Tribune de la plateforme 3 dans L'Anticapitaliste n° 274 (29/01/15)

Le congrès doit et peut rompre 

avec la politique de l'ancienne majorité

Environ 1 400 militants ont participé aux débats et aux votes des congrès locaux. La crise militante qui affecte notre parti est confirmée par ces chiffres mais le NPA reste une organisation vivante qui malgré ses débats et ses désaccords a su affronter ces dernières semaines des événements politiques inédits. Cela doit nous renforcer dans l’idée que, plus que jamais, notre tâche majeure est de travailler à la construction d’une organisation anticapitaliste et révolutionnaire, capable d’intervenir pour défendre les intérêts politiques des exploités et d’aider notre classe à s’émanciper.

Suite aux AG électives, aucune des plateformes n’est majoritaire seule, la nôtre recueille 21,6 % des votes des militantEs dans les congrès locaux et arrive en 3e position (et en 1re dans plusieurs régions importantes, à commencer par l’Île-de-France). C’est une bonne nouvelle pour toutes celles et ceux qui ont fait le choix de voter pour l’opposition la plus conséquente à l’orientation portée par la P1, orientation désormais minoritaire dans l’organisation.


Il devient possible de tourner définitivement la page des trois premiers congrès du NPA qui avaient tous donné une majorité avant tout centrée sur l’interpellation des directions réformistes afin de construire « une alternative politique » à la gauche de la gauche, conçue comme la condition sine qua non du réveil de la combativité de notre classe.

Sur la question électorale, la motion A arrive en tête des votes des AG, alors même que le flou a été entretenu par plusieurs dirigeants de la P2 qui ont défendu à la fois la motion A et la motion B ! Il faudra confirmer au congrès une nette majorité pour la motion A qui refuse des listes communes avec le Front de gauche pour les prochaines échéances électorales.

Au-delà de la question électorale, les militants/es qui ont voté pour la P3 ont à cœur que ce congrès soit celui de la relance de la construction d’un parti réarmé d’un point de vue stratégique, dont l’activité soit recentrée sur l’intervention dans les luttes et dont la priorité des discussions soit consacrée à nos efforts d’implantation dans la classe ouvrière et la jeunesse. Il ne suffit pas de tourner la page d’un certain nombre de formules transfuges du réformisme comme « l’opposition de gauche » ou « le gouvernement anti-austérité », il faut doter notre parti d’outils théoriques, politiques et organisationnels pour être capable de peser sur la lutte des classes et mener une politique révolutionnaire. Il ne suffit pas de dire que seule une meilleure implantation au sein du monde du travail résoudra tous nos problèmes d’orientation. Il ne suffit pas de dire que seule l’agitation propagandiste d’un programme, fût-il correct, résoudra nos problèmes d’identification aux yeux des classes populaires comme un parti utile à leur émancipation. C’est une combinaison entre notre capacité à faire nos preuves dans la luttes des classes et à rendre crédible un projet de société débarrassée de l’exploitation, le socialisme qui pourra aider le NPA à surmonter sa crise militante, sa crise de direction et à corriger ses erreurs d’orientation qui ont largement contribué à son affaiblissement.

Pour cela, nous sommes convaincus qu’une nouvelle majorité est nécessaire et nous nous adressons à l’ensemble des camarades des P2, P4 et P5 pour dégager des axes majoritaires sur la base d’une déclaration du congrès qui soit clairement en rupture avec l’orientation défendue par l’ancienne majorité. Cela serait un premier pas pour, en lien avec l’ouverture du débat stratégique, avancer vers le parti révolutionnaire dont notre classe sociale a tant besoin.

L'équipe d'animation de la plateforme 3