Édito du 23/04/18

Face à la politique de la matraque, 
amplifions les grèves et les mobilisations ! 

Après Paris I-Tolbiac, vendredi dernier, ce sont aujourd'hui les facultés de Montpellier et Grenoble qui ont été reprises par la police. A Montpellier, le campus était désert... car ce sont les vacances, mais qu'importe ! Il faut que « l'ordre règne ». A Montpellier, il y avait déjà eu une intervention violente de militants d'extrême droite contre des étudiant.e.s occupant un amphi. Avec les flics et les fachos, les étudiant.e.s qui se battent contre la mise en place de la sélection à l'entrée à l'Université et pour une société plus juste ont trouvé de vrais ennemis... d'autant que les uns sont complaisants avec les autres ! 

Les flics évacuent les campus occupés, mais la lutte continue... 

La violence des groupes d'extrême droite contre les blocages de fac se sont multipliés ces dernières semaines. Mais la principale violence vient de l’État et de sa police. L'évacuation de la fac de Tolbiac ne s'est pas déroulée « calmement » comme l'a indiqué le gouvernement et comme l'ont relayé pratiquement sans aucune réserve la quasi-totalité des médias. Il y a eu de nombreux blessés (dont deux graves) et aucune annonce n'est faite quant au possible coma d'un occupant. L'AP-HP et la préfecture de police nient les blessés et organisent une rétention d'information. La violence et le mensonge d’État vont souvent de pair, on le sait, et on l'a vu encore il y a peu au moment de la mort de Rémi Fraisse à Sivens. A chaque intervention, des interpellations ont eu lieu et suite à celle de Nanterre,3 étudiant.e.s sont poursuivis en justice pour fait de violences contre les « forces de l'ordre » ! Flics, hors des facs ! Relaxe pour tous les étudiant.e.s poursuivis ! 

Le gouvernement a peur de la jeunesse mobilisée 

Macron et Philippe cherchent à en finir avec le mouvement dans la jeunesse : après l'évacuation des facs occupées, où les assemblées générales n'avaient cessé de grossir depuis quelques semaines, ils misent sur la période des vacances scolaires (très étalées dans le temps) puis des partiels pour faire rentrer la jeunesse dans le rang. Mais rien n'indique que la jeunesse mobilisée va se laisser faire, bien au contraire ! La coordination nationale étudiante qui s'est réunie ce week-end appelle à se mobiliser de nouveau dès demain mardi 24 avril, avec les cheminots en grève et à reprendre de plus belle les grèves, les occupations, les blocages (et aussi dans les lycées) à partir du 3 mai. Pour permettre à toutes et tous de continuer à lutter, elle appelle à l'aménagement ou à la validation automatique des examens et à leur blocage si les présidences des universités cherchent à les maintenir envers et contre tout. 

Le gouvernement a peur de la convergence des luttes 

Le mouvement étudiant s'est nourri de la contestation sociale ambiante parmi les salariés, et notamment de la grève qui a démarré le 3 avril chez les cheminots. Partout où des salariés en grève interviennent dans les AG étudiantes, ils sont chaleureusement accueillis.Malgré le calendrier de « grève perlée » imposé par les directions syndicales du secteur, la grève ne faiblit pas lors des deux jours de grève par semaine. Il y a aussi toujours en cours la grève à Air France. Il y a aussi de nombreuses grèves longues et radicales à la Poste, dans plusieurs départements, dans le 92, dans le 35, dans le 33, dans le 13. Et il y a toutes les mobilisations dans la santé, dans la Fonction Publique, parmi les personnels de la Justice, dans les boîtes qui licencient, comme à Ford Blanquefort,... Autant de signes qui montrent que la convergence des luttes est à notre portée pour aller vers la grève générale, celle qui bloque l'économie, paralyse le pays, seule façon de faire reculer Macron et de faire taire l’appétit sans limite des patrons pour nous renvoyer deux siècles en arrière ! 

C'est le moment d'y aller toutes et tous ensemble ! 

N'attendons plus pour faire grève, sur nos lieux de travail, sur nos lieux d'étude ! Pour cela, bousculons le calendrier syndical : celui de la grève « loto » à la SNCF, celui « du saute-mouton » dans la Fonction Publique, celui de la dispersion pour les salariés du privé ! Prenons nos luttes en main, décidons en assemblées générales, votons de manière active dans nos AG (et non par Internet comment veulent le faire faire les présidents des facs ! ). La prochaine occasion de réussir cette jonction dans la rue sera 1er mai : le 1er mai, on manifeste, le 2 on se met en grève et le 3...on continue,et le 4, le 5 et plus encore.... jusqu'à satisfaction !