Ce jeudi 19 janvier, nouvelle journée de grève dans l’éducation
prioritaire et nouveau succès pour le collectif Touche pas à ma ZEP qui
avait appelé à un nouveau « temps fort » de la mobilisation, avec cette
fois-ci un caractère moins local, puisque des délégations des régions
étaient présentes à Paris, dont une cinquantaine d’enseignantEs de
Marseille.
La journée a commencé par une assemblée générale
de 125 profs des lycées menacés de sortir d’éducation prioritaire. Des
échanges avaient déjà eu lieu par téléphone ou en vidéoconférence sur
internet, mais c’était la première fois qu’une AG Île-de-France/régions
se tenait « physiquement ». Après un rapide tour des lycées présents, la
discussion a vite porté sur les perspectives et les appréciations des
annonces et des déclarations de Najat Vallaud-Belkacem et surtout de son
absence totale de réponse au collectif qui lui demande un rendez-vous. À
l’occasion de cette AG, un pas a été franchi dans la structuration de
la mobilisation puisque le collectif s’est officiellement constitué en
coordination. Un communiqué de presse signé de cette jeune coordination
doit en sortir ainsi qu’un avis de recherche de la ministre de
l’Éducation nationale à faire circuler sur les réseaux sociaux...
Eh
oui ! Alors que son mandat n’est pas terminé, Najat Vallaud-Belkacem a
disparu, déclarant qu’en cas de changement de gouvernement en mai, c’est
la prochaine mandature qui assumera le boulot… Bref, elle s’en lave
désormais les mains et tente de se débarrasser de ce caillou dans la
chaussure. Elle qui pensait avoir une belle communication bien lissée
sur la priorité donnée par son gouvernement à l’éducation... et qui se
retrouve à vivre depuis plusieurs mois avec des profs énervés,
organisés... et bien décidés à ne pas la laisser dormir tranquille !
Vers le 27 janvier
La
journée s’est poursuivie par une manifestation de la Sorbonne au
ministère, pour mettre un peu de piment aux vœux de Najat
Vallaud-Belkacem. Comme d’habitude avec ce gouvernement, la police
barricadait les lieux, au point que même certains journalistes n’ont pu
rentrer. Enfin, les manifestants se sont rassemblés devant France
Télévision pour faire entendre leurs revendications auprès des candidats
à la primaire du PS et de ses alliés... où se trouvaient deux anciens
ministres de l’Éducation nationale, Peillon et Hamon.
Une nouvelle
journée de grève est d’ores et déjà posée pour le vendredi 27 janvier. À
l’heure où commencent à être connues les dotations en heures pour
chaque établissement et où déjà est mis au jour l’énorme mensonge de la
ministre (elle ne va pas créer 450 postes supplémentaires pour les
lycées actuellement ZEP... mais seulement les prendre dans d’autres
établissements, voire ne pas les créer du tout), c’est clair qu’il ne
faut rien lâcher !
David 92
dans l'hebdo L'Anticapitaliste n° 368 (26/01/17)