Police, armée, Darmanin et Macron, et hop, tout ça à la poubelle !

Il y a un an, à Minneapolis, mourrait George Floyd, assassiné par un policier. Ce crime - l’étouffement filmé en direct pendant 10 minutes d’un noir américain par un policier blanc- a été la goutte d’eau, le trop-plein de meurtres racistes commis par des policiers aux États-Unis. Entraînés par le mouvement Black Lives Matter, en quelques heures et pendant des semaines, les manifestant.e.s vont réclamer la justice pour George Floyd et la vérité pour tous les crimes de la police.

Un an après, le policier, Derek Chauvin a été reconnu coupable de meurtre et sa peine sera fixée le 25 juin.

Des violences policières en toute impunité

Au même moment en France, quatre ans après la mort d’Adama Traoré et alors que sa famille et les soutiens s’apprêtent à lui rendre hommage, une expertise demandée par la famille considère que la mort pas asphyxