Édito du 22/03/16


Afficher l'image d'origine

Ce n'est qu'un début,

continuons le combat jusqu'au retrait de la loi El Khomri

Après la formidable mobilisation du 9 mars qui a rassemblé près de 500 000 manifestants, jeunes, salariés, privés d'emploi, retraités, le mouvement s'est ancré dans la jeunesse lors de la nouvelle journée nationale de mobilisation du 17 mars. Des centaines de lycées ont été bloqués, touchés par la grève, des dizaines de facultés sont mobilisées, les étudiants se réunissent en assemblées générales et ont réuni une coordination nationale de leur mouvement le week-end dernier. La preuve s'il en fallait encore que, non décidément, malgré tout ce que raconte le gouvernement, malgré les tentatives multiples de répression du mouvement (violences policières, arrestations de manifestants, fermetures de certaines universités), la loi El Khomri sur le travail on n'en veut toujours pas, même modifiée !

Le gouvernement craint toujours l'amplification de la mobilisation

Le gouvernement a voulu faire croire qu'il n'était en rien impressionné par la mobilisation populaire qui monte de semaine en semaine. Et pourtant Valls s'est déjà senti obligé de modifier les parties du projet de loi qui concernaient les mesures les plus injustes : plafonnement des indemnités de licenciement (comme si on plafonnait les parachutes dorés des grands patrons !), travail des apprentis mineurs plus de 10 heures par jour (soit un grave retour cent ans en arrière !), possibilité pour les entreprises d'augmenter n'importe comment le temps de travail hebdomadaire... Mais cette reculade est en même temps une manœuvre pour faire accepter le plus gros du texte, en accord avec certains syndicats comme la CFDT !

En effet, l'esprit du projet de loi reste le même : pouvoir déroger au Code du travail, faire accepter des accords d'entreprises plus défavorables que la loi commune. Hollande, Valls, El Khomri et Gattaz continuent de répéter que le Code du travail serait « trop lourd »... comme si les travailleurs et les travailleuses avaient trop de droits ! Comme s'il était difficile de licencier ! Qu'ils aillent le dire aux dizaines de milliers de victimes des « plans sociaux » de ces dernières années !

La solution de ces capitalistes face au chômage est d'une part de faciliter les licenciements, alors qu'il faudrait les interdire, et d'autre part d'augmenter le temps de travail. Celles et ceux qui ont un emploi devront travailler plus, au lieu de partager avec celles et ceux qui en sont privés. Le tout, bien sûr, en permettant aux employeurs de geler, voire de baisser les salaires. Cette loi ne doit pas être renégociée, « rééquilibrée », ou amendée. Elle doit être purement et simplement retirée !

C'est dans la rue que ça se passe

Il y a dix ans, les jeunes et les travailleurs faisaient abandonner le « contrat première embauche » (CPE) au gouvernement Chirac-Villepin, alors que la loi avait été votée au Parlement et promulguée. Hollande et Valls ne méritent pas un autre sort. Les manifestations et les grèves doivent se multiplier et durer jusqu'à ce qu'ils reculent. Faisons du 24 mars, jour de la présentation de la loi au Parlement, une nouvelle journée de mobilisation des jeunes et des salariés, en manifestant, en faisant grève, montrons notre colère et notre détermination. Faisons monter la pression un peu plus désormais car le gouvernement a dit qu'il ne reculerait plus... à nous de le faire mentir ! Préparons le mieux possible la journée nationale de grève interprofessionnelle du 31 mars, appelée par la CGT, FO, Solidaires, la FSU et les organisations étudiantes et lycéennes. Mais le 31 mars ne doit pas être un point d'orgue mais le début d'une grève prolongée, d'un blocage des activités économiques ! C'est la seule condition pour faire échouer le projet de retour au 19ème siècle de ce gouvernement au service du MEDEF.

En lui faisant abandonner cette loi, nous lui ferons passer le goût, plus généralement, d'attaquer les jeunes, les travailleurs et les travailleuses comme ils le font impunément depuis bientôt quatre ans.