Remaniement ministériel : le personnel change… la politique reste la même !


Ce lundi 6 juillet, le nouveau gouvernement a donc été formé. Edouard Philippe, parti rejoindre sa mairie au Havre, a été remplacé par Jean Castex, le « M. Déconfinement » de Macron, ancien soutien de la candidature de François Fillon en 2017... Derrière des changements cosmétiques, comme le départ de Castaner ou de Belloubet, l’essentiel du gouvernement reste en place.
Un gouvernement de combat
Les ministres ayant le bilan le plus lourd en termes d’attaques contre les jeunes et les salariés restent en place ou prennent du galon. Ainsi, Blanquer conserve le ministère de l’Education nationale, après déjà 3 ans passé à enchaîner les lois attaquant l’école publique. De même Frédérique Vidal, qui a mis en place la sélection à l’entre de l’université, reste ministre de l’enseignement supérieur. Bruno Le Maire, qui en pleine épidémie de coronavirus avait déclaré « il est essentiel que le pays ne soit pas à l’arrêt », s’en prenant notamment aux milliers de postiers et postières qui avaient fait valoir leur droit de retrait pour protéger leur santé, est nommé ministre des finances et de l’économie. Jean-Baptiste Djebbari, rapporteur du projet de réforme ferroviaire, conserve son portefeuille aux transports, qu’il occupait déjà lors de la grève de décembre-janvier. Tous ces gens-là sont donc récompensés pour leurs bons et loyaux services.
Quant au nouveau ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, il est visé par une plainte pour viol : voilà qui laisse imaginer le cas que compte faire ce gouvernement des droits des femmes !
Au service des capitalistes !
Dès sa nomination, Jean Castex a annoncé vouloir rapidement appliquer la réforme des retraites : « il faut a minima fixer un nouvel agenda social ». Il s’agirait donc, après la « pause » que Macron a dû concéder pendant la période de confinement, mais surtout suite à l’énorme mobilisation de décembre et janvier derniers, de reprendre ce projet qui prévoit de détricoter totalement le système de retraites par répartition et d’abaisser encore  considérablement le montant de pensions.
Dans le même temps, les plans sociaux s’amoncellent dans tous les secteurs : dans l’aéronautique, après Derichebourg, le groupe Airbus a annoncé 15000 suppressions de postes dans le monde, dont près de 5000 en France. Des milliers d’emplois sont également supprimés chez Renault. Nokia a annoncé la fermeture de l’usine de Lannion, menaçant plus de 400 emplois. Ce sont également les centaines d’emplois menacés à BFM TV, à TUI France…
C’est pour imposer ces plans sociaux de redressement de l’économie capitaliste que le nouveau gouvernement a été nommé. Un gouvernement de combat au service des capitalistes, contre les travailleurs et la jeunesse.
Le 14 juillet : dans la rue pour montrer que nous ne nous laisserons pas faire !
Les 16 et 30 juin derniers, les personnels de la santé, avec à leur côté des salariés d’autres secteurs, sont descendus dans la rue pour dénoncer la situation catastrophique à l’hôpital public et ailleurs. Ce sont également les manifestations contre les licenciements qui ont lieu, comme dernièrement à Lannion. Enfin, ce sont évidemment les énormes manifestations contre le racisme et les violences policières. Nous serons présent.e.s évidemment le samedi 18 juillet à Beaumont-sur-Oise au rassemblement pour la vérité et la justice à l'appel du comité Adama.
Le 14 juillet prochain, les personnels de la santé et les unions syndicales d’Île-de-France appellent à manifester sur les Champs-Elysées. En lieu et place du traditionnel défilé militaire nationaliste, une manifestation de travailleurs et de jeunes serait en effet une belle occasion de montrer à gouvernement pas si nouveau que nous ne nous laisserons pas faire !