Nous ne connaissons pas, à l’heure où nous écrivons ces lignes,
les résultats du premier tour de l’élection présidentielle.
Nous pouvons cependant déjà affirmer qu’avec la campagne de Philippe Poutou, il a été possible d’avancer
des idées qui seront utiles pour l’avenir. D’abord, notre camarade a su dénoncer sans ambiguïté ni
langue de bois les affaires de Fillon, la façon donc Marine Le Pen bénéficie de la protection du « système »
qu’elle prétend dénoncer, ou encore Macron et son appartenance de longue date aux arcanes du pouvoir.
Une campagne pour préparer nos futures luttes
Philippe Poutou l’a fait sur une base de classe : nous les jeunes, les travailleuses
et les travailleurs, les classes populaires, jamais une quelconque « immunité
ouvrière » ne nous protègera. Nous ne pouvons compter que sur nos
propres forces, nos luttes, nos grèves, nos manifestations.
C’est bien la différence qui nous séparera toujours d’un Mélenchon :
s’il peut apparaître comme un débouché à la colère populaire, voire
inquiéter une frange de la bourgeoisie bien qu’il n’attaque nullement
son pouvoir, il ne s’en remet jamais à l’activité et à la mobilisation
des masses… excepté sous la forme d’une mobilisation électorale.
Face au chômage et aux licenciements, aux bas salaires, à la précarité
et à l’exploitation ; face à la disparition des services publics ;
face aux violences policières, au racisme, à toutes les discriminations
et à toutes les oppressions ; face aux pillages et aux guerres
impérialistes, à la destruction de la planète, nous ne devons en
aucun cas compter sur un quelconque politicien qui nous dit
de voter pour lui et qu’il s’occupera du reste.
Tous nos acquis sociaux ont été obtenus par les luttes, qui
sont l’unique moyen de faire reculer les possédants et leur
personnel politique, et de les forcer à nous reconnaître
des droits.
Durant ces élections, seuls Philippe Poutou et Nathalie
Arthaud ont affirmé ces idées. La sympathie rencontrée dans la
campagne, l’affluence dans les meetings et les réunions publiques,
les nombreux retours positifs, prouvent que les anticapitalistes révolutionnaires,
s’ils ne sont pas aujourd’hui majoritaires dans les urnes, peuvent faire entendre leur
discours très largement.
La campagne a aussi souligné l’intérêt que nous aurions à parler d’une même voix pour avancer
ces idées.
Unité dans l’action
C’est évidemment dans l’action commune que nous construirons cette unité. Et cela a commencé avec
l’organisation de la mobilisation pour le 22 avril, notre « premier tour social ».
Avec des secteurs et des équipes militantes aussi divers que combatifs, nous avons mené une campagne
sans précédent contre la trêve électorale, car le futur gouvernement, quel qu’il soit, aura affaire à nous !
C’est indispensable, car les sales coups que nous promettent les candidats favoris de la bourgeoisie se
profilent déjà à l’horizon, et l’arrogance et l’agressivité du patronat sont sans limites.
Au moment où paraît ce numéro, nous ne connaissons pas encore le nombre de participants à ce
« premier tour social » du 22 avril. Dans tous les cas, il s’agit d’une première étape pour unir des militants
et des militantes, déterminés à mener l’affrontement de classe jusqu’au bout. Et nous avons l’espoir que
d’autres se joignent à ce pôle ouvrier combatif.
Tous ces liens se maintiendront, et ils seront précieux pour aborder les luttes à venir.
La manifestation du 1er mai, et les mobilisations que nous connaîtrons sans doute dans l’entre-deux-tours,
sont peut-être déjà les prochaines échéances se situant dans la perspective d’un mouvement d’ensemble
pour une contre-offensive de notre camp social.