Inspecteur du travail suspendu : la guerre de Pénicaud contre les salariés

Les criminels du gouvernement ont encore frappé ! Après nous avoir fait croire que les masques n'étaient pas utiles, après avoir changé de fusil d'épaule quand leurs mensonges ont été exposés au grand jour, en disant qu'en fait, si, les masques doivent devenir obligatoires, voici un nouveau rebondissement. 

Anthony Smith, inspecteur du travail dans la Marne a été suspendu de ses fonctions pour avoir voulu assigner en référé une entreprise du secteur de l'aide à domicile afin de l'obliger à fournir des masques suffisamment protecteurs à ses salariées.

Les aides à domiciles, des travailleuses en première ligne

Exposées au virus, en première ligne alors qu'elles sont souvent précaires et mal payées, les aides à domicile font partie de ces fameux soignants que Macron fait mine de vouloir féliciter dans ses discours de chef de guerre. Mais dans son QG de l'Elysée, il est bien loin du terrain.

L'inspecteur du travail, lui, avait constaté sur le terrain une insuffisance de la protection de ces travailleuses. Mais sa hiérarchie ne voulait pas d'un jugement public fragilisant un employeur important dans le département. Elle a donc informé la direction de l'entreprise que le fonctionnaire trop zélé allait être suspendu et qu'il n'était pas nécessaire de répondre à ces demandes.

Avant même que l'inspecteur ne soit lui-même au courant, la direction départementale du ministère du travail prévenait le patron. Et quelques jours plus tard, alors que l'inspecteur, déterminé à obtenir des masques réellement efficaces et d'autres protections pour les salariées, s'apprêtait à saisir la justice, il a été suspendu dans l'attente d'une procédure disciplinaire.

Gouvernement et patronat, main dans la main

C'est la mise à exécution d'une série de menaces que la direction générale du travail avait fait parvenir aux inspecteurs du travail sous forme de notes de service depuis le début du confinement, leur interdisant tout bonnement de réaliser des contrôles inopinés en entreprise, leur enjoignant de faire valider leurs actes par leur hiérarchie, les affectant de force aux tâches de traitement des demandes d'activité partielle, tout cela au mépris de la convention OIT 81 qui garantit l'indépendance de l'inspection du travail au nom de la protection des travailleurs.

En suspendant cet inspecteur du travail, le gouvernement et la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, adresse un message clair à toutes et tous les salariés : allez bosser, exposez-vous au virus et ne comptez pas sur l'État ou le droit du travail pour vous protéger.

Et bien à ceux qui veulent détruire nos droits, à ceux qui veulent museler l'inspection du travail et confiner le droit du travail, à ceux qui veulent que nous allions bosser et nous exposer au virus sans moufter, les  travailleurs répondent : résistance ! Droit de retrait ! Soutien à l'inspecteur du travail suspendu et à toutes celles et ceux qui refusent leur guerre... contre le monde du travail.

Correspondante