Edito du 31/10/2017


Résultat de recherche d'images pour "catalogne indépendantistes"Solidarité internationale avec le peuple catalan et unité de la classe ouvrière de l'État espagnol et de toute l’Europe!
Alors que le gouvernement espagnol avait interdit le référendum qui a eu lieu le 1er Octobre en Catalogne, et voulait empêcher à tout prix les Catalans d’aller voter, l’auto-organisation populaire a permis que le référendum ait lieu. Plus de 2 millions de personnes se sont exprimées en faveur de l’indépendance. L’État espagnol avait pourtant envoyé en Catalogne des renforts de la police et de la guardia civil, résultat : plus de 1000 blessés pour avoir voulu voter ! C’est pourquoi, aucune négociation ni nouveau vote ne devrait avoir cours : il faut reconnaître dès maintenant ce choix!
Une journée de grève interprofessionnelle, convoquée au départ par une intersyndicale indépendantiste, a ensuite eu lieu le 3 octobre en Catalogne pour dénoncer la répression de Rajoy, le chef du gouvernement espagnol et demander l’application du résultat du référendum. Elle a été une démonstration de force de la classe ouvrière et de la jeunesse de Catalogne. Et c’est bien cette force qui devrait mener le processus d'indépendance. Car bien sûr, l'indépendance ne peut pas être une fin en soi. Même républicaine, la Catalogne n'échappera pas aux lois du capitalisme et à son cortège d'oppressions et d'exploitation.
Les patrons des banques catalans déménagent… Qu’ils s’en aillent ! Banque publique sous contrôle des travailleurs
En effet, pourquoi juste après les résultats du référendum, l'indépendance n’a pas été proclamée ? C’est justement parce que, pour le moment, ce ne sont pas les travailleurs et les jeunes qui dirigent le processus mais le gouvernement catalan. Et ce gouvernement est une alliance entre la droite catalaniste (PdeCat) et des socio-libéraux indépendantistes (ERC) et a été particulièrement sensible à la pression du patronat catalan qui s’est opposé frontalement à l’indépendance. Suite au 1er octobre, les 2 principales banques catalanes ont déménagé leurs sièges sociaux hors de Catalogne et elles ont été suivies par plusieurs centaines d’entreprises. L’objectif du patronat est clair : menace de délocalisations et chantage à l’emploi. Mais ce ne sont pas les patrons qui font tourner les boîtes, ce sont les travailleurs, en Catalogne comme en France ! Qu’ils s’en aillent... Il faut placer ces entreprises sous contrôle des travailleurs avec maintien des emplois et créer une banque publique. Mais pour y arriver, il faudra en passer par une grève générale.
Et c’est bien ce que le patronat catalan a compris puisque, pour éviter qu’il y ait des suites à la journée du 3 octobre, il a demandé et obtenu de l’Etat espagnol l’interdiction d’une grève interprofessionnelle appelée la semaine suivante. Le préavis déposé par le syndicat CSC a été cassé au dernier moment au motif qu’il s’agissait d’une grève… politique !
L’État espagnol : répression à tous les étages. Macron solidaire !
Pour comprendre pourquoi Rajoy s’acharne autant sur la Catalogne et pourquoi Macron et tous ses amis européens le soutiennent, il faut revenir aux origines de l’État espagnol actuel. Son unité comme nation est une des bases du régime actuel apparu suite à la dictature franquiste et dont la constitution a été votée en 1978. Tout ceux qui tiennent à la monarchie et à l'unité de l'État espagnol d'aujourd'hui sont ceux qui fondamentalement défendent l'ordre établi. Un ordre qui profite aux capitalistes de l’État espagnol comme de l'Europe. Les travailleurs ont tout à gagner à renverser cet ordre-là mais cela ne pourra se faire sans la mobilisation de l'ensemble des salariés et des couches populaires de l'ensemble du pays et même au-delà de ses frontières. Jusqu’à jeudi dernier le président catalan Puigdemont hésitait encore, mais la grève massive des étudiants et la pression de la rue lui ont montré qu’il n’avait qu’une seule issue, l’indépendance qui a été proclamée le lendemain par le parlement catalan.
En face le gouvernement Rajoy n’a pas chômé : il a emprisonné les leaders des 2 principales associations indépendantistes. Puis il a appliqué l’article 155 de la constitution pour mettre sous tutelle la Catalogne : président et gouvernement et 150 fonctionnaires catalans démis de leurs fonction, parlement dissous, etc. Et il a reçu le soutien de son pote Macron qui n’a pas envie d’un mouvement à sa frontière qui aille plus loin que la question de la république catalane en remettant en question le pouvoir des patrons, qu'ils soient catalans, andalous ou européens !. Une grève générale qui “déborde” de l’autre côté des Pyrénées ça donnerait du baume au cœur à toutes celles et ceux qui, ici, et partout en Europe, luttent contre le pouvoir sans limite des capitalistes et de leurs serviteurs. Rajoy, Macron, même combat ! Mais là-bas comme ici, les travailleurs doivent se donner les moyens de faire aboutir leurs revendications sociales et politiques  par les grèves qui bloquent l'économie, les manifestations, les assemblées générales et ne pas remettre leur sort dans les mains de politiciens ou de bureaucrates. En Catalogne, comme partout dans l'État espagnol, comme ici, l'émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes.