Depuis quelques jours les résultats d’admission sont disponibles sur
Parcoursup et un bon nombre de lycéennes et lycéens, particulièrement celles et ceux venant des classes populaires, ont pu découvrir qu’ils ont
été refusés partout ou sont en attente derrière plusieurs centaines
d’autres jeunes. Cette situation est la conséquence de la loi ORE de 2018 qui instaure une sélection après le bac. Rappelons que pour la rentrée
2019-2020 ce sont 6500 lycéens qui s’étaient retrouvés sans place à
l’université et qu’ils étaient 60 000 en juillet à ne pas avoir de
place dans l’enseignement supérieur.
Mais en réalité la sélection à l’université ne date pas de Parcoursup : la sélection à l’entrée du Master a été mise en place en 2017, et même avant cela le système de l’enseignement supérieur était élitiste et pratiquait une sélection de classe très marquée contre la jeunesse des classes populaires.
Rappelons que dès le départ les enfants d’ouvriers sont plus rapidement éjectés du système scolaire, puisque selon l’Observatoire des inégalités le taux d’obtention du baccalauréat est bien plus faible chez les enfants d’ouvriers et d’employés que chez les enfants de cadres supérieurs. Après le bac les enfants de bourgeois et de travailleurs ne vont pas dans les mêmes établissements; si les enfants d’ouvriers et d’employés vont le plus souvent à la fac ou dans des filières professionnalisantes, les enfants de cadres supérieurs eux vont massivement dans les classes préparatoires ou les grandes écoles qui bénéficient d’un financement de l’État bien supérieur à celui des universités par rapport au nombre d’étudiants qu’ils accueillent.
Dans ce système d’enseignement supérieur élitiste Parcoursup n’est qu’une étape supplémentaire. Moins diplômé, les jeunes sont davantage précarisés sur le marché du travail et ne peuvent prétendre qu'à des salaires plus faibles, ce qui est dans l’intérêt du patronat.