Édouard Postal, cheminot et délégué du personnel Sud-Rail à la gare Saint-Lazare a mis fin à ses jours dans la nuit de vendredi à samedi en se jetant sous un train. Édouard n’a pas pu supporter l’enfer que lui faisait vivre la direction de la SNCF : pressions, mutation disciplinaire, mise à pied, menace de licenciement…
Devant la banderole « Justice pour Édouard », il y avait du monde aujourd’hui pour lui rendre hommage, pour exprimer notre émotion et notre colère.
Nos vies pas leur profits
Le suicide d’Édouard provoqué par le harcèlement dont il été victime pour avoir toujours défendu les droits des salariés face au patronat, nous a rappelé tragiquement que le 6 mars, c'était aussi un travailleur de Total à Pau qui se suicidait et le 7 mars une infirmière de l’Hôpital Cochin (après les suicide d’autres salariés d’hôpitaux à paris, Toulouse, au Havre etc.). Et la même semaine, deux salariés de Daher Aéronautique à Tarbes se suicidaient en trois jours ! En 2016, 50 postières et postiers se sont également suicidés au travail. Il y a en moyenne près d’un suicide par jour au travail du fait de la pression patronale et managériale, du manque d'effectif, de la surcharge de travail, de licenciements...
Comment ne pas avoir la rage, la haine de cette société et de la classe de parasites, prête à pousser des travailleuses et des travailleurs au suicide pour leurs profits. Ils s’offusquent d’une chemise arrachée mais eux n’hésitent pas à arracher des vies : cinq décès par jours par intoxication à l’amiante (depuis des années et en prévision jusque 2050), 500 accidents mortels du travail par an, le chômage tue 14 000 personnes chaque année. Dans les quartiers populaires, leur police assassine impunément des jeunes à qui leur monde n’offre que le racisme et la précarité, pendant que des milliers de migrants fuyant les guerres et la misère qu’ils ont provoqués et les dictateurs qu’ils ont soutenus meurent en Méditerranée…
Organiser notre colère, unifier nos luttes
Nous sommes nombreux à penser que les bourgeois, les patrons, les actionnaires et ceux qui gouvernent à leur service devront payer pour leur crimes, qu’il faut en finir avec leur toute-puissance et renverser leur système capitaliste. Aucune résignation possible, l’heure est à l’action. Mobilisons-nous tous ensemble, et pas seulement chacun dans sa ville, sa profession, sa corporation où nous restons invisibles...
Utilisons la mobilisation nationale du 19 mars contre le racisme et la violence policière puis l’initiative du premier tour social le 22 avril pour regrouper nos forces, nous faire entendre, crier notre révolte, préparer notre riposte. Tous ensemble, le même jour, au même endroit nous pouvons changer la donne. Oui, il faut que ça pète ! Nous serons les étincelles qui mettront le feu aux poudres.