Édito du 16/01/18

De Lactalis à PSA : le système capitaliste, 
un système insupportable à renverser ! 

Lactalis : scandale sanitaire… mais aussi financier ! 

Ces derniers jours, le scandale du lait contaminé de Lactalis n’a cessé de s’étendre. Après Leclerc, c’est la quasi-totalité des grandes surfaces qui a admis avoir laissé dans leurs rayons des lots de lait contaminé, alors même que l’État leur avait donné l’injonction de les retirer de la vente. 

Les témoignages sur la responsabilité de Lactalis dans la contamination du lait sont accablants. Au mois d’août et encore en novembre, des prélèvements sur du matériel et des carrelages au sol avaient révélé la présence de bactéries dangereuses pour la santé des bébés. Mais la production avait continué sous prétexte que l’infection détectée ne concernait pas directement la chaîne de fabrication. Les salariés des usines témoignent de l’état déplorable de l’hygiène. 

En août 2017, le groupe Lactalis s’était déjà fait remarquer pour avoir pollué une rivière en y déversant du lactose issu du processus de production de son usine de Retiers en Ille-et-Vilaine. Des dizaines de tonnes de poissons sont morts suite à cette pollution. 

Et pourtant, Lactalis a fait son beurre ! Alors même qu’en 2016 les dirigeants de l’entreprise refusaient d’augmenter la rémunération des producteurs à qui ils achètent le lait, la famille Besnier, qui possède le groupe, devenait l’une des plus riches de France. Emmanuel Besnier est 8ème avec 11,3 milliards de dollars ! 

Le gouvernement verse des larmes de crocodile sur les nourrissons qui ont été contaminés à cause de lait pourri distribué par Lactalis, mais il ne prend aucune sanction contre les dirigeants du groupe pour qui tout est bon pour augmenter leurs profits ! 

A PSA : des « départs volontaires »… ou plutôt plan de licenciements bien réel ! 

Dans le même temps, le groupe automobile PSA annonce vouloir supprimer 2200 emplois cette année, dont 1300 grâce aux nouvelles dispositions des ordonnances Macron : la fameuse rupture conventionnelle collective ou plan de départs volontaires. Des départs qui n’ont de volontaires que le nom ! En 5 ans, PSA a supprimé 25000 emplois tout en engrangeant des milliards d’aide publique, notamment grâce au Crédit d’impôt pour la Compétitivité et l’Emploi, soi-disant mis en place pour créer des emplois ! 

L’État au service du capital 

Tout cela montre bien, s’il en était encore besoin, que le gouvernement, l’Etat et ses institutions sont tout au service des patrons ! Lorsqu’il s’agit de poursuivre des militants ouvriers qui essaient de défendre leur emploi et leurs conditions, comme Philippe Poutou, convoqué encore le 15 janvier devant la justice pour avoir défendu les emplois des ouvriers de son usine, ou Gaël Quirante, syndicaliste postier, poursuivi par la direction de La Poste pour exercer ses droits de syndicaliste, la matraque de l’État est bel et bien là ! Mais lorsque des patrons comme la famille Besnier empoisonne des milliers de bébés, on nous annonce qu’on ne peut rien faire ! Comme quoi, nous ne pourrons en rien compter sur les institutions capitalistes pour pouvoir défendre nos conditions de vie et de travail et pour mettre un coup d’arrêt à l’offensive des capitalistes 

Nous ne pouvons compter que sur nos propres forces pour en finir avec ce système ! 

Car oui, nous ne pourrons compter que sur nos luttes pour en finir avec la « loi travail et son monde ». En 2016, lorsque nous avons été des centaines de milliers à descendre tous ensemble dans la rue, nous avons fait peur au gouvernement et aux capitalistes ! C’est bien par la généralisation de nos luttes, leur convergence, que nous pourrons mettre fin à ce jeu de massacre. Des centaines et centaines de luttes et de grèves ont lieu chaque jour dans le pays, mais rien n’est fait pour les faire converger et permettre de nous rassembler tous ensemble pour faire reculer le gouvernement et les capitalistes. C’est le sens de la proposition faite par le Front Social, un rassemblement de militants, de jeunes, de syndicalistes, de collectifs : s'unir pour ne plus subir. C’est pourquoi le 20 janvier il propose de multiplier partout les initiatives dans ce sens : des rassemblements militants, des meetings, des manifestations afin d'indiquer que nous sommes prêts à reprendre la lutte d'ensemble.