Édito du 08/05/17


Pas d'état de grâce pour Macron, le président des riches !

Finalement, comme prévu, Macron l’a emporté face à Le Pen, avec une confortable avance. De nombreux électeurs sont soulagés que Marine Le Pen ait été vaincue dans les urnes, et c’est compréhensible. Même si son score n’a rien de réjouissant. Le fait que plus de 10 millions de voix se sont portées sur cette riche héritière raciste et xénophobe, montre bien l’état de décomposition du pays. Le Pen a prospéré sur les ruines sociales laissées par les gouvernements qui se sont succédé ces dernières décennies : de casse des services publics en licenciements, d’attaques contre les droits élémentaires des travailleurs en propos racistes et discriminatoires, tous les éléments étaient réunis pour qu’une telle candidate puisse sembler représenter une manière de mettre les pieds dans le plat pour beaucoup, notamment dans les classes populaires déboussolées. 

Une élection très particulière 

Cette élection a été marquée par un fort rejet de la classe politique traditionnelle, qui s’est exprimée de façons très diverses : l’élimination de tous les représentants des partis de droite et de gauche de gouvernement, une abstention massive, et un nombre record de votes blancs ou nuls (4 millions). Au total, avec les abstentionnistes, 16 millions d’électeurs ont refusé de choisir entre les deux candidats, et, encore une première en France, l’abstention a été plus importante au deuxième tour qu’au premier.

C’est dire si le nouveau président n’a pas été élu par un raz-de-marée, car nombreux sont ceux qui ont voté pour lui contre le Pen et non par adhésion à son programme. En définitive, Macron aura été élu par 43,63% des inscrits. 

Ce président, qui prétend incarner le renouveau, n’a que son jeune âge et donc sa courte carrière politique à son actif. Car pour le reste, son programme sent le rance, car c’est la continuation, en plus violent, de la politique menée jusqu’à présent par ses prédécesseurs, Sarkozy et Hollande, pour favoriser les patrons et casser tout ce qui peut ressembler à un acquis des salariés. Le travail du dimanche, c’est déjà lui, et il entend même revenir sur un recul du gouvernement Hollande concernant la loi El Khomri, le plafonnement des indemnités des Prud’hommes. C’est dire si son offensive envers les travailleurs, les jeunes, va être brutale. D’autant que, cerise sur le gâteau, il entend faire passer ces mauvais coups par ordonnances ! 

Plus que jamais, la contre offensive…en marche 

Autant dire qu’il n’y aura pas d’état de grâce pour ce président qui a déjà annoncé la couleur, et qui n’a fait aucune promesse envers les classes populaires. Il n’y a vraiment rien à en attendre et au moins les choses sont claires : c’est frontalement qu’il faudra se défendre. Cela signifie unifier notre combat, renforcer toutes les convergences possibles. C’est la seule solution. C’est d’ailleurs ce qu’ont compris et affirmé un certain nombre de militants syndicaux, qui dès la veille du premier tour, ont manifesté, de même qu’au lendemain du second tour, le 8 mai. Un signe qu’ils n’entendent pas rester l’arme au pied en attendant les coups. C’est bien cela qu’il nous faut renforcer. Un front social contre le gouvernement et les patrons. Et il nous faut un outil, un parti qui nous représente et avec lequel on pourra lutter efficacement. Il n’y a pas d’alternative. Cette société pourrit sur pied. Et il ne sert pas à grand chose de se lamenter sur les forts scores de Le Pen si on n’a pas conscience que la seule façon de faire reculer ses idées est de montrer notre force, de nous organiser, afin d’affirmer tous ensemble qu’un autre monde est possible.