Médicaments : pénurie organisée


« Nous serons bientôt à court de médicaments essentiels pour traiter les patients atteints du Covid-19, hospitalisés en unités de réanimation... », préviennent neuf grands hôpitaux européens, dont l'AP-HP.

Une situation de crise dramatique. Ces médicaments sont utilisés dans les soins de réanimations pour intuber, faire dormir, atténuer la douleur… Mais ces médicament commencent à manquer. Face à cette situation, les médecins, les infirmières, les hôpitaux tirent la sonnette d’alarme. Pour les plus optimistes, on parle de quelques jours, voire d’une semaine. Cette situation est liée à un fait simple : les entreprises pharmaceutiques sont des entreprises privées...

Encore et toujours, la loi des profits

Des entreprises privés qui au lieu de chercher à soigner toute la population, ont un tout autre but : le profit. C’est pour cela qu’on assiste à une flambée des prix, c’est aussi pour cela qu’il y a une concurrence qui fait rage. Les pays les plus riches peuvent faire face, quand les plus pauvres seront laissés sans rien, c’est-à-dire dans l’incapacité de mettre sous respirateur, en réanimation ou tout simplement de soulager les malades.

Ces mêmes entreprises ont refusé de se voir imposer un stock de six mois de médicament dans la dernière loi de financement de la Sécurité sociale, alors que tous les médecins auditionnés déclaraient que c’était un minimum pour faire face à une crise sanitaire. L'État les a donc laissées garder un stock insuffisant pour la population, afin de limiter leurs dépenses. Il ne s'agit pas de petites entreprises, mais bien des géants comme Sanofi, qui affiche un chiffre d’affaires de 36 milliards d’euros et des bénéfices nets de 7 milliards d’euros. Ces entreprises auraient donc de quoi mettre à disposition leurs usines de production... Mais là encore, la règle reste le profit pour les capitalistes. 

C’est pour cela que plusieurs associations de soignants ont exigé que l'État impose la réquisition des entreprises pharmaceutiques pour faire face à la crise. Un refus clair a été donné par le Conseil d'État car la « carence » dénoncée serait « sérieusement contestable ». Mieux vaut un mensonge que de s’en prendre aux capitalistes ! Édouard Philippe lui-même déclarait : « le problème ce n’est pas les stocks mais l’explosion de la demande »... alors que les médecins avaient déjà expliqué les risques  avant le début de la crise sanitaire.

Parce que notre santé n'est pas une marchandise et parce que nos vies valent plus que leurs profits, nous devons revendiquer et imposer la réquisition complète de toute l'industrie pharmaceutique, sans indemnisation des profiteurs qui ont déjà bien été gavés, avec la mise de la production sous contrôle des travailleurs et des travailleuses.