Lundi
 soir, Macron a annoncé la réouverture progressive des écoles, collèges 
et lycées sur le territoire. Blanquer d’ailleurs ne devait une nouvelle 
fois pas être dans la confidence, puisque depuis ce matin il essaie 
d’expliquer comment cette réouverture va être gérée. 
Une décision catastrophique sur le plan sanitaire
« [Ce]
 qui me tracasse un petit peu, c’est la réouverture progressive des 
crèches, des écoles et des lycées parce que là, je pense que ça fait 
courir un risque inutile. Les enfants n’obéissent pas forcément aux 
consignes, ils vont naturellement jouer ensemble et ils risquent de 
ramener le virus à la maison ». C’est Jean-Paul Hamon, le président
 de la Fédération des médecins de France, qui s’exprime ainsi. Oui, la 
décision de rouvrir les écoles, collèges et lycées est une absurdité sur
 le plan sanitaire. Blanquer bafouille qu’on mettra en place des 
« groupes réduits », il explique que les élèves ne seront pas obligés 
d’aller en cours, puis une heure après il se ravise… On nous dit que le 
port du masque est considéré comme « fort possible », mais on ne sait 
même pas s’il y en aura dans les quantités suffisantes pour assurer la 
protection des personnels comme des enfants !
Le CHSCT ministériel, lui, a été clair : il demande au ministère « un dépistage généralisé des élèves et des personnels comme préalable à toute reprise d’activité ».
Une
 chose est sûre donc : vu la légèreté dont a fait preuve le 
gouvernement, et tout particulièrement le ministère de l’Éducation 
nationale, pendant la crise sanitaire, ces conditions de sécurité ne 
pourront jamais être réunies le 11 mai !  
Les inégalités scolaires ont bon dos
Après
 avoir pendant un mois envoyé Blanquer vanter les vertus de la prétendue
 « continuité pédagogique », Macron fait maintenant mine de découvrir 
qu’il existe des inégalités, et que ces inégalités se creusent durant 
cette période de confinement. Et c’est l’argument qu’il ose utiliser 
pour annoncer que le 11 mai les écoles et les établissements doivent 
rouvrir !
Mais personne n’est dupe : ni les 
enseignantEs, ni les parents ! Si Macron et Blanquer veulent vraiment 
lutter contre les inégalités comme ils prétendent, qu’ils commencent 
tout simplement par annuler toutes les fermetures de classe et 
suppressions de postes que, en pleine période de confinement, les 
instances des rectorats sont en train d’acter, et ce notamment dans les 
écoles et les établissements relevant de l’éducation prioritaire.
En
 réalité, ce qui permettrait de pallier la rupture d’égalité provoquée 
par la période de confinement, c’est un plan massif de créations de 
postes, permettant réduction des effectifs par classe, la création de 
groupes de soutien... Mais bien évidemment, ce n’est pas la solution 
choisie par Macron et son gouvernement.
Nous ne sommes pas la garderie du Medef : le 11 mai, ce sera sans nous !
La décision
 de Macron n’obéit en rien à des considérations sanitaires ni 
pédagogiques : il obéit simplement à son donneur d’ordre, le Medef, dont
 le président déclarait vendredi : « J’appelle tous les entrepreneurs qui le peuvent à reprendre dès maintenant leur activité ».
 En annonçant la réouverture des écoles, Macron ne veut qu’une chose : 
que les enseignants et enseignantes gardent les gamins des prolos qui 
doivent retourner au boulot.
L’école n’est pas une 
garderie ! Dès lundi soir, sur les réseaux sociaux, de nombreux 
collègues ont fait part de leur inquiétude et de leur indignation. Pour 
beaucoup, il est impensable de reprendre le 11 mai.
#sansmoile11mai
#sansnousle11mai
Aurélien (93) et David (92) 
 
 
 

