L'usine Electrolux de Susegana, près de Trévise en Vénétie, a redémarré lundi 4 mai, suite à la décision gouvernementale de déconfinement visant en premier lieu à redémarrer la production industrielle.
Lors de la reprise d’activité, l’entreprise a fourni aux travailleurs des équipements de protection individuels, en l’occurrence des masques FFP2 ou FFP3. Ces masques sont les plus protecteurs : les FFP2 filtrant au moins 94 % des aérosols et les FFP3 au moins 99 %, avec une durée d'utilisation de 8 heures.
Mais ils rendent aussi la respiration bien plus difficile et ces masques, qui doivent adhérer au visage, entraînent une sudation plus abondante, en particulier sur des chaînes de production où la température est élevée.
La direction a refusé d’octroyer en conséquence davantage de pauses aux ouvriers. C’est donc par la grève que les ouvriers reprennent leur souffle : en suspendant le travail une heure par roulement.
Le syndicat FIOM CGIL exige « une organisation du travail qui puisse à la fois alléger les difficultés des dispositifs de sécurité individuelle et éviter les concentrations d'ouvriers ». Dans cette usine Electrolux, la lutte est engagée pour concilier protection de la santé des travailleurs et qualité des conditions de travail.
Contrôle ouvrier sur nos conditions de travail
Même dans les entreprises où des protocoles sanitaires relativement protecteurs sont mis en place, il revient aux travailleuses et aux travailleurs eux-mêmes, qui connaissent la réalité de leur poste et de leurs missions, de contrôler l’organisation du travail : mesures de sécurité nécessaires, équipement de protection, conditions et temps de travail, cadences, etc. Nous ne devons accepter ni de nous sacrifier pour les profits des capitalistes, ni que nos conditions de travail deviennent intenables.
Suffoquer sous un masque dans une usine, de la même façon que travailler avec des surblouses qui se déchirent dans un hôpital ou sans protection dans un supermarché, c'est une mise en danger de la vie des travailleurs. Cette situation atteste d’ailleurs que leurs « protocoles » sont bien souvent inapplicables. C’est à nous de décider si la production est essentielle et si la reprise est à l’ordre du jour, de décider le cas échéant des conditions de cette reprise et de toute réorganisation du travail indispensable pour satisfaire les besoin des salariés.
Dans les jours qui viennent, dans les administrations, les services publics et les entreprises, la reprise doit être celle de la lutte de notre classe : par l’organisation collective et les assemblées de travailleurs, le droit de retrait, les débrayages et la grève.
Gaël Klement