Faire de 2020 l’année du « tous ensemble »


C’est un fait : la mobilisation contre le gouvernement et sa politique, pour le retrait du projet de loi sur les retraites, a passé la période de Noël. A la SNCF et la RATP, les grévistes ont refusé de céder au chantage du gouvernement et ont poursuivi la grève malgré les flots de calomnie déversés par les médias aux ordres. Ce sont également d’autres professions qui ont continué la bagarre : ainsi, on a pu voir la magnifique représentation du Lac des Cygnes par les danseurs et danseuses de l’Opéra de Paris, qui ont d’ailleurs refusé d’accepter la « clause du grand-père », c’est-à-dire de différer l’application de la réforme pour les générations suivantes. A la BNF également, la grève s’est poursuivie. Le 28 décembre, journée appelée au départ par les fédérations des transports, des dizaines de milliers de manifestants sont à nouveau descendus dans les rues, les manifestations a ont pris un caractère interprofessionnel et permis de renforcer la convergence avec les Gilets jaunes.
Solidarité financière avec les grévistes 
La popularité dont bénéficie le mouvement s’est notamment cristallisé autour du succès des caisses de grève, notamment celle lancée par Info’Com CGT, Sud Poste 92 et la CGT Goodyear. En quelques jours, cette caisse a récolté plus d’1,3 millions d’euros ! Cette solidarité financière est particulièrement importante, car c’est elle qui permet que les grévistes puissent tenir la grève. Ce devrait être d’ailleurs le rôle des directions syndicales de populariser l’existence de cette caisse, et de faciliter les versements aux grévistes !
Élargir le mouvement 
Cependant, il n’est pas possible que la grève reste isolée aux deux seuls secteurs de la RATP et de la SNCF. Ce n’est pas la grève par procuration qui fera plier le gouvernement.  Il est maintenant plus que central d’élargir la grève reconductible. Avant les vacances, les personnels de l’Education nationale avaient été l’un des secteurs les plus mobilisés, avec la RATP et la SNCF. Cependant, entre les grosses journées nationales de manifestation, la reconduction de la grève était restée minoritaire. Cette poignée de grévistes a pourtant joué un rôle important pour aller aider à bloquer les dépôts RATP, donnant confiance aux grévistes de la RATP.  Aujourd’hui, ce sont ces grévistes qui lancent le mot d’ordre « pas de retrait, pas de rentrée ».
En effet, il est certain que si les travailleurs de nombreux secteurs du public et du privé entraient  en grève reconductible, comme les agents de la SNCF et de la RATP, alors le gouvernement serait beaucoup plus en difficulté. Nous serions en capacité non seulement d’imposer le retrait du projet, mais d’inverser véritablement le rapport de force.
Le 9 janvier prochain, les directions syndicales ont appelé à une nouvelle « journée de mobilisation ». Evidemment elles n’envisagent cette mobilisation seulement comme la quatrième journée de grève « saute-mouton ». Au contraire, d’ici là, nous devons approfondir, amplifier la grève, tenir les Assemblées générales, afin  que le 9 janvier, ce soit l’ensemble des secteurs qui soient en capacité de faire ce que les agents de la RATP et de la SNCF ont fait le 5 décembre : démarrer véritablement la grève reconductible.