Édito du 22/12/15

Depuis 2012, c'est tous les jours Noël pour les patrons !

Le gouvernement PS n'a pas dérogé à la tradition d'aider les riches : grâce au CICE ce sont 20 milliards pour les patrons, tous les ans en baisse d'impôt pour soi-disant aider à l'emploi. Cette fois le MEDEF sachant le gouvernement totalement à sa botte, n'a même pas promis d'emplois à la clé. Et que les patrons se lamentent encore, pas de problème, les lois Macron 1 et 2, avec l'assouplissement des règles de licenciement et l'extension du travail du dimanche sont là pour les contenter.

Pourtant, le nombre de chômeurs, toute catégorie confondue, plafonne à 5,4 millions de travailleurs. L'emploi est bien le cadet des soucis de Gattaz et ses amis du gouvernement : seuls leurs capitaux les préoccupent.

Hollande-Valls nous font les poches, Le Pen récolte les voix

Quelle mascarade, au lendemain des régionales, de voir le PS et la droite bras dessus-bras dessous pour dénoncer le Front national alors qu'ils sont les seuls responsables de son ascension électorale !

La désespérance sociale qui a conduit nombre d'électeurs à se tourner vers le FN croyant y voir un recours est le résultat de 30 années de promesse non tenues des socialistes. La droite mène une politique pour son camp social, celui des patrons, des actionnaires et des banquiers. Les travailleurs n'en n'ont jamais rien attendu. Mais beaucoup d'entre eux ont eu l'espoir que Hollande s'en prendrait vraiment à la finance, créerait 60 000 postes d'enseignants et lutterait contre le racisme. En vain. Comme à chaque fois !

Marine Le Pen aime à dire qu'elle nous représente : c'est un leurre. Jean-Marie Le Pen s'était déjà fait attraper à cacher en Suisse 2,2 millions d'euros dont 1,7 millions en lingots d'or. Cette année, la justice a ouvert une enquête pour «blanchiment de fraude fiscale» contre le père et la fille dont les déclarations sur le patrimoine, notamment leur manoir dans le 92, soulèvent « un doute sérieux ». Impossible de s'identifier à ces gens-là pour les millions de travailleurs dont les comptes sont déjà vides en milieu de mois !

Levée de l'état d'urgence et arrêt des bombardements en Syrie

Après les attentats du 13 novembre, Hollande a rejoué la partition de l'unité nationale. Au nom du respect dû aux victimes, il encourageait l'ensemble des travailleurs à … se taire ! Etat d'urgence et interdiction de manifester devenaient notre lot quotidien. Pourtant, les grèves sont restées à un niveau élevé.

Et il nous faudrait croire au mensonge qui dure depuis 20 ans : pour lutter contre le terrorisme, il faut intensifier les guerres. Mais les interventions impérialistes et leur cohorte de morts et de destructions massives ont au contraire été le ferment du développement de Daech et de l'Etat islamique. Il y a urgence à ce que les travailleurs manifestent contre ces guerres qui font des morts dans leur camp social ici et là-bas pour les intérêts du pétrole et de la conquête de territoires et qui ne sont en aucun cas les leurs.

Meilleurs vœux de luttes à tous les travailleurs

Nous savons que de l'argent il y en a, c'est nous, par la force de notre travail, qui le produisons chaque jour ! Nous savons que les migrants et tous les travailleurs étrangers avec ou sans papiers sont stigmatisés pour nous diviser, nous faire croire que l'ennemi vient d'ailleurs alors qu'il est là, bien français et qu'il se nomme Medef, Valls, Hollande, Le Pen et Sarkozy.

Nous avons été bien trop patients. En 2016, nous devons emprunter le chemin des luttes ouvert par les postiers du 92 et du 78, par les personnels de l'AP-HP, par les enseignant-e-s, par toutes celles et tous ceux qui se battent depuis des mois mais dans leur coin, jamais au même moment, souvent en ramant contre leurs directions syndicales qui accompagnent, chacune à son rythme, les contre réformes du gouvernement. Pourtant, nous savons nos revendications similaires : c'est nous qui travaillons, c'est nous qui décidons !

Le 26 janvier, l'intersyndicale dans l'éducation appelle à la grève contre la réforme du collège. Ce même jour, CGT, FO, Solidaires appellent à une journée de mobilisation dans la fonction publique. Il y a un double enjeu : que la FSU, syndicat majoritaire dans l'éducation, principal secteur de la fonction publique, se joigne à la journée du 26 et surtout que cette journée soit une vraie journée de grève. Et au-delà, nous devons œuvrer à ce que les négociations salariales dans le privé et la fonction publique ne se fassent pas dans les velours des salons mais qu'elles soient chahutées par une grève générale de tous les salariées !