Lundi 14 mars, une délégation étudiante de Nanterre s’est adressée aux travailleurs du bureau de poste d’Asnières. Bart leur a fait le point de la mobilisation sur le campus après la journée d’action du 9 mars : « Un comité de mobilisation se réunit tous les jours à 12h30 », avec « une commission pour essayer de faire le lien entre étudiants et travailleurs ». Expliquant que les jeunes se mobilisent en tant que futurs travailleurs, pour leur avenir et pour les conditions de vie et de travail des salariés d’aujourd’hui, il a convié les postiers à une journée de rencontre organisée à la fac par les étudiants en lutte. Hélène est revenue sur le projet de loi et les manœuvres du gouvernement : « Apparemment, la loi doit être réécrite par Hollande, mais il a l’air de se lever à peu près à la même heure que votre cheffe, puisque le nouveau texte n’est toujours pas sorti. Mais vers 8 heures, il devrait y avoir un nouveau projet », avant de préciser que cela ne changeait rien au fond du texte qui est « dramatique pour le monde du travail ». L’accueil des postiers a été chaleureux et l’écoute attentive.
Gaël, le représentant syndical, a appelé ses collègues à participer massivement à la grève prévue à La Poste le 23 mars : « Ce jour-là, il faut qu’on entende voler les mouches dans le bureau, il faut qu’il n’y ait pas un seul collègue qui taffe ». Il a défendu la nécessité d’une grève active avec piquet devant les établissements et d’une AG départementale pour discuter « des questions d’emplois, de conditions de travail mais aussi de la loi El Khomri ». Alors qu’il évoquait l’utilité d’une convergence des mobilisations, des policiers ont fait irruption, la main sur le flash-ball. Ils avaient été prévenus de l’« intrusion » d’étudiants et de personnes extérieures au bureau. Les postiers ne se sont pas laissé impressionner et Gaël a demandé à la police de s’en aller. Peu de temps après son arrivée, la responsable du site a été obligée de faire sortir la police ; les étudiants, eux, sont restés. C’est en scandant des slogans que postières et postiers les ont raccompagnés dehors une fois la prise de parole terminée, pour les protéger contre une intervention policière. La vidéo de la scène a été visionnée plus de 300 000 fois sur les réseaux sociaux et Libération s'est fait l’écho de cette tentative d'intimidation. Depuis les étudiants se sont également adressés aux cheminots de la Gare Saint-Lazare et aux ouvriers de PSA Poissy...
Correspondant