En Palestine, c'est un peuple qu'on assassine !
De nouvelles violences ont éclaté samedi à Hébron à l’issue des funérailles de cinq Palestiniens dont les corps avaient été confisqués par Israël qui s’apprêtait à marquer le 20ème anniversaire de l’assassinat d’Yitzhak Rabin en présence de l’ancien président américain Bill Clinton. Cet anniversaire intervient au moment où les affrontements entre Palestiniens et soldats israéliens sont devenus quotidiens depuis près de deux mois. Limités au début à la partie arabe de Jérusalem et à la question de l’accès à l’esplanade des Mosquées, ils se sont généralisés à l’ensemble de la Cisjordanie.
Netanyahou et l’État israélien criminels
Depuis le début, le gouvernement israélien s’est engagé dans la voie d’une escalade de la répression : aggravation des peines de prison contre les « lanceurs de pierres », autorisation donnée d’user de tirs à balles réelles, déploiement de troupes en Cisjordanie. Pour la première fois, les autorités israéliennes ont organisé le bouclage des quartiers arabes de Jérusalem en installant des checkpoints, des points de contrôle, pratique réservée jusque-là aux villes de Cisjordanie. Une nouvelle étape a été franchie, dimanche 18 octobre, avec la construction d’un mur de deux mètres de haut destiné à séparer le quartier arabe de Jabal Moukabber, d’où sont originaires certains des auteurs des récentes attaques anti-israéliennes, du quartier de colonisation juive d’Armon Hanetsiv. Présenté comme provisoire, ce mur mesurera bientôt trois cents mètres de long selon une porte-parole de la mairie de Jérusalem !
La révolte de la jeunesse palestinienne
Face à l’aggravation de la répression, la mobilisation n’a fait que s’approfondir, surtout dans la jeunesse palestinienne. Aux groupes de jeunes lançant des pierres sur les militaires s’est ajoutée la vague d’attentats au couteau, créant de nouveau, parmi la population juive de Jérusalem, un climat d’insécurité qui rappelle la période de la précédente Intifada au début des années 2000. Jour après jour, le nombre de victimes augmente : depuis le début du mois d'octobre, les violences - des attaques menées par des Palestiniens isolés à l’arme blanche majoritairement ou des heurts entre lanceurs de pierres et soldats - ont fait 67 morts parmi les Palestiniens, dont un Arabe Israélien, et neuf parmi les Israéliens. Ces jeunes Palestiniens, étudiants, lycéens et même collégiens qui se mobilisent depuis plusieurs semaines expriment leur révolte face aux violences et aux humiliations subies quotidiennement dans les territoires occupés, et plus généralement, face au mépris et à l’arrogance dont témoigne le gouvernent israélien.
À bas l'occupation israélienne, vive la lutte du peuple palestinien !
Le gouvernement israélien nie toute responsabilité dans la situation, déclarant au mépris de l’évidence que ce sont les dirigeants palestiniens qui incitent les jeunes à la révolte. C’est pourtant l’État israélien et sa puissance militaire, encouragés par les pays impérialistes, à commencer par les États-Unis mais aussi la France, qui oppriment la population palestinienne depuis des décennies en maintenant les territoires sous occupation. Les déclarations douteuses de Netanyahou sur le génocide des Juifs européens viennent appuyer sa propagande tendant à présenter l’État d’Israël comme l’innocente victime d’une population arabe animée par la haine des Juifs depuis l’époque du mufti ! Ce sont pourtant les guerres menées par Israël contre la population de la bande de Gaza, la colonisation sans cesse accrue, avec à présent 400 000 colons israéliens en Cisjordanie et 200 000 autres dans la partie palestinienne de Jérusalem, qui exacerbent les tensions. Ce sont les dirigeants israéliens qui, en privant les Palestiniens de droits, de la liberté de circulation, de leurs terres, creusent un fossé de sang entre les deux peuples. Aucun peuple ne peut être libre s'il en opprime un autre : réaffirmons notre solidarité pleine et entière avec le peuple palestinien qui lutte pour sa liberté !