Éducation nationale : des possibilités qui restent à exploiter

La manifestation nationale du samedi 10 octobre contre la réforme du collège, convoquée par l’intersyndicale du second degré, a vu défiler entre 15 et 20 000 personnes dans les rues de Paris. Cette manifestation faisait suite à la grève du 17 septembre, suivie par 35 % des enseignants/es de collège : un premier succès réel pour une grève 15 jours après la rentrée, annoncée seulement le 1er septembre, qui traduit le profond rejet de la réforme. D’autant plus qu’il s’agissait de la troisième grève sur la question... depuis le mois de mai.

Cependant, la politique des directions syndicales n’a en rien permis aux enseignants/es de se lancer dans une véritable bataille permettant de faire reculer le gouvernement. Celui-ci se montre toujours aussi arrogant : il traite avec mépris les enseignants/es opposés à la réforme du collège en parlant de « malentendu ». En acceptant la signature du protocole issu des négociations sur le PPCR, la veille de la grève du 17 septembre, la FSU a par la même occasion fait définitivement une croix sur la mobilisation interprofessionnelle du 8 octobre ; dans le même temps, la direction de la CGT n’a rien fait pour que cette date soit une vraie journée de mobilisation. En Seine-Saint-Denis, par exemple, le résultat aberrant est un appel à la grève dans le premier degré, signé y compris par le SNUIPP-FSU, tandis que le SNES-FSU a tout juste déposé un préavis, sans rien faire pour construire la mobilisation... Les enseignants de collège sont pourtant en première ligne dans l’affrontement avec Vallaud-Belkacem !

La conséquence de cette politique est l’absence totale de perspectives, alors que la colère est réelle dans les salles des profs. Les enseignants/es ne sont pas idiots : ils voient bien que cette politique mène droit dans le mur. Il est de la responsabilité des révolutionnaires de proposer une politique alternative, en posant la question de la grève reconductible et de la jonction entre premier et second degré, et de mettre en place un véritable plan de bataille pour faire reculer le gouvernement.

Aurélien Perenna