Michelin,
seconde firme internationale du pneu, assise sur 1,68 milliards d’euros
de bénéfices en 2018, vient de décider la fermeture de son usine de
La Roche-sur-Yon en Vendée : plus de 600 familles promises à la rue, sans compter les
sous-traitants. Chez les salariés domine un sentiment de trahison.
Eux qui avaient accepté, en 2016, d’importants sacrifices, en
particulier une nouvelle organisation du travail en équipes, y compris
du week-end, en échange de « garanties » sur la pérennité du site,
l’emploi et l’investissement.
Aujourd’hui, sous prétexte de «
férocité » de la concurrence, on va les jeter à la rue. Mais pourquoi
nos vies devraient-elles être soumises au respect des impératifs de la
concurrence ? Ne serait-il pas tout aussi légitime de mettre en cause la
concurrence elle-même, et les principes sacro-saints du capitalisme qui
en sont le fondement : la liberté d’entreprise et l’objectif de profit ?
En attendant, rien qu’avec les 0,6 milliard de dividendes versés en
2019 à ses actionnaires, Michelin avait de quoi pérenniser l’emploi de
ces 619 travailleuses et travailleurs payés pendant au moins 25 ans !