les divergences politiques et stratégiques que nous avons avec les réformistes. L’absence d’un projet de société alternatif et d’une vision sur les moyens d’y parvenir représente aussi un handicap pour offrir une perspective face au désarroi qui s’est installé après les dégâts que le stalinisme a infligés à tout projet émancipateur. Avancer sur ces questions est pourtant indispensable pour ne pas laisser au FN l’espace d’une radicalité anti-système.
3.2. L’actualité d’un projet révolutionnaire
3.2.1. Les premiers processus révolutionnaires du XXIème siècle au Sud de la Méditerranée n’ont pas débouché sur un processus de rupture avec le capitalisme. En Égypte ou en Tunisie, les travailleurs ne disposaient pas d’un parti capable d’exploiter à leur profit le surgissement de situations révolutionnaires. Ce sont les jeunes et les travailleurs qui se sont battus en risquant (et parfois en perdant) leur vie, mais ce sont d’autres qui ont récolté les fruits de la lutte : différentes fractions des classes dirigeantes (islamistes, armée ou débris relookés de l’ancien régime) se sont emparées du pouvoir. Malgré les reculs actuels, ces processus révolutionnaires ne sont sans doute pas terminés et ils ont beaucoup à nous apprendre. Ils n’en ont pas moins confirmé la nécessité de la construction de partis révolutionnaires implantés, à même de proposer une perspective de classe et indépendante, en amont de l’apparition de situations où le pouvoir de la classe dirigeante est ébranlé.
3.2.2. En Europe, dans les pays où les luttes de classe ont été les plus fortes, des partis « larges » néo-réformistes, parfois présentés comme des modèles à reproduire partout ailleurs (Syriza ou Podemos), ont réussi à acquérir une audience de masse. Mais ils sont incapables d’orienter l’énergie des mobilisations vers une remise en cause des bases du pouvoir de la bourgeoisie et de l’UE. Ces partis, basés sur la perspective d’une forme ou d’une autre de gouvernement de gauche, ont été très rapidement polarisés par la recherche d’un débouché institutionnel, synonyme d’adaptation au système capitaliste. Se préparer aux possibles explosions sociales à venir nécessite de construire un tout autre type d’organisation.
3.2.3. Dans les rapports de forces actuels et dans un contexte de crise des partis bourgeois traditionnels, ce sont le plus souvent les courants les plus à droite qui parviennent à se positionner comme « anti-système » et à capter ainsi une bonne part du mécontentement populaire. Préciser nos orientations stratégiques fondamentales, radicalement distinctes de celles des réformistes, devient essentiel si l’on veut contribuer au surgissement d’un pôle anticapitaliste et de classe, capable de disputer à l’extrême droite l’espace du mécontentement et de la radicalité. De la même façon, afin de chercher à converger avec les phénomènes de radicalisation dans la jeunesse (que l’on a observés en Grèce ou dans l’État espagnol, et qui pourraient trouver un écho en France), nous devons être celles et ceux qui proposent la perspective, ambitieuse mais la seule réaliste, du renversement du système capitaliste et de la nécessité de construire un parti afin de le préparer.
3.2.4. C’est pourquoi, dans le cadre du débat stratégique et programmatique qui s’ouvrira à partir de ce congrès, le NPA devrait pouvoir avancer dans une série de clarifications. La transformation révolutionnaire de la société, c’est la révolution socialiste ; la rupture avec les institutions, c’est le renversement de l’État et son remplacement par un pouvoir des travailleurs basé sur des organes de démocratie ouvrière et populaire. Les travailleurs ont à y jouer un rôle central, car ce sont eux qui ont les moyens de bloquer l’économie par la grève générale et d’ouvrir ainsi la possibilité de la prise du pouvoir. Notre objectif à long terme est celui d’une société communiste, débarrassée de toute forme d’exploitation et d’oppression, capable d’en finir avec la destruction systématique de la nature ainsi qu’avec la division entre travail intellectuel et travail manuel.
