Edito du 24/03/15

Rien à attendre des élections.

Pour faire entendre la colère sociale, 

toutes et tous en grève et dans la rue le 9 avril !

Les états-majors des partis sont tous satisfaits par les résultats du premier tour des élections départementales : la droite car elle fait un score inespéré en se plaçant en tête du premier tour, le FN parce qu'il confirme des scores très élevés à 25 % et s'implante localement, même s'il n'a pas réalisé son ambition de devenir le premier parti du pays, et le PS parce que « ça aurait pu être pire »... alors qu'il connaît un effondrement spectaculaire de son électorat ! Les seuls qui ne sont pas à la fête ce sont les salariés.

Entre abstention et vote FN

En s'abstenant massivement, les électeurs de gauche, ceux des classes populaires, ont exprimé leur rejet de la politique antisociale du gouvernement, sans pour autant voter pour la droite, qui mènerait la même politique anti-ouvrière. Il n'y avait quasiment pas la possibilité de voter pour des partis d'extrême gauche dans ces élections et c'est bien dommage. Il est de la responsabilité de ceux-ci de ne plus laisser le terrain de la contestation à l'extrême droite.

Trop d'électeurs espèrent qu'en votant pour le Front national, ils pourraient améliorer leur situation. C'est un leurre. Car le FN désigne comme ennemis les chômeurs et travailleurs pauvres qui frauderaient pour obtenir les prestations sociales et stigmatise les travailleurs immigrés. Quels mensonges ! Deux tiers des travailleurs qui auraient droit au RSA activité, ne le demandent même pas ! Le FN est un parti bourgeois comme les autres, ne s'opposant pas au grand patronat et aux capitalistes qui sont les vrais responsables de la situation actuelle. Il entretient au contraire le racisme et flatte tous les préjugés qui divisent les travailleurs et pourrissent la vie d'une partie d'entre-eux.

Le PS n'est pas un rempart

Face à cela, le PS se présente comme un rempart. C'est une illusion. Car si le FN est aussi haut, à qui la faute ? Au gouvernement qui gouverne pour les riches et contre les salariés : allongement de la durée de cotisation pour les retraites, suppressions massives de postes dans les hôpitaux, loi Macron qui passe avec le 49.3 pour casser le Code du travail, ces quelques exemples de sa politique écœurent les travailleurs. Et sur la question de l'immigration, le PS mène une politique odieuse, prouvant qu'il ne peut être un barrage contre le FN. Pour preuve, la volonté d’expulser un jeune lycéen des Hauts-de-Seine, originaire d'Algérie, vivant en France avec toute sa famille et devant passer son bac dans trois mois. La mobilisation a gagné : Alaa vient d'être libéré. Preuve une fois de plus que seule la lutte paye. 

Le seul barrage : le développement des luttes

Il n'y a qu'une façon de changer la situation, et par là même, de faire reculer patronat, gouvernement, et FN, c'est le développement et la convergence de nos combats. Car c'est dans l'unité que les travailleurs sont forts. Or, même si cela ne fait pas les grands titres, partout dans le pays, on assiste à un réchauffement social : on décompte des dizaines d'hôpitaux en grève sur les effectifs et les conditions de travail. Les techniciens de Radio France sont en grève illimitée contre des suppressions d'effectifs. De nombreux grands magasins comme Auchan ou Carrefour ont fait grève pour de meilleurs salaires. Les salariés de La Poste se bagarrent partout en France contre la dégradation de leurs conditions de travail. 

C'est dans ce cadre que l'appel interprofessionnel de plusieurs syndicats pour le 9 avril contre la loi Macron trouve son intérêt pour faire converger toutes ces luttes éparpillées et permettre à toutes et tous d'exprimer notre colère. Plus nous serons nombreux dans la rue ce jour-là, plus notre moral s'en trouvera renforcé pour nous opposer, tous ensemble, aux mauvais coups portés contre nous.