Edito du 19/05/15

La réforme des collèges : 

le nouveau coup de massue du Parti socialiste 

sur le service public d’éducation

En 2016, dans l’Éducation nationale, il faudra continuer de se serrer la ceinture. Le nombre de postes est en berne, il ne répond ni à l’augmentation démographique et encore moins à la saignée des années Sarkozy durant laquelle 80 000 postes ont été supprimés.

Najat Vallaud-Belkacem menteuse !

Elle n’en finit pas de mentir la ministre de l’Éducation nationale. Déjà cet hiver, elle nous avait fait croire que sa refondation de l’éducation prioritaire était un bonus. C’est au contraire une immense arnaque : des collèges sortent du dispositif alors que ceux qui y restent ne reçoivent que quelques heures en plus voire parfois ont moins que l’année passée ! Par contre, ce sont encore de belles économies sur le dos des enfants et des enseignants !

La réforme des collèges s’inscrit dans cette enfilade de mesures prises par le gouvernement depuis trois ans : mettre les enseignants sous autorité des municipalités, des pouvoirs locaux, ne plus distribuer le même nombre d’heures à tous les enfants, renforcer le pouvoir des chefs d’établissements tant sur les choix budgétaires que pédagogiques.

La réforme des collèges est un rêve pour tous les réacs depuis 40 ans, le PS veut en faire une réalité. C'est en fini de mettre les mêmes moyens pour des collèges accueillant des enfants des classes populaires donc supposés ne pas faire d’études longues et des enfants issus de la bourgeoisie.

Plus de pouvoirs pour la hiérarchie, moins de moyens pour enseigner !

La réforme actuelle était déjà dans les tuyaux de Chatel, ministre sous Sarkozy. C’est pourquoi, si la droite aboie pour la défense du latin et du grec, elle est totalement muette sur les économies faites sur le dos des personnels et des enfants.

Cette nouvelle réforme ne sera pas un mieux mais un nouveau recul. Il n’y aura plus de grille nationale des horaires puisque 20% de l’emploi du temps se fera localement en fonction…du profil des collégiens. Les horaires d’une discipline seront décidés par chaque établissement tous les ans : 6 heures de français en 6e dans tel collège et 4 heures dans tel autre. La seconde langue est introduite en 5e mais des heures de langues disparaissent en 4e et 3e. Et finalement, comme l’axe des nouveaux programmes ce sont les compétences (comme en entreprise) et qu’une même compétence peut être commune à plusieurs disciplines, un prof de français pourra remplacer un prof d’EPS absent, tant que l’on trouve une compétence commune... Et tout ça chapeauté par le chef d’établissement qui répartira les heures et définira les contenus d’enseignement.

La grève du 19 mai ouvre la possibilité d’un mouvement de toute l’éducation !

De l’avis de tous, il existe indéniablement un climat de colère dans les collèges. Déjà bien mobilisés le 9 avril et les profs des collèges remettent le couvert le 19 mai.

Alors que par dizaines, des écoles sont en grève ou occupées par les parents, alors que la perspective d’un collège au rabais pour les plus pauvres se dessine nettement, il est temps que les enseignants du primaire à l’université expriment leur ras-le-bol d’être, comme l’ensemble des salariés, les sacrifiés de la crise et des variables d’ajustement. Tentons, tous ensemble, de faire de ce mois de mai, un printemps de colère et de grève reconductible contre ce gouvernement et sa politique antisociale !