Édito du 04/02/2019

Contre Macron, le président des patrons, 
la grève générale, c'est ça la solution ! 

Après douze semaines de mobilisation des Gilets Jaunes, il y avait encore beaucoup de monde dans la rue ce samedi un peu partout dans le pays. Le mouvement perdure, mais de samedi en samedi, il ne parvient plus à ce jour à faire reculer le gouvernement sur la moindre concession. Et la répression continue à s'abattre sur toutes celles et ceux qui manifestent, qu'ils portent des gilets jaunes ou qu'ils soient syndicalistes. 

LBD, grenades et loi « anti-casseurs » contre le mouvement social 

C'est par exemple Louis Boyard le président de l'Union Nationale des Lycéens qui a été blessé ce samedi grièvement au pied lors de la manifestation parisienne par un tir de LBD alors même que les manifestations étaient placées sous le signe de la protestation contre les mutilations causées par les armes de la police. Deux jours avant, le Conseil d’État avait rejeté la demande de suspension engagée par la CGT et la LDH de l'usage du «lanceur de balles de défense ». Les juges ont estimé que le LBD « ne constitue pas une atteinte à la liberté de manifester et reste nécessaire pour faire face à de potentielles violences ». La police peut donc continuer à mutiler impunément... Surtout qu'avec la loi « anti-casseurs » qui est actuellement en discussion au Parlement le simple fait de manifester va bientôt être assimilé à un délit de droit commun et laisser encore plus de champ libre à la violence d’État ! On a eu un exemple de cette violence d’État vis-à-vis des grévistes de la Poste du 92 (en grève depuis plus de 10 mois) qui ont été délogés par la force à deux reprises du siège de leur entreprise alors qu'ils y étaient rentrés pacifiquement pour exiger des négociations avec leur direction. 

Treize semaines d'une mobilisation inédite mais qui n'a pas encore gagné 

Si le gouvernement peut se sentir les coudées franches pour à la fois accentuer la répression et continuer à dérouler sa politique anti-sociale, c'est que malgré sa ténacité, sa radicalité et ce qu'il révèle de la colère sociale généralisée, le mouvement des Gilets Jaunes n'a pas encore réussi à faire fondamentalement reculer Macron ni fait peur au grand patronat. C'est pourtant ce qui est plus que jamais à l'ordre du jour ! La journée de grève interprofessionnelle du 5 février appelée par la CGT, et rejointe par d'autres syndicats, notamment Solidaires, et à laquelle de nombreux collectifs de Gilets Jaunes appellent à participer doit être l'occasion de faire un pas significatif vers la convergence de toutes les colères sociales, en ancrant la lutte au sein des lieux de travail mais aussi des lieux d'étude (facs et lycées). Certes, les directions syndicales n'y proposent pas de suites. Mais comme ce n'est pas en un jour que nous ferons tomber le gouvernement ni reculer le patronat, cela doit nous obliger à discuter nous-mêmes des suites : que ferons-nous le 6, le 7 et les jours suivants si nous voulons vraiment gagner ! 

Pour gagner il faudra la grève générale ! 

Il y a peut-être eu l'illusion parmi de nombreux Gilets Jaunes que le gouvernement céderait beaucoup plus sans qu'un mouvement de grève paralyse le pays. Mais le mépris et la violence gouvernementales font réfléchir. Et puis pour des augmentations de salaires de 300 euros, le SMIC à 1700 euros ou l'embauche des millions de privés d'emplois, c'est dans les poches du patronat qu'il va falloir trouver l'argent ! Alors, ce mouvement d'ensemble, il va bien falloir le construire, en bloquant l'économie du pays tous les jours de la semaine. Bien sûr, ce n'est pas au programme de tous ceux qui dans les Gilets Jaunes pensent à faire leur pelote électorale en bâtissant des listes pour les prochaines Européennes ou municipales, ni bien évidemment de tous les groupes d'extrême droite qui pullulent au gré du mouvement. Ce programme peut par contre devenir celui de toutes celles et ceux qui n'en peuvent plus de Macron, de Castaner et toute leur clique mais aussi du système capitaliste.