Au début du mois de décembre, va se dérouler la COP 21 – comprendre la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques. Une réunion des plus grands dirigeants du monde pour chercher à trouver des solutions face au réchauffement global de la planète ! Bien entendu, tout cela n’est que fantoche quand on regarde le bilan des dernières conférences internationales, et qu’on voit qui les organise... Les invités ou les « mécènes » sont quelques peu connus : Nissan, BPN, Air France, EDF, ERDF… des entreprises qui n’ont bien entendu rien à voir avec le réchauffement climatique ! Aujourd’hui, les différents gouvernements, les patrons des grandes entreprises, les scientifiques…en réalité toute la population est d’accord pour dire que nous connaissons une crise écologique sans précédent. Par contre, il n’y a pas d’accord pour en expliquer les raisons, et les solutions que nous pouvons y apporter. Les sommets sur la crise climatique se sont multipliés, mais aucun n’a pu endiguer la destruction de la planète.
Le capitalisme responsable du réchauffement global
Lors de ces 50 dernières années, la vitesse moyenne du réchauffement climatique a doublé par rapport aux vitesses observées au cours de ces derniers siècles.
Cette situation qui a commencé au XXème siècle, est directement liée à l’activité humaine, au travers des rejets de gaz de l’industrie, de l’agriculture et des transports. L’évolution vient de la teneur en gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère, liée à la combustion massive de carbone fossilisé (charbon, pétrole par exemple) qui entraîne une hausse de la concentration de ces dits gaz, et par conséquent une augmentation de la température.
Depuis plusieurs mois, les clips du gouvernement en prévision de COP 21 se multiplient pour chercher à culpabiliser la majorité de la population qui serait responsable, selon lui, de cette situation. Pourtant, ce ne sont pas les salariés, les chômeurs, ni les jeunes qui décident de comment fonctionne cette société.
Le gouvernement Hollande ne s’est d’ailleurs pas privé de nous le rappeler en envoyant les CRS à Notre-Dames-des-Landes lorsque des milliers de personnes ont tenté de s’opposer à la construction d’un aéroport par la multinationale Vinci. Ce sont les capitalistes qui contrôlent les moyens de productions, et c’est leur système qui est responsable de la situation en organisant la concurrence généralisée entre grands groupes dans l’objectif d’accumuler un maximum de profits. L’aboutissement de cette logique conduit chaque capitaliste à produire en quantité énorme pour faire des économies et tenter de conquérir 100% du marché (ce qui est impossible), entraînant une surproduction systématique de tous les biens de consommations. Par exemple, tous les ans, des millions de tonnes de nourriture sont jetés, alors même que les pesticides sont parmi les premiers pollueurs et qu’au même moment, la sous-nutrition touche des zones entières du globe. Dans cette logique de surproduction, il faut aussi noter l’existence de l’obsolescence programmée qui vise à faire que les produits s’usent ou cassent plus vite afin d’obliger leur rachat. C’est un phénomène volontaire. Par exemple : les premiers collants produits ne cassaient jamais ou même certaines ampoules fonctionnent depuis plusieurs dizaines d’années… Mais c’était bien entendu contradictoire avec les profits des capitalistes qui voulaient forcer le rachat de leurs marchandises pour les augmenter !
Le fonctionnement du capitalisme est complètement anarchique dans sa production mais aussi dans la manière de transporter les humains ou les marchandises. Les différentes compagnies font les mêmes trajets sans pour autant être complètement chargé…Ce qui augmente l’émission de gaz à effet de serre.
Les conséquences du réchauffement
Les conséquences de ce réchauffement sont visibles à l’œil nu : fonte des glaces, de la banquise, élévation du niveau de la mer, augmentation de la sécheresse ou des précipitations en fonction des endroits du globe. La multiplication des épisodes de précipitations diluviennes ou des ouragans a un lien direct avec le changement climatique.
Dans ces catastrophes, il y a bien entendu des différences de classes. Les plus précaires n’ont pas les moyens d’habiter dans des logements sécurisés pour ces événements, et parfois sont même obligés de vivre dans des zones qui sont connues pour être sujettes à ces catastrophes. Les budgets publics sont plus appliqués à l’armée ou à sauver les grandes entreprises plutôt que de permettre la construction de logement sécurisé ou au déplacement massive des habitants de ces zones. L’exemple des inondations de la Nouvelle-Orléans aux États-Unis en 2005 par l’ouragan Katrina en est un bon révélateur. Au cœur de la plus grande puissance mondiale, les autorités ont laissé pourrir la situation dans les quartiers les plus pauvres en n’apportant aucune aide aux dizaines de milliers de sinistrés, trop pauvres pour fuir la ville avec leurs affaires. Au même moment des hélicoptères avec les dernières avancées technologiques envahissaient l’Irak. Imaginons maintenant le sort qui est réservé aux populations du Bangladesh qui, avec le réchauffement climatique, seront complètement submergées par la monté des eaux.
Face à l’arnaque du capitalisme vert,
notre perspective c’est le communisme pour sauver la planète
Cela fait plusieurs années que nous connaissons les raisons du réchauffement climatique et la nécessité de réagir rapidement pour ne pas arriver au point de non-retour qui s’approche dangereusement. Les gouvernements et les grandes entreprises multiplient les décisions, les protocoles… à l’image du sommet qui se déroule à Paris en novembre 2015. Pourtant rien n’a jamais émergé de ces sommets hormis du vent ou des moyens de se faire encore plus d’argent pour les grandes entreprises. Lors d’une de ces conférences, ils ont ouvert le marché du « droit à polluer » : c’est à dire que les entreprises peuvent racheter des bons d’émissions de gaz à effet de serre pour continuer à produire et polluer plus !
La classe ouvrière et les jeunes ne peuvent pas faire confiance aux capitalistes et aux gouvernements à leur service pour espérer changer leur système. Il faut arracher à ces requins assoiffés de profits des secteurs aussi importants que l’énergie, les transports ou les industries.
Pour éviter un réchauffement trop important il faudra par exemple développer les énergies renouvelables. Aujourd’hui elles sont dans les mains des grandes entreprises qui sont largement responsables du réchauffement global et qui n’ont aucun intérêt à réellement développer ce secteur. Un des établissements qui dépose le plus de brevets sur les questions énergétiques est l’IFPEN, dont le conseil d’administration est composé, pour la moitié de ses membres, de Total, EDF, PSA, Renault… Il est vital d’exproprier ces entreprises et de les mettre sous le contrôle populaire, c’est notre seule chance d’avoir un avenir.
Les salariés et la population pourraient s’emparer de l’économie et la faire tourner au service de la satisfaction des besoins sociaux tout en respectant les équilibres de la planète : en produisant en fonction des besoins réels et non d’un profit imaginaire.
La perspective que nous proposons c’est le communisme, une société dans laquelle la production répondrait aux besoins de la population, ni plus ni moins. Une telle société ne pourrait émerger que si l’ensemble des secteurs productifs de la société passait sous le contrôle des travailleur : des voitures, aux allumettes. Pour cela, il faut remettre en cause la propriété privée des capitalistes et appliquer une propriété collective des salariés sur leur outil de travail.
Une seule solution, révolution !
Pour mettre ces mesures en place et à terme, construire une nouvelle société débarrassée de l’exploitation et qui respecte les ressources, il faudra faire converger toutes nos luttes anticapitalistes. Les patrons et les gouvernements à leur service sont prêts à tout pour défendre leurs profits, notre force c’est le mouvement massif des jeunes et des travailleurs, c’est la révolution. D’ailleurs la question écologique n’était pas complètement étrangère aux révolutions qui se sont déclenchées au nord de l’Afrique à partir de 2011. En Syrie on estime par exemple que les sécheresses répétées dans les campagnes, liées au réchauffement climatique, ont été l’un des facteurs déclencheurs qui ont conduit des centaines de milliers de paysans à se désolidariser du régime de Bashar Al Assad. Ainsi les effets néfastes du capitalisme sur l’environnement se couplent avec l’exploitation féroce qu’il impose aux populations. Aujourd’hui il faut ouvrir des brèches dans toute la société, de Notre Dame des landes à la lutte des travailleurs de chez Air France, jusqu’à la manifestation contre le sommet de la cop 21, en expliquant que les capitalistes sont incapables de gérer cette société et qu’un jour ou l’autre, les travailleurs devront en prendre le contrôle. C’est en développement un tel courant révolutionnaire de pensée et d’action que les prochaines révolutions pourront déboucher sur une nouvelle société qui prenne en compte la question écologique.
Hermann [Nanterre]
dans L'Étincelle anticapitaliste, le journal des jeunes du NPA,
n° 45 (novembre 2015)