#BalanceTonPorc
Et
balance tout le système avec !
Suite
à l'affaire Weinstein, ce producteur hollywoodien qui a des années
durant harcelé, agressé et violé de nombreuses femmes, le hashtag
« BalanceTonPorc » a fait son apparition sur Twitter. Il
invite les femmes à raconter les agressions subies et même à
dénoncer leur agresseur afin que la honte change de camp.
Que
ce soit dans la rue, au boulot ou en privé, les agressions sont
nombreuses. En France, 84 000 femmes subissent chaque année des
violences sexuelles. 14,5 % des femmes déclarent avoir vécu
dans leur vie au moins une forme d’agression sexuelle. 90 %
connaissent l’agresseur... et seulement 10 % portent plainte.
En 2014, à peine plus de 5000 hommes ont été condamnés. Cette
année-là, sur 65 000 faits de violence constatés par la
police au sein de couples, 60 000 victimes étaient des femmes.
Là encore, moins de 15 % portent plainte.
Alors,
n'en déplaise à quelques hommes politiques ou commentateurs de
plateaux télé, il est bien salutaire que les femmes libèrent leur
parole et trouvent les encouragements nécessaires pour dire stop.
Un
combat à mener partout
Ce
combat ne vise pas que quelques machos qui agissent individuellement.
Il pose la question des inégalités entre les femmes et les hommes
dans toute la société.
Une
société dans laquelle le salaire des femmes est toujours inférieur
de 24 % à celui des hommes. L'an dernier, un collectif avait
même calculé que le 7 novembre à 16h34 était le moment à partir
duquel les travailleuses n'étaient plus rémunérées.
L'inégalité
se joue aussi face à l'emploi lui-même : 80 % des emplois
précaires sont occupés par des femmes. 30 % d'entre elles sont
en temps partiel, imposé dans un tiers des cas.
Logiquement,
ces inégalités se poursuivent jusqu'à la retraite, où l'écart
entre femmes et hommes monte à 40 %. Et au quotidien les femmes
subissent les doubles journées. Elles effectuent près d'une heure
et demi de plus de travail domestique que les hommes avec près d'une
heure de loisirs en moins.
Un
combat contre le capitalisme
Les
attaques du gouvernement renforcent la précarité, facilitent le
recours aux contrats bidons et aux variations de temps de travail ou
de salaires. Les premières victimes en seront les femmes,
assurément.
Et
comment balancer son harceleur, lorsque celui-ci est son patron, qui
peut désormais virer une employée trop rebelle en sachant qu'au
pire il devra lui verser une indemnité plafonnée ?
Le
gouvernement peut s'émouvoir de la persistance du sexisme dans la
société, mais il sait bien que celui-ci est utile au système
capitaliste. Comme le racisme, le nationalisme ou l'homophobie, il
lui sert à diviser la classe des exploités et des opprimés. Il lui
est utile pour surexploiter certaines ou pour que soient effectuées
gratuitement des heures de travail domestique qui pourraient être
prises en charge par la société, comme la garde des enfants, alors
que les crèches publiques sont saturées et les garderies privées
inaccessibles pour beaucoup.
Les
femmes qui se lèvent aujourd'hui contre leurs agresseurs doivent
servir d'exemple à toutes et à tous. Pour que cessent enfin toutes
les formes d'oppression et d'exploitation, battons-nous ensemble
contre les dominants, leur système capitaliste et leurs serviteurs à
la tête de l'État.