Jeudi 5 mars, cinq des six collèges d’Aubervilliers étaient en grève, avec des taux allant de 30 à 60% de grévistes. Les collègues mobilisés se sont rassemblés devant l’inspection académique, qui non seulement a refusé de les recevoir, mais leur a envoyé la police et les équipes mobiles de sécurité ! Ce mépris et cette répression n’ont pas entamé la détermination des grévistes, bien au contraire. L’AG qui s’est tenue ensuite a décidé d’une nouvelle journée de grève le 12 mars. De son côté, l’AG de Saint-Denis a appelé à rejoindre la grève des enseignants d’Aubervilliers le 12 mars. Ces mobilisations font suite à la grève reconductible du lycée Le Corbusier avant les vacances de février, et se situent dans la lignée des mobilisations de novembre-décembre dans toute la région parisienne.
Il s’agit en effet pour les grévistes de refuser les conditions de la rentrée 2015, qui va voir encore des suppressions de postes et des effectifs de classe encore plus chargés. De plus,à la rentrée 2015 va s’appliquer la réforme de l’Éducation prioritaire de Najat Vallaud-Belkacem. Parce que cette réforme exclut les lycées et d’anciens collèges classés ZEP du dispositif d’éducation prioritaire, elle signifie, contrairement aux annonces de la ministre, une diminution des moyens, comme au collège Paul Eluard de Montreuil. Par ailleurs, dans les établissements REP+ préfigurateurs de la réforme, le constat est clair : les promesses en matière de moyens supplémentaires pour ces établissements « prioritaires parmi les prioritaires » ne sont globalement pas tenues. Le nouveau statut REP+ ne garantit aucun moyen supplémentaire pour les élèves. Pire encore, dans certains collèges, pour financer sa réforme REP +, la ministre prend carrément sur les heures d'enseignement et c'est le nombre d'élèves par classe qui augmente !
La mobilisation qui est en train de naître à Aubervilliers et Saint-Denis pourrait donc bien faire tâche d’huile et entraîner à nouveau les établissements du département sur la voie de la lutte. C’est ce à quoi nous nous employons en tout cas.
10/03/15