Édito du 18/10/16




Leurs « primaires », c'est pas nos affaires !

Sept candidats se disputent pour savoir qui représentera la droite et le centre en avril prochain... et dirigera les mauvais coups contre les travailleurs et les travailleuses dans les cinq ans suivants.

De gauche à droite : des sales coups en perspective !
Si chacun prétend incarner un programme ou une vision différente, tous s'accordent sur de nombreuses idées : il faudrait allonger le temps de travail hebdomadaire et augmenter l'âge de départ à la retraite, accroître la précarité et faciliter les licenciements, démanteler ce qu'il reste de services publics et continuer de supprimer des postes dans la fonction publique…
Quelle absurdité ! Et quel cynisme ! Des millions de travailleurs et de travailleuses sont privés d'emploi, les jeunes galèrent pour décrocher un premier boulot stable pendant que les plus âgés se font jeter comme des kleenex… Cette semaine encore, le groupe PSA a annoncé 2000 suppressions de postes, alors qu'il fait des bénéfices ! 
 
Cinq ans de gouvernement du Parti socialiste nous ont montré, s'il le fallait, que nous n'avions rien à attendre de la future « primaire de la gauche ». De Hollande à Valls, en passant par Montebourg ou Macron, tous ont appliqué et soutenu ces politiques violemment en faveur des grands patrons, des riches et des puissants.
Les soi-disant « frondeurs » ont laissé passer la loi Travail. Quand il a été ministre, Montebourg n'a rien proposé contre les licenciements. Il s'est contenté de faire culpabiliser les classes populaires qui n'ont pas les moyens de « consommer français ». Comme si les responsables du chômage étaient les salariés des autres pays et pas nos patrons bien français !

L'extrême droite : un poison contre les classes populaires
Avec ce poison nationaliste, il fait le jeu des xénophobes de tout poil. Marine Le Pen n'en demandait pas tant ! Si les sondages l'annoncent qualifiée au second tour de la présidentielle, c'est bien parce que les classes populaires n'en peuvent plus de l'alternance entre une droite et une gauche qui portent chaque fois des coups plus durs.
Mais en nous divisant entre travailleurs et travailleuses français et immigrés, en nous faisant croire que tous les « Français » auraient les mêmes intérêts, qu'ils soient patrons ou ouvriers, millionnaires ou SDF, le programme du Front national ne fait qu'affaiblir nos résistances.

Ne comptons que sur nous-mêmes !
Contre le chômage, il faut faire ce qu'aucun de ces bourgeois ne propose : partager le temps de travail jusqu'à ce que tout le monde ait un emploi, interdire les licenciements sous peine de réquisition des entreprises, nationaliser les grands secteurs (énergie, télécommunications, transports…), pour garantir un service public de qualité, sous contrôle de ceux et celles qui y travaillent ou en sont usagers. Il faut embaucher massivement dans la santé, l'éducation, les transports… Pour augmenter les salaires, l'argent est là : dans les milliards de profits réalisés par les entreprises et dans les juteux dividendes versés aux actionnaires.
Pour mener cette politique, il se faudra pas confier le pouvoir à de « bons » politiciens. Il ne faudra compter que sur nos armes : nos luttes, nos grèves, nos manifestations.
L'État est un instrument aux mains des capitalistes, pour écraser les révoltes dans les boites, dans la rue, dans les quartiers populaires. La condamnation à la prison ferme de huit ouvriers de Goodyear, multinationale qui réalise des bénéfices colossaux mais a choisi de fermer son usine d'Amiens en 2014, l'a encore prouvé. Leur procès en appel, les 19 et 20 octobre, est l'occasion pour les militants et militantes qui refusent cette injustice de se rassembler, de faire converger leurs luttes et leurs colères.
C'est avec elles que, par le passé, les travailleurs et les travailleuses ont obtenu des droits.
C'est ce que le NPA propose d'exprimer avec la candidature de Philippe Poutou : non pas un politicien professionnel venant faire des promesses à la télévision, mais un ouvrier de l'automobile, un syndicaliste qui se bat au quotidien pour ses conditions de travail et celles de ses collègues. Voter pour cette candidature, c'est montrer que les classes populaires peuvent se représenter elles-mêmes.
Laissons donc les bourgeois choisir entre eux leurs candidats, et préparons-nous à résister, aussi bien avant et pendant qu'après les élections !