Une campagne présidentielle pour donner des perspectives révolutionnaires à la colère

Les attentats de Paris en novembre et la récupération qu'en a faite le gouvernement pour mettre en place une politique guerrière, sécuritaire et accentuer son offensive contre les jeunes et les travailleurs a engendré une politisation dans certaine frange de la jeunesse. Beaucoup de ceux qu'on a appelé la génération Bataclan ont pu se rendre compte du monde de guerre et de misère dans lequel ils vont grandir. 

La réponse des organisations réformistes a été d'accompagner la politique du gouvernement, en négociant des contre-réformes ou en refusant d'organiser l'affrontement face à elles, et en allant même jusqu'à voter l’État d'urgence pour les députés du Front de Gauche. Seules les organisations révolutionnaires ont été capables de résister à l'union sacrée et tenté de donner des perspectives à la colère, et en ce qui nous concerne, de tenter de construire la mobilisation contre l’état d’urgence, la répression et la guerre et dialoguer avec des franges de la jeunesse et du monde du travail qui se politisent, tout en expliquant nos positions sur le fond contre le système capitaliste.

Dans cette situation, la présence d’un-e candidat-e du NPA à l'élection présidentielle de 2017 est déterminante pour incarner la rage qui peut exister dans la jeunesse contre la violence d’un système qui ne lui offre aucun avenir. Cette candidature devra se démarquer clairement des forces réformistes qui cherchent à enfermer la colère dans une impasse institutionnelle. La campagne sera l'occasion de porter haut et fort les revendications légitimes du monde du travail et de la jeunesse autour des conditions de travail, d’études et de vie tout en dénonçant la politique guerrière et sécuritaire qu'utilise le gouvernement pour faire passer sa politique. Ce sera aussi l'occasion d'exprimer notre rejet des politiciens professionnels qui s’enrichissent en faisant de la politique, en même temps qu’ils gouvernent pour les intérêts du capital. Nous défendrons aussi à cette occasion la lutte contre les oppressions sexistes, LGBTIphobes et racistes. D’une façon générale, nous veillerons à lier nos revendications avec notre projet de société sans classe, sans oppression, pour résoudre la crise écologique. Pour cela, nous insistons sur la nécessité pour les travailleurs et les jeunes de reprendre leurs affaires en main, pour être en capacité de préparer la contre-offensive jusqu’à poser la question de qui gouverne et pour quels intérêts. Il s’agit de la seule perspective réaliste, celle d’un gouvernement des travailleurs issu des mobilisations et en rupture avec les institutions et la propriété capitaliste. Pour cela, il faudra mettre en avant les moyens d’action que nous proposons à cette jeunesse : les luttes et les mobilisations en insistant sur la nécessité d’œuvrer à leur convergence.

La campagne du NPA devra chercher à s’adresser à la jeunesse en organisant des meetings et réunions publiques avec notre candidat-e dans les lieux de concentration de la jeunesse : universités, lycées… La campagne devra aussi donner la parole à des camarades jeunes dans les différents meetings ou évènements que nous organiserons. Il s'agit également de mener une campagne la plus large possible en mettant par exemple en place dans la jeunesse des comités de soutiens à notre candidat-e. Ces comités pourraient même commencer assez vite à prendre en charge la recherche de parrainage. Nous nous fixons pour objectif de rédiger une brochure programmatique déclinant la campagne dans la jeunesse, et de présenter une motion du secteur jeune lors de la CN présidentielle.

Adoptée par la Conférence nationale jeunes du NPA,
réunie les 13 et 14 février 2016
(51 pour ; 0 contre ; 5 abstentions ; 2 nppv)