En Grèce et ailleurs, ils veulent notre peau,
pas question de se laisser faire !
Le 13 juillet dernier, le premier ministre Tsipras donnait son aval pour l’accord entre son gouvernement et l’Union européenne. Le 15 juillet, ce même accord était adopté par les députés. Une semaine avant pourtant, 61 % des électeurs et électrices en Grèce avaient rejeté de nouvelles mesures d’austérité lors du référendum convoqué par ce même Tsipras.
Ce nouveau memorandum est une nouvelle descente aux enfers
pour les travailleurs/euses et la jeunesse
Le Premier ministre a beau tenté de convaincre qu’il a fait ça pour éviter un nouveau drame économique, qui peut le croire ? S’asseyant allègrement sur une consultation populaire qu’il avait lui-même organisé, reniant toutes ses promesses les unes après les autres, préférant répondre aux négociations avec le FMI, la banque centrale et la Commission européenne, il a jeté en pâture à ces prédateurs la classe ouvrière de Grèce. Car ce nouvel accord est encore plus agressif que les précédents. Pour accéder à la demande de la Grèce d’un nouvel emprunt, les gouvernements européens, ceux d’Hollande et de Merkel en tête, ont mis le paquet : d’accord mais pour rembourser, il va falloir encore davantage de coupes budgétaires. Ce troisième mémorandum rime avec moins d’emplois, de salaires, d’école, de santé, de logements. Il aura pour conséquences encore plus de gens à la soupe populaire, de malades qui ne peuvent plus se soigner, de pauvres qui ne peuvent plus ni se loger ni manger, d’individus que la misère conduit au suicide.
Femmes de ménage, enseignants, travailleurs du port du Pirée ou de Thessalonique, chômeurs, étudiants, aucun d’entre eux n’est responsable de cette fichue dette. Les responsables de cette dette, ce sont les armateurs grecs exemptés d’impôts sur les bénéfices, qui domicilient leurs comptes en Suisse à hauteur de plusieurs milliards d’euros. C’est l’Église orthodoxe, qui cache allègrement l’ampleur de son patrimoine foncier, bénéficie d’avantages fiscaux et mieux que tout, ne publie jamais ses comptes. Et bien sûr, ce sont les banques, françaises et allemandes en tête, qui ont d’abord inondé la Grèce d’énormes liquidités en prêtant aux entreprises, aux particuliers, à l’État grec et qui, dès le début de la crise, ont fait mine de menacer. Résultat : 5 000 milliards d’euros pour les remplumer et le paiement de leurs pertes sur le dos des États donc des populations.
L’impasse des politiques réformistes
La politique de Tsipras qui consistait à négocier avec l’Union européenne, à supplier les bourgeoisies française et allemande était vaine. Faute de vouloir rompre avec le capitalisme et ses institutions, il s’est condamné à appliquer la même politique que les libéraux. En Grèce, il n’y a pas d’autre voie que l’annulation de la dette, la réquisition des banques et des entreprises stratégiques, l’ouverture des livres de compte afin que les travailleurs imposent leur contrôle et confisquent toutes les richesses indispensables à la satisfaction des besoins sociaux. Ces mesures ne seraient bien sûr pas compatibles avec la politique de l’Union européenne mais elles seraient surtout incompatibles avec l’ordre capitaliste, que les institutions qui le représentent se trouvent à Athènes ou à Bruxelles. Seule la mobilisation de la classe ouvrière et des classes populaires de Grèce peut imposer un tel programme anticapitaliste.
Assez d’austérité, assez de répression !
Le 15 juillet au soir, des milliers d’Athénien-ne-s se sont réunis devant le Parlement pour continuer de clamer leur NON à l’austérité et ses conséquences pour les travailleurs et la jeunesse. Tsipras et son gouvernement ont alors clairement affiché la couleur : d’un côté, des accords avec les rapaces de la finance et les gouvernements à leurs bottes, de l’autre, la police anti émeute, les arrestations, les tabassages pour les manifestants contestataires. 14 d'entre eux risquent entre 3 mois de prison ferme et 3 ans de prison avec sursis. Tout notre soutien doit aller aux syndicalistes et militants interpellés pour exiger leur relaxe immédiate.
Quelles que soient leurs prétendues nuances, les Hollande et Merkel forment une coalition soudée contre la classe ouvrière où qu’elle se trouve. C’est pourquoi, notre solidarité la plus concrète consistera à nous battre ici contre la politique anti sociale des Valls et Macron et dès la rentrée, leur annoncer que nous non plus l’austérité, on n’en veut pas !