Edito du 7/06/2016

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Après trois mois de combat, ne lâchons rien!

Après le passage de la loi Travail au Sénat, la droite a décidé de frapper encore plus fort et de rétablir les 39h. Elle a également introduit le référendum à l'initiative de l'employeur : ainsi, les patrons ne se cacheraient même plus derrière des syndicats maisons ou collaborateurs pour mettre en place leur chantage !
Cette aggravation de la régression sociale est une raison de plus de se mobiliser contre le gouvernement et sa loi. En effet, le gouvernement cherche maintenant à se présenter comme un "bon réformateur" face à une droite plus antisociale que jamais. Mais qui a permis aux sénateurs de voter ces aggravations si ce n'est le gouvernement PS lui-même, en détruisant le Code du Travail ? Nous ne tomberons pas dans le panneau : nous ne voulons aucune régression sociale, nous voulons le retrait total de la loi ! 
Rien, dans cette loi, effectivement, n'est bon à prendre. Certains députés voudraient tout concentrer sur l'article 2, qui instaure l'inversion de la hiérarchie des normes. Mais il y a 54 articles dans cette loi, et aucun n'est bon à prendre ! Plus que jamais, il faut se mobiliser pour imposer le retrait de la loi El Khomri. 

Face au chantage du gouvernement :
amplifier la grève et les blocages pour gagner !
Les cheminots ont bien raison de lier le refus de la loi Travail au rejet du décret socle car l'un et l'autre sont la même facette de l'offensive patronale. En trois mois, la loi El Khomri est devenue le symbole de toute la politique anti-ouvrière menée depuis quatre ans par le parti socialiste au pouvoir. D'ailleurs le gouvernement ne s'y trompe pas et fait des concessions sur le budget de la recherche, la rémunération des heures supplémentaires des routiers ou encore la prime accordée aux enseignants. C'est pour empêcher la coagulation généralisée des mécontents qu'il joue la partition de la division.
Mais depuis cette semaine et la grève reconductible qui s'étend à la SNCF, qui touche désormais la RATP et qui se maintient dans les raffineries, la mobilisation contre la loi travail reste la toile de fond de toute la situation. A tel point que désormais, rien n'est épargné aux grévistes : les cheminots doivent arrêter leur grève en solidarité avec les victimes des inondations, les salariés et les jeunes mobilisés doivent cesser tous ces blocages pour ne pas gâcher l'Euro ! Mais ils se fichent de nous tous ces commentateurs à la botte de la bourgeoisie ! Avec 47 milliards d'euros de dividendes versés aux actionnaires cette année, où sont les privilégiés, les parasites, les gâcheurs d'existence ? A l'Elysée, à Matignon, dans les ministères et les conseils d'administration des entreprises du CAC40 !
L'enjeu est de ne pas laisser seuls ceux qui sont déjà en grève, de poursuivre la mobilisation et de l’étendre. Il faut aider à surmonter les doutes, convaincre, faire de chacun et chacune des militants du mouvement. Il faut préparer la journée de grève du 14 juin et la manifestation nationale à Paris mais d'ici là, il faut surtout développer, renforcer les grèves dans les entreprises et dans la Fonction Publique, qui sera la prochaine cible si la loi El Khomri est adoptée. On n'a jamais été aussi près de la victoire.
Il s'agit pour nous désormais de prendre la journée de grève interprofessionnelle du 14 juin comme un tremplin vers un durcissement de la grève. Cela implique que bien sûr nous soyons massivement mobilisés le 14 juin mais aussi qu'on arrive à convaincre que ça n'a jamais été autant le moment de forcer le bras de fer en reconduisant dès le 15.
Le rejet de la loi Travail doit permettre de faire converger toutes les luttes.
Défendons aussi toutes les revendications qui peuvent contribuer à généraliser le mouvement à l'ensemble des salariés : interdiction des licenciements, partage du temps de travail entre toutes et tous, augmentation uniforme de tous les salaires de 500 euros ! Pour celles et ceux qui n'en peuvent plus de cette société-là, basée sur les profits et l'exploitation, ni de ceux qui la défendent, il est aussi temps de mettre en avant une autre façon de gouverner et de faire fonctionner la société, celle qui permettra enfin de faire respecter les libertés démocratiques et de mettre en place un gouvernement entièrement dévoué à la satisfaction des besoins du plus grand nombre, un gouvernement des travailleurs au service des travailleurs ! Valls, Hollande, Gattaz peuvent partir, nous pouvons faire fonctionner la société sans eux. Ils ont les millions mais nous sommes le nombre.