Occupation du Théâtre de l'Odéon le 26 avril 2016 |
Début avril ont commencé les discussions sur les négociations sur la réforme de l’assurance chômage. Au même moment, les intermittents se sont réunis en assemblée générale et se sont mobilisés pour sauver leur régime et refuser les économies que le gouvernement veut leur imposer.
Le gouvernement demande 800 millions d’euros d’économies aux chômeurs/ses, et les intermittents/tes devront en assumer près de la moitié, alors qu’ils ne représentent que 4 % des cotisants. Dans les faits, cela revient à signer l’arrêt de mort du régime d’intermittence.
Les annexes 8 et 10, qui cadrent une partie du régime d’intermittence, n’ont pas été créées au nom d’un « statut d’artiste », mais pour répondre à une pratique spécifique d’emploi discontinu, en premier lieu chez les techniciens du cinéma, puis étendue aux artistes. A une pratique d’emploi spécifique car discontinu, il faut faire correspondre des droits spécifiques.
Face à la menace qui plane sur le régime d’intermittence, ainsi qu’en opposition au projet de loi El Khomri, les intermittents ont mené des actions et occupé sept théâtres publics, afin d’exercer une pression sur les négociations. Et cela a plutôt fonctionné...
Mais si la lutte paie, nous n’avons pas encore gagné. Un accord a été trouvé dans la nuit du 27 au 28 avril par les organisations de salariés et d’employeurs du secteur du spectacle, sur l’assurance chômage spécifique aux intermittents. Cet accord revient sur certaines règles réformées en 2003, reprenant une partie des propositions des intermittents. Il revient notamment aux 507 heures en 12 mois, ce qui est positif.Cependant, il doit encore être expertisé sur le plan budgétaire au cours des trois prochaines semaines, pour être ensuite proposé au patronat et aux syndicats de salariés. Nous savons d’ores et déjà que le MEDEF ne validera pas cette proposition, cet accord ne rentrant absolument pas dans les critères économiques définis dans leur lettre de cadrage. Gare aux illusions, la mobilisation doit se poursuivre, entraîner les chômeurs et prendre toute sa place dans les mobilisations actuelles contre la loi Travail et son monde !
Léa M.