Et si on préparait dès maintenant le troisième tour social ?
Ce dimanche aura lieu le premier tour des élections départementales. Tout le monde prédit que le Parti socialiste va prendre une grosse claque. Le PS, aux manettes du gouvernement, assomme, chaque jour davantage, les salariés et la jeunesse à coups de casse des services publics et de mesures liberticides. Mais il aimerait bien les convaincre que seul un vote en sa faveur les protègera de la crise d’une part, du front National de l’autre. Mais ce qu'entreprend ce gouvernement pour servir toujours mieux les intérêts des patrons et des riches, en semant chômage, bas salaires et répression, génère du dégoût et un ras-le-bol dans les classes populaires qui vont très probablement faire majoritairement le choix de s'abstenir.
L'extrême droite en embuscade
Dans le même temps, le rejet du gouvernement et des politiques d’austérité peut être capté électoralement par le Front National qui se présente dans quasiment tous les cantons. Le FN est pourtant le pire ennemi des travailleurs et des jeunes. Non content d’entretenir la division de notre camp social selon la couleur de peau, l’origine ou la religion et de désigner les immigrés comme boucs émissaires, il ne remet pas en cause le pouvoir des banques ni des patrons. Il ne soutient d’ailleurs aucune des luttes ouvrières actuelles ou des mobilisations de la jeunesse ni la journée de grève interprofessionnelle et intersyndicale en préparation du 9 avril. Et c’est bien logique, il n’est en rien du côté de celles et ceux sur qui pèsent la crise et l’augmentation de l’exploitation. Pour le NPA, aucune voix ne doit se porter sur ce parti, ni au premier ni au second tour.
Le seul vote utile pour affirmer qu'il ne faut pas se résigner devant les injustices sociales et préparer les mobilisations de demain sera pour les candidats anticapitalistes, du NPA et de Lutte Ouvrière dans les quelques cantons où ils seront présents.
Au second tour nous n’appellerons bien-sûr pas à voter pour des bourgeois réactionnaires de droite contre les bourgeois réactionnaires d’extrême droite. Mais nous n’appellerons pas non plus à voter pour les candidats du PS et de la majorité gouvernementale. C’est à eux de convaincre les électeurs qu’ils sont capables de mener une autre politique que celle menée depuis trois ans. Car c’est bien cette politique anti-ouvrière qui est la première responsable de la montée du FN.
Tout à gagner par nos luttes et l’unité de salarié-e-s !
Fondamentalement, ce n’est ni ces élections, ni les suivantes qui inverseront le cours des choses et feront vaciller ceux qui nous dirigent, au gouvernement comme sur nos lieux de travail. Depuis plusieurs semaines, des dizaines de grève ont lieu sur les salaires et par endroits les patrons lâchent du lest face à la détermination des travailleurs. Alors que les bénéfices des entreprises du CAC40 grimpent jusqu’à 64 milliards d’euros, il a fallu cinq semaines de grève pour que Sanofi lâche 80 euros d’augmentation de salaires !
La colère et l’amertume des salariés, du privé comme du public, jeunes, en formation ou bien retraités, sont bien compréhensibles. Mais la seule solution c’est de porter nous-mêmes nos revendications, de nous appuyer sur celles et ceux, en ce moment-même, qui se battent.
La grève du 9 avril est une première occasion de coordonner ces luttes éparpillées, de partager notre ras-le-bol mais aussi notre envie d’en découdre et d’en finir avec les politiques anti-sociales d’Hollande-Valls !