3.2.5. La reconstruction de la conscience de classe passe fondamentalement par les expériences de lutte du monde du travail et de la jeunesse. Pour autant, parvenir à expliquer et à populariser nos idées contribuerait à la réhabilitation d’un projet émancipateur, qui redonne un sens à un engagement militant et révolutionnaire. Ces mêmes idées tracent aussi les contours du parti que nous devons construire.
3.3. Construire une organisation pour la révolution, intimement liée aux processus de lutte
3.3.1. Nous ne sommes pas une organisation comme les autres. Nous ne pensons pas que nous pourrons faire changer les choses dans le cadre des institutions actuelles, même si nous obtenions de gros scores aux élections et beaucoup d’élus. Nous nous présentons aux élections parce qu’elles nous permettent d’avoir une audience et d’exprimer nos idées. Mais le centre de gravité de notre activité se situe sur le terrain des luttes. Nous n’aspirons à avoir des élus que dans la mesure où cela peut servir notre objectif de renversement du système capitaliste.
3.3.2. Nous cherchons en permanence à montrer notre utilité immédiate sur le terrain de la lutte des classes, des combats sociaux et politiques. C’est face à ces échéances que l’organisation se forge et se prépare aux affrontements plus sérieux qui suivront.
3.3.3. C’est pour cela que nous ne construisons pas une organisation d’adhérents passifs mais de militants, qui donne à chacun de ses membres la possibilité de participer activement à sa construction et à son intervention pour influencer la lutte des classes.
3.3.4. Nous cherchons à y regrouper les militants les plus combatifs des différentes luttes : grévistes de PSA, de la SNCF, jeunes mobilisés contre les violences policières… C’est en apparaissant comme l’organisation qui permet à toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés de continuer à lutter, en coordonnant leur activité, que nous gagnerons en influence.
3.3.5. La formation des militants est une nécessité pour intervenir à partir d’une vision d’ensemble du système capitaliste, mais c’est aussi une garantie de démocratie interne, car elle permet de donner à chacune et à chacun les outils afin de maîtriser les débats et de prendre position en se déterminant soi-même. La lutte pour les idées marxistes est inséparable de la lutte pour une politique indépendante des réformistes. Le NPA doit être capable de discuter collectivement des expériences faites par ses propres membres et d’en tirer des leçons, y compris sur le plan programmatique, tout comme de s’appuyer sur des discussions théoriques pour l’élaboration de son orientation.
3.3.6. Le système capitaliste est international, la lutte des classes l’est aussi : une victoire pour les travailleurs dans un pays peut encourager notre classe partout ailleurs, une défaite ici est une opportunité pour les capitalistes de gagner du terrain dans les autres pays. Nous cherchons à apprendre des expériences de la classe ouvrière et des organisations révolutionnaires dans le monde. La construction d’une organisation révolutionnaire en France est donc indissociable de celle d’une organisation révolutionnaire internationale. Aucune des tendances internationales existantes ne peut répondre seule à cette tâche, c’est pourquoi nous prenons des initiatives visant à échanger et regrouper les révolutionnaires sur la base de campagnes communes et de discussions programmatiques. Tout en luttant d’abord et avant tout contre notre propre impérialisme, nous nous situons en solidarité active avec les luttes des travailleurs et des opprimés du monde entier.
Armelle (CPN-CE, 92N), Catherine (CPN, 93), Christophe (CPN, 14),
Claude (CPN, 78), Damien (CPN-CE, 59), Daniela (CPN-CE, 93),
David (CPN, 13), Gaël (CPN, 57), Gaël (CPN-CE, 92N), Guillaume (CPN-CE, 75),
Jean-Baptiste (CPN, 92N), Jean-François (CPN, 93), Jean-Philippe (CPN-CE, 75),
Laura (CPN, 93), Léa (CPN, 92N), Marie-Hélène (CPN-CE, 76),
Mathilde (CPN-CE, 92N), Mina (CPN, 92N), Orianne (CPN, 72), Régis (CPN, 76),
Vincent (CPN, 68), Virginia (CPN, 75), Xavier (CPN-CE, 92N), Yann (CPN, 75).