Au cours des dernières semaines, le conflit israélo-palestinien est revenu sur le devant de la scène. Les responsables politiques ont tendance à renvoyer dos à dos la résistance palestinienne et l’État colonial d’Israël, mais depuis le début du mois d’octobre, ce sont plus de 200 Palestiniens qui ont été tués par des balles israéliennes, et 1 300 autres ont été blessés. Une jeune femme et sa fille de deux ans ont péri sous les bombardements israéliens. Pourtant, c’est toujours la « violence palestinienne » qui est dénoncée par les politiciens de tous bords, lesquels ne cessent de s’inquiéter de la possibilité d’une troisième Intifada.
Cela fait maintenant plus d’un an que s’est achevée l’attaque israélienne sur la bande de Gaza : en juillet 2014, missiles et avions de chasse avaient fait 2 140 morts et des dizaines de milliers de blessés. Cette politique guerrière et la colonisation de territoires sont la réalité quotidienne vécue par la population palestinienne. Pour sortir de Palestine, pour vivre, pour se déplacer, etc., tout est sous contrôle de l’État d’Israël. A cela s’ajoute l’occupation militaire, « Tsahal » pouvant à tout moment enfoncer les portes des maisons et en arrêter les occupants, au prétexte d’exercices : c’est un véritable régime de terreur.
Dans cette situation, la résistance des Palestiniens/ennes est légitime, en particulier celle des jeunes nés après les accords d'Oslo, qui n'ont connu que l'impasse de ce « processus de paix » qui n'a rien changé. Les médias parlent d’« Intifada des couteaux », en référence aux deux précédents mouvements de 1987 et 2000, « Intifada » signifiant « soulèvement ». Même si les actions de jets de pierre ou les attaques physiques sont mises en avant par les médias, la nature de la résistance palestinienne est multiple. Ainsi, lors des frappes militaires de 2014, des manifestations massives de la jeunesse cisjordanienne ont eu lieu contre les checkpoints israéliens, mais aussi contre l’Autorité palestinienne qui cherchait à empêcher les mobilisations et la contestation.
Hermann