Etudiante guinéenne arrivée à l’université du Mans en 2011, Marie a quitté son pays pour échapper à une situation sociale et familiale difficile. Elle espérait également pouvoir effectuer une chirurgie réparatrice suite à l’excision qu’elle a subie, car cette opération ne se pratique pas en Guinée. Mais la préfecture a déclaré que l’opération n’était pas vitale et lui a adressé pendant l’été une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Dès la rentrée, les militants du NPA et de l’UNEF – dans laquelle milite Marie – ont cherché à regrouper le maximum d’étudiants à partir d’une réunion publique pour agir collectivement. Avec des pétitions, des interventions en amphi, des diffusions de tracts et des banderoles accrochées dans toute la fac, nous avons appelé l’ensemble des étudiants à se mobiliser. Une première manifestation a regroupé 300 personnes la veille du passage au tribunal administratif. Jeunes, étudiants, lycéens et soutiens ont répondu présent. Le 5 novembre, 200 personnes sont descendues à nouveau dans les rues du Mans la veille de la décision du tribunal, afin d’exprimer leur rage et leur solidarité, en criant des slogans tels que « A l’université, nous ne sommes pas des Français, nous ne sommes pas des migrants, nous sommes tous étudiants ! ».
Et la mobilisation a payé ! Le 6 novembre, nous avons appris que l’OQTF était suspendue et que le tribunal demandait à la préfecture de réexaminer
le dossier. Alors certes, Marie n’a toujours pas de papiers, mais elle n’a plus peur de se faire expulser d’un moment à l’autre. La mobilisation va continuer pour Marie, et au-delà, pour la régularisation de tous les sans-papiers.
Yaya Leman
19/11/15