Phototèque Rouge/MILO |
Plus de 300 personnes ont assisté jeudi 13 octobre au meeting parisien pour la relaxe des huit salariés de Goodyear.
C’est dans la salle Croizat de la Bourse du Travail de République, qui a accueilli la plupart des Assemblées Générales interpro/interluttes durant la mobilisation contre la loi Travail, que ce sont retrouvés une nouvelle fois des syndicalistes, des militants ouvriers, des jeunes, des salariés privés d’emploi, des révoltés contre la loi Travail et son monde.
A travers ce meeting, c’est la nécessité de faire converger, de regrouper l’ensemble des combats contre les patrons voyous, contre les capitalistes de tout poils et contre le gouvernement et sa police au service de leurs intérêts qui s’est exprimée. C’est en ce sens que s’est exprimée une tribune large et éclectique, issue d’histoires et de traditions différents composée de Mickaël Wamen de la CGT Goodyear, condamné à 9 mois de prison ferme, Isabelle Bossman et Fred Herrewyn militants CGT santé du CHRU de Lille, David Pijoan de la FSU et représentant du collectif « touche pas ma ZEP », Gaël Quirante de SUD PTT 92, Romain Altman de la CGT Info Com, Amal Bentousi représentante du collectif « urgence notre police assassine » et Assa Traoré sœur d’Adama Traoré assassiné par la police.
Au-delà même de l’indignation que doit provoquer la condamnation à de la prison ferme de syndicalistes qui se sont battus pour sauver leurs emplois, au-delà même de la gravité pour l’ensemble du mouvement ouvrier que représenterait cette condamnation si elle était confirmée, regrouper tous ceux qui veulent continuer à lutter et proposer des perspective d’action est une nécessité urgente.
Après la force qu’a représentée la mobilisation contre la loi travail du printemps dernier, nombreux sont ceux qui veulent poursuivre le combat pour faire céder le gouvernement. Pourtant après le 15 septembre, les directions syndicales ont sifflé la fin de la récrée et ne proposent aujourd’hui aucune perspectives. Après la petite frayeur du printemps dernier, le gouvernement et le patronat ont vite repris l’offensive annonçant cortèges de licenciements ou restructurations et suppressions d’emplois dans les services publics. Pourtant la détermination des salariés n’est pas encore entachée avec plusieurs centaines de luttes et de grèves à l’échelle nationale à l’échelle d’une entreprise, d’un service…
Comment regrouper ces bagarres pour qu’elles soient victorieuses, comment faire converger ces énergies et ces colères pour qu’elles permettent d’inverser le rapport de forces par rapport au gouvernement ? Voilà la question qui devrait obséder l’extrême gauche. Comme à l’époque de la grève de PSA Aulnay, nous devrions nous retrouver au-delà de nos organisations et de nos histoires différentes sur cette orientation commune.
La mobilisation des 19 et 20 octobre peut constituer une étape essentielle pour regrouper et faire converger parce que les salariés de Goodyear eux-mêmes veulent faire de leur procès en appel ce point de convergence. Parce qu’ils ont bien compris que seule cette convergence pourrait leur permettre de gagner leur relaxe. Parce que les 19 et 20 octobre seront présents des équipes syndicales combatives, des militants qui veulent continuer le combat contre la loi travail et son monde.
C’est la raison pour laquelle, nous devrions jeter toutes nos forces dans la bataille pour la réussite de la mobilisation à Amiens et permettre qu’émergent de cette échéance de prochaines initiatives de mobilisation. Alors que les estimations donnent entre 40 000 et 100 000 le nombre de licenciements ou suppressions d’emplois annoncés, alors que PSA annoncent de nouveau 2000 suppressions d’emplois, le RDV des 19 et 20 octobre à Amiens est l’occasion de jeter les premières bases d’une mobilisation nationale contre les licenciements.