Du 5 au 8 août s’est tenue la première École d’été d’Izquierda anticapitalista Revolucionaria (IZAR), organisation fondée en avril suite à l’exclusion d’une soixantaine de militants d’Anticapitalistas – section espagnole du Secrétariat unifié de la Quatrième Internationale (QI) – qui avaient défendu au sein de Podemos le fait de présenter des listes indépendantes de celles de la direction de de Pablo Iglesias pour les élections andalouses. Aujourd’hui, IZAR regroupe non seulement les exclus, mais aussi les membres de la fraction maintenue au sein d’Anticapitalistas.
Nous avons fait le choix d’envoyer à cette première Ecole d’été une délégation conséquente de militants du courant Anticapitalisme & Révolution du NPA, parce que le combat politique que mènent les militants/es d’IZAR et qui a conduit à leur exclusion est le même que nous menons ici en France au sein du NPA, ou que mènent au sein de la QI les militants d’A&R qui en sont membres. C’est une bataille pour une politique des révolutionnaires qui soit indépendante des réformistes, pour se fixer comme objectif la construction d’organisations révolutionnaires implantées dans les secteurs déterminants de la classe ouvrière et de la jeunesse, et capables de se lier aux mobilisations du monde du travail, de les influencer.
C’est donc avec une délégation de 15 camarades d’A&R que nous avons fait le choix de soutenir les membres d’IZAR. Organisée dans la province de Malaga, cet événement a rassemblé un peu plus d’une centaine de militants, dont une trentaine de sympathisants. Ce qui nous a marqué en premier lieu, c’est la vivacité et le dynamisme de ces camarades qui, loin d’être abattus par l’exclusion, ont su rebondir et sont prêts aujourd’hui à continuer le combat. L’autre fait marquant est bien entendu leur jeunesse, mais celle-ci ne les empêchent pas de se poser dès maintenant la question de l’implantation et du lien avec la classe ouvrière.
Des débats riches et enthousiasmants
Nous avons été particulièrement impressionnés par le meeting autour de la convergence des luttes de la classe ouvrière, qui a regroupé des salariés de Coca-Cola, Panrico, Movistar, du port de Malaga et une ouvrière agricole de la cueillette de fruits. La présence de salariés ayant participé à ces luttes emblématiques de ces derniers mois dans l’Etat espagnol indique qu’IZAR n’est pas une organisation isolée, mais que ses militants ont réussi à faire la démonstration de leur utilité et de la justesse d’une orientation auprès de ces salariés en lutte.
La question de l’unité des révolutionnaires a aussi largement été évoquée lors de cette Ecole d’été. Un forum a rassemblé des représentants d’autres organisations et courants internationaux présents dans l’Etat espagnol (En Lucha, Clase contra clase, Corriente Roja) pour discuter des points de convergence et des actions communes possibles.
Le reste du programme alliait à la fois des questions de formation de base et des discussions sur l’intervention concrète des militants, la structuration de secteurs d’interventions et, bien sûr, la politique à mener dans Podemos, notamment dans la perspective des prochaines élections.
Nous tirons donc un bilan très positif de cette Ecole d’été et des liens militants que nous avons pu y tisser.
Juliette Stein