Après des semaines de « primaire » de la droite pour la désignation de son candidat à la prochaine présidentielle, les médias nous reprennent la tête avec la « primaire » de la gauche de gouvernement. Et après le dépôt de bilan de Hollande, qui a jeté l’éponge, ça se bouscule pour prendre la suite du monarque déchu.
On prend les mêmes et on recommence ?
Après avoir poussé Hollande vers la sortie, Valls s’est donc déclaré candidat pour 2017, démissionnant de son poste de premier ministre en essayant de jouer les hommes neufs. Tellement neuf… qu’il dit assumer à 100% le bilan de ce quinquennat d’attaques contre le monde du travail, dans la lignée de celui de Sarkozy.
Depuis 2012, le chômage, la précarité et la misère n’ont pas cessé d’augmenter. On estime à 9 millions le nombre de pauvres qui essaient de vivre avec moins de 1 000 € par mois. Quant à celles et ceux qui ont un emploi, c’est une pression continuelle, au nom de la compétitivité, pour leur imposer toujours plus dur et plus mal payé.
A l’inverse, les patrons et les plus riches ont été gâtés ! Avec le « pacte de responsabilité, puis le Crédit Impôt-Compétitivité-Emploi (CICE) et quantité d’autre subventions, ce sont des dizaines de milliards qui leur ont été distribués, alors que les plans de licenciement se multiplient.
Quand aux trois ex-ministres – Montebourg, Hamon et Peillon – croient-ils nous faire oublier qu’ils ont soutenu la politique de Hollande et qu’aujourd’hui, ils n’ont rien d’autre à proposer que de gérer loyalement les affaires du capitalisme ?
Contre la droite et l’extrême-droite
Sur la base des reculs imposés par le gouvernement Hollande-Valls, c’est vrai qu’une nouvelle offensive brutale se prépare pour faire encore baisser ce qu’ils osent appeler le « coût du travail ».
Fillon, le candidat de la droite, a choisi d’en faire son arme de campagne: 500 000 suppressions de postes de fonctionnaires, liquidation des 35 heures, semaines qui pourront atteindre 48 heures, destruction/privatisation de la Sécurité sociale et de l’Hôpital Public, recul à 65 ans minimum de l’âge de départ à la retraite, augmentation de la TVA, l’impôt le plus injuste, de 2%.
Marine Le Pen – qui espérait avoir face à elle Sarkozy et Hollande – a beau jeu de dire que Valls et Fillon, c’est la même chose. Et de prétendre qu’elle est anti-système, et même « sociale » face à Fillon. Mais quel mensonge ! Elle, la fille du milliardaire, qui ne veut rien d’autre que gouverner en servant les intérêts du MEDEF et des classes dirigeantes dont elle fait partie.
Profitant de l'écœurement provoqué par les reniements des gouvernements socialistes qui ont poursuivi la politique de la droite, elle essaye de tromper les couches populaires en voulant faire croire que la cause de nos problèmes, ce serait la mondialisation, l’Europe et l’immigration et non la politique des patrons et des capitalistes.
Oui, il y a urgence à faire entendre une autre voix : celle des travailleurs, des privés d’emplois, des
jeunes et des exclus de cette société, face à ces représentants des classes possédantes, du patronat et de la finance, qu’ils se réclament de la droite ou de la gauche de gouvernement.
Sans attendre, préparons nous à défendre les droits qui ont été arrachés par toutes les luttes menées au cours des décennies passées, contre ceux qui veulent les liquider pour nous exploiter davantage. Discutons entre nous de la construction d’un mouvement d’ensemble, dans la continuité de celui que nous avons mené pendant 4 mois, contre la « loi travail », mais qui aille jusqu’au bout pour gagner.
Voilà ce que le NPA défendra dans cette campagne électorale, avec la candidature de Philippe Poutou, ouvrier, candidat anticapitaliste et révolutionnaire.