Syriza et les anticapitalistes : état des lieux avant bouleversement

La nouvelle situation politique qui vient de s’ouvrir va, dans un sens ou un autre, produire de grands changements au niveau de la gauche antilibérale comme anticapitaliste et révolutionnaire. Dans la continuité de son article d’il y a un an, notre correspondant à Athènes fait ici le point sur les débats et oppositions au sein de Syriza comme de la coalition anticapitaliste Antarsya.

Syriza, de 2012 au programme de Thessalonique

Propulsée au premier plan de la vie politique grecque lors des législatives de mai-juin 2012, à l’aune des grandes mobilisations populaires, du mouvement des places et des grèves générales (2010-2012), Syriza a en deux ans et demi opéré sa mue de force de contestation en parti de gouvernement, ce qui s’est traduit par quatre faits majeurs.
Tout d’abord, l’accentuation de son rapport utilitariste au mouvement social, faisant de celui-ci une pure force d’appoint à sa stratégie parlementaire. Constatant le reflux du mouvement malgré l’existence de nombreux foyers de contestation, Syriza n’a rien fait pour doter ceux-ci de perspectives de succès, trahissant la grève des enseignants en mai 2013, puis traînant des pieds dans la mobilisation de l’ERT (l’entreprise audiovisuelle publique, fermée par le gouvernement). En second lieu, la transformation de la coalition en parti, dans le but d’y limiter l’expression de voix discordantes et de conforter la légitimité de la majorité présidentielle. Troisième élément saillant de cette période, la série de déplacements d’Alexis Tsipras à l’étranger, visant à rassurer les différents centres de pouvoirs capitalistes sur la démarche de Syriza (rencontre avec Schaüble – le ministre allemand des finances – à Berlin, discours de l’Institut Brookings et de l’université du Texas, discours à l’Institut Ambrosetti). Enfin, l’édulcoration drastique du programme de Syriza, aboutissant aux engagements de Thessalonique. Ce dernier point, étroitement lié à la question des alliances, a été âprement disputé entre la majorité et la plateforme de gauche.

Un premier ajustement avait été opéré en juillet 2013, lors du congrès de fondation du parti. La plateforme de gauche (30 % des voix dans ce congrès) avait alors défendu quatre amendements, tous rejetés. Le premier affirmait l’objectif stratégique d’un gouvernement de gauche, fermant la porte à toute alliance hors du KKE et d’Antarsya. Le second posait comme engagement la nationalisation de toutes les entreprises et biens publics privatisés depuis le début de la crise, ainsi que de celles ayant un caractère stratégique (transports, énergie…), en particulier la totalité des banques. Le troisième amendement avançait la nécessité de sortir de la zone euro. Le quatrième posait la nécessité de plus de démocratie dans le parti.

Le compromis final était cependant assez satisfaisant aux yeux de la plateforme de gauche, en ce qu’il actait en fait le droit de tendance, retenait la nécessité de nationaliser toutes les banques et toutes les entreprises privatisées, incluait des mesures permettant d’affronter la crise humanitaire, prévoit le rattrapage des salaires… Sur la question monétaire, le congrès affirmait que le programme était réalisable dans le cadre de la zone euro, mais qu’en cas de chantage, toutes les voies seraient envisagées pour assurer sa réalisation. Ce que résumait la formule « aucun sacrifice pour l’euro ». Compulsé dans un document d’une centaine de pages, le programme de 2013 est pour la plateforme de gauche l’engagement de référence de Syriza.

En septembre 2014, à la Foire Internationale de Thessalonique, Alexis Tsipras a cependant présenté un nouveau programme, beaucoup plus succinct, structuré en quatre points.

Le premier, consacré au traitement de la crise humanitaire, vise à fournir gratuitement à la fraction la plus appauvrie de la population (estimée à 300 000 foyers) l’accès aux services essentiels (électricité, alimentation, chauffage, soins, logement garanti…). Le deuxième axe vise à relancer l’économie réelle en réformant le système fiscal au bénéfice de la frange de la population écrasée par les impôts et les dettes (l’infâme taxe immobilière ENFIA serait supprimée), en stimulant l’activité bancaire d’investissement et en relevant le salaire minimum au niveau d’avant-crise (soit 751 euros). Le troisième consiste à rétablir les relations de travail (détruites par l’abrogation des conventions collectives), à créer 300 000 emplois (principalement dans le public et le secteur coopératif), à améliorer l’indemnisation du chômage. Le dernier point porte sur l’assainissement de l’État (par la décentralisation et plus de démocratie directe) et du système médiatique afin de le défaire de l’emprise des capitalistes (ce qui n’est pas le moindre des chantiers).

Parmi les manques flagrants : rien sur les banques, pas de retour sur toutes les privatisations. Sur l’emploi public, on y avance la réintégration des fonctionnaires mis en disponibilité (prélude à leur licenciement), mais non la création de nouveaux postes. Et pas un mot sur leur consolidation, ces postes pouvant être des contrats de cinq mois sans assurance sociale.

Avant le vote, de nouveaux assouplissements

Après l’annonce par Samaras de la tenue des élections, un comité central de Syriza a été convoqué pour le 3 janvier, suivi d’un congrès exceptionnel, composé des délégués au congrès de 2013, venus de toute la Grèce. Lors du CC, la plateforme de gauche s’est opposée à la majorité sur la question des alliances. C’est la possibilité d’ouvrir les listes de Syriza à des forces de la social-démocratie qui était alors en jeu, ainsi qu’un assouplissement encore plus accentué du programme.

Alors que la plateforme de gauche s’apprêtait à déposer un amendement susceptible d’être majoritaire contre la position de Tsipras, celui-ci a accepté d’exclure toute alliance avec Dimar [1], et que le programme s’en tienne aux engagements de Thessalonique. Ce qui n’empêcha pas que plusieurs personnalités issues du bloc mémorandaire soient intégrées aux listes de Syriza. Sur la base de cet accord, Panagiotis Lafazanis (principal dirigeant de la plateforme de gauche) retira son amendement et fit voter le texte majoritaire. Dans la foulée, le congrès était réuni pour applaudir l’intervention de Tsipras, retransmise en direct à la télévision.

Le projet stratégique demeure ainsi plus qu’incertain. Les engagements de Thessalonique sont un programme d’urgence destiné à lutter contre l’extrême misère (ce que tous attendent dans le contexte social actuel), ainsi qu’à jeter quelques bases pour une relance keynésienne. Mais ils seraient loin de permettre un retour à la situation d’avant la crise. Avec la proposition de ramener le salaire minimum à 751 euros, l’époque où Alexis Tsipras pouvait dire « nous ne serons pas la génération à 700 euros » semble lointaine.

Ce programme repose par ailleurs sur un scénario budgétaire dans lequel 11,3 milliards d’euros seraient entièrement couvert par les recettes propres de l’État, en attendant l’aboutissement des négociations sur la dette. La stratégie consistant à ne pas se mettre sous la coupe de nouveaux créanciers s’entend bien (surtout si plus personne ne prête), mais cet exercice d’équilibre budgétaire relève toujours du carcan néolibéral…

Aux glissements successifs vers le moins-disant programmatique s’est ajoutée la coexistence au sein du parti de deux rhétoriques : celle du « renversement » contre celle de la lutte contre la « crise humanitaire », du « redressement productif » et de la « croissance » ; les appels à la « gauche » et au « mouvement ouvrier » contre les appels aux « citoyens » et aux « démocrates » ; la formule de « gouvernement de gauche » contre celle de « gouvernement de salut social ».

Plus inquiétant, la petite musique de la « continuité de l’État », des « engagements de l’État », apparaît dans certaines interventions, et laisse accroire qu’une partie des mesures prises dans le cadre des mémorandums pourrait ne pas être abrogée. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à déclarer que seules les mesures annoncées ces derniers mois ont valeur d’engagement. Et il n’est pas d’avenir envisagé hors de la zone euro et de l’UE.

De là découlent deux interprétations possibles du programme de Thessalonique : un horizon thérapeutique indépassable visant à soulager le peuple des pires effets des politiques d’austérité, sans perspective d’aller plus loin ; ou un tremplin visant à redonner confiance aux classes populaires et à les remobiliser. Cette seconde logique est bien sûr celle de la plateforme de gauche qui y voit un catalyseur vers la revendication des engagements originaux de Syriza, c’est-à-dire notamment l’appropriation publique des secteurs stratégiques (à commencer par les banques) et la répudiation pure et simple de la dette.

Si la victoire de Syriza conduisait effectivement à une remobilisation de la classe ouvrière et de la jeunesse, exigeant de Tsipras qu’il aille au bout de la destruction des politiques mémorandaires, celui-ci se trouverait vite étranglé par la contradiction entre sa logique de renégociation de la dette (qui pouvait être la position de Samaras lui-même il y a quelques années) et la poussée populaire. Hypothèse qui pose la question du rôle des anticapitalistes dans l’émergence d’un agenda politique indépendant de celui du futur gouvernement et dans l’approfondissement du processus de rupture.

L’espace anticapitaliste dans Syriza

La plateforme de gauche, on l’a vu, a réussi en certaines circonstances à freiner le recentrage gestionnaire de Syriza, même si elle n’en a pas inversé le cours général. Hétérogène, elle n’a pas évolué vers un fonctionnement intégré, les accords entre dirigeants continuant d’en régler la marche. Depuis l’été 2014, sa tactique a consisté à se rapprocher de la majorité et à éviter les manifestations de désaccords publics, afin de ne pas affaiblir le parti ou faciliter les attaques à son endroit. Attitude consensuelle facilitée par le fait que certains secteurs de la majorité, inquiets des mouvements droitiers de l’entourage présidentiel, ont rué dans les brancards ces derniers mois. Au CC de janvier, alors que les désaccords s’aiguisaient autour de la question des alliances, une majorité alternative a failli se former autour des amendements de Panagiotis Lafazanis avec le soutien du courant ANASA [2]. Risque écarté par la direction au prix d’une concession. De sorte qu’à ce jour, la plateforme de gauche n’est jamais véritablement apparue comme une opposition interne, mais plus comme un aiguillon critique.

Membres de la plateforme de gauche, les organisations trotskystes DEA, Kokkino et APO s’étaient groupées en 2012 dans le Red Network (Rproject). Parvenant à se maintenir contre l’interdiction statutaire de la double appartenance, DEA est la dernière composante de Syriza à apparaître encore publiquement en tant que telle, bien qu’en interne les anciens réseaux comptent encore. Célébrée par un chaleureux meeting internationaliste, la fusion Kokkino/DEA a eu lieu en décembre. Réduite à quelques dizaines de militants, dont une partie empêtrée dans la gestion d’une municipalité de la banlieue d’Athènes [3], Kokkino a choisi d’intégrer DEA, dont les effectifs doivent avoisiner les 300 personnes.

L’espace anticapitaliste de Syriza se réduit désormais pratiquement à DEA, le Red Network n’ayant pas émergé comme pôle d’organisation de militants radicaux. La multiplicité des niveaux d’intervention entre organisation, réseau, plateforme et parti peut l’expliquer, ainsi que le caractère artificiel d’un réseau ne rassemblant plus que DEA et APO (un très petit groupe). Bien que la récente fusion témoigne d’une dynamique positive, il s’agit qualitativement d’une opération à somme nulle dans l’optique de la construction d’un pôle anticapitaliste.

Le prochain défi pour faire vivre ce pôle sera de lui assurer une présence parlementaire, alors que le nombre de députés de Syriza devrait considérablement progresser. Du côté du Red Network, cinq candidats étaient en lice [4]. Le système électoral grec ne permet pas la répartition de positions éligibles à l’avance entre partis ou courants. Dans chaque circonscription, un nombre de candidats nettement supérieur aux nombre de places éligibles est inscrit sur les bulletins de vote, de sorte qu’en plus du choix (partisan) du bulletin, chaque électeur doit cocher les noms de quelques candidats (quatre en général). Ce système favorise généralement les personnalités disposant d’une forte notoriété, ce qui brouille les rapports de forces. C’est ainsi qu’aux élections européennes de 2014 le Red Network n’a pas obtenu de député, les électeurs optant pour des personnalités plus connues médiatiquement. Il est difficile d’évaluer les gains en notoriété et en crédibilité du Red Network depuis 2012. En dépit de la présence systématique des deux députées de DEA dans toutes les mobilisations sociales, le devant de la scène médiatique a été occupé par d’autres personnalités [5], et à une échelle de masse les différences entre sous-composantes de la plateforme de gauche ne sont pas connues.

Les controverses stratégiques d’Antarsya

Depuis un an, la coalition d’extrême gauche est divisée sur la perspective d’un « front commun » avec le Plan B, le mouvement anti-euro d’Alekos Alavanos, ancien dirigeant du KKE et prédécesseur de Tsipras à la tête de Syriza.

L’an dernier, l’alliance avec le Plan B pour les élections européennes avait achoppé sur trois points : le refus d’Alavanos d’envisager la rupture avec le cadre politique de l’UE ; son point de vue très droitier sur l’immigration ; son refus de la dissolution des pires corps de la répression d’État (MAT). N’ayant pas réussi à percer lors des élections et perdant en dynamique, Alavanos est alors quelque peu revenu de sa croisade anti-euro. En juillet 2014, une majorité s’était dessinée dans Antarsya (autour du SEK, du NAR et de l’OKDE-Spartakos) pour tirer un bilan positif de la tactique électorale suivie aux européennes.

A l’automne, ARAS, en pointe dans le rapprochement avec le Plan B, lançait une initiative commune avec Alavanos, le PAMES, dont elle faisait un véritable cadre d’intervention autonome. Elle était bientôt rejointe par ARAN [6], qui privilégiait une tactique de conviction des forces d’Antarsya, en particulier du NAR. Trois plateformes étaient présentées à la conférence nationale d’Antarsya, le 28 novembre 2014. La majorité (NAR, SEK, OKDE-Spartakos) débarrassait le texte de la référence au « front commun » et adoptait un programme en dix points incluant les éléments rejetés par Alavanos.

Le 19 décembre, le PAMES devenu MARS déclarait accepter sans réserve le programme en dix points d’Antarsya, sans s’expliquer sur son revirement. Le congrès national d’Antarsya, tenu fin décembre, devait définir dans l’urgence une tactique électorale. Le SEK et l’OKDE-Spartakos y ont rejeté l’alliance avec le Plan B (MARS), tandis que le NAR, divisé, se prononçait finalement pour. Malgré les Fêtes et l’absence de nombreux militants, les AG locales d’Antarsya réunirent environ 2000 votants, dont 65 % votèrent pour l’alliance avec Alavanos, 35 % se prononçant contre ou s’abstenant (les abstentions concernaient surtout la minorité du NAR, qui marquait ainsi son désaccord).

La gauche anticapitaliste s’est donc présentée aux élections dans le cadre d’une campagne Antarsya-MARS, sur la base de l’intégralité du programme d’Antarsya. Environ 300 candidats provenaient d’Antarsya, une cinquantaine du Plan B. Alavanos lui-même n’était pas candidat. Bien que la campagne a été largement perçue comme celle d’Antarsya, ces développements semblent confirmer l’émergence de deux stratégies au sein la coalition.

D’un côté, les althussériens (ARAS et ARAN) font du MARS un cadre de collaboration durable au même titre qu’Antarsya, évoluant vers des conceptions assez proches de celles du Courant de gauche de Lafazanis au sein de Syriza, c’est-à-dire un programme de « salut social » plus radical que celui de Syriza mais très teinté de social-patriotisme.

D’un autre côté, les trotskystes (SEK et OKDE) veulent maintenir l’acquis programmatique et stratégique de la coalition ; quand au NAR, la question est posée de son attitude à moyen terme. Pour le prochain congrès d’Antarsya (dans un mois), l’OKDE-Spartakos a pour perspective la constitution avec le SEK d’un courant anticapitaliste, internationaliste et révolutionnaire, s’appuyant sur les 35 % de la dernière conférence nationale. Auparavant, aucune position défendue par les seuls trotskystes n’avait dépassé les 26 %, ce qui témoigne d’un questionnement stratégique important chez les « non encartés » et dans une partie du NAR.

L’essentiel de la discussion reste à mener, et la configuration nouvelle issue des élections y aura une influence déterminante. L’enjeu est le maintien et le renforcement d’une force anticapitaliste indépendante dont l’audience reste qualitativement supérieure à celle d’un pur cartel de petites formations. Forgée d’abord par des recompositions dans le mouvement étudiant et syndical, Antarsya a acquis dans les combats de ces dernières années l’image positive de ceux qui ne lâchent rien, qui poussent les luttes à leur terme, et qui ne sont tenus dans leur discours par aucune responsabilité vis-à-vis du système, notamment sur la question migratoire.

Au-delà d’un résultat électoral très modeste (40 000 voix, un peu plus de 0,6 %), qui s’explique par l’extrême polarisation, l’écho de la campagne a montré que ce crédit n’est en rien entamé. Demain, l’utilité et la responsabilité d’un tel courant pourra être cruciale afin de ne permettre aucune stabilisation de la situation sociale et de maintenir une dynamique combative à gauche du gouvernement.

Quelle dynamique sociale au lendemain des élections ?

Chacun s’accorde à reconnaître que le climat de ces élections n’a pas l’intensité de celles de 2012. Prédomine la volonté de se débarrasser de Samaras et consort, sans savoir exactement ce qu’il faut attendre de la suite. La fréquentation des meetings de Syriza a été comparable à celle des campagnes précédentes, les rassemblements du KKE et d’Antarsya également. La question de la majorité absolue nourrissait l’essentiel des conversations.

Ce qui se passera dans les premiers jours suivant le 25 janvier sera une première indication de l’effet de la victoire électorale. Il est significatif qu’aucune force politique n’ait eu de plan concernant le premier soir, et qu’aucun mot d’ordre particulier de mobilisation n’ait circulé [7]. Les manifestations qui ne manqueront pas d’avoir lieu seront le produit d’une réaction spontanée de la population.

Lors du meeting central de la Place Omonia, le 22 janvier, Alexis Tsipras a appelé le peuple à manifester et à revendiquer dès le jour de la victoire. Positif, cet appel ne signifie pas que Syriza prépare son accession au pouvoir sous des auspices particulièrement militants. D’autant que ce parti, malgré une augmentation du nombre de ses adhérents (il en revendique 40 000), n’a toujours pas acquis depuis 2012 d’assise populaire significative [8]. Pour comprendre la situation sociale et politique à venir, il s’agira plus que jamais de savoir lire les rapports de forces à l’œuvre dans les profondeurs de la société, au-delà des résultats électoraux et de la représentation parlementaire. Car c’est le mouvement social et populaire qui détient en définitive la clé.

Emil Ansker
dans la revue L'Anticapitaliste n° 62 (février 2015)


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[1] Dimar, Gauche démocrate, est une scission sociale-libérale de Syriza qui a soutenu les premiers mémorandums et participé au gouvernement jusqu’en juin 2013.
[2] ANASA regroupe l’organisation eurocommuniste AKOA, le groupe ROSA (militants du Réseau pour les droits politiques et sociaux) et des militants provenant de Kokkino.
[3] Aris Vassilopoulos, militant de Kokkino, aujourd’hui de DEA, a été élu maire de Nea Philadelphia aux dernières élections municipales, à la tête d’une liste de Syriza. Il a hérité de l’épineux dossier de la construction d’un stade pour le club de l’AEK, et est depuis confronté à des tentatives de déstabilisation et d’intimidation de la part du patron de ce club (grand armateur par ailleurs).
[4] Elena Psarrea (APO) a été élue dans le Péloponnèse et Dimitra Ioanna Gaitani (DEA) réélue sur le fil à Thessalonique. Christos Stavrakakis (DEA) a en revanche été battu, tout comme le dirigeant de DEA Antonis Ntavanellos. Le 26 au matin, Maria Bolari, la seconde députée sortante de DEA, se retrouvait en première place sur la « liste d’attente » d’Athènes.
[5] L’avocate Zoï Konstantopoulou, par exemple, est souvent apparue au sein du groupe parlementaire de Syriza comme incisive vis-à-vis du gouvernement et n’hésitant pas à manifester des désaccords avec la majorité de son groupe.
[6] ARAS et ARAN (dont un dirigeant est Panagiotis Sotiris, venu récemment à Paris) sont des groupes « althussériens » issus du KKE et formant ce qui est souvent considéré comme « l’aile droite » d’Antarsya. L’aile « gauche » étant constituée du SEK (membre de la tendance internationale du SWP britannique) et de l’OKDE-Spartakos (section officielle de la IV° Internationale), tandis que le « centre » est occupé par le NAR (Nouveau courant de gauche), l’organisation la plus importante de la coalition, qui tire ses origines d’une scission de l’organisation de jeunesse du KKE.
[7] A l’initiative du SEK, les militants Antarsya dans le syndicat de l’ERT avaient proposé une occupation des locaux de la radiotélévision publique, afin de marquer la victoire de la gauche d’une empreinte combative et symbolique. Cette proposition avait été rejetée par les tendances syndicales de la ND et du PASOK, ainsi que par celle de Syriza dans le syndicat du secteur.
[8] Significativement, si des transfuges du PASOK ont pu le rejoindre sur le plan parlementaire, la tendance syndicale EMEIS, aile ouvrière du PASOK qui s’est détachée de celui-ci en opposition aux mémorandums, n’a pas rejoint le courant syndical de Syriza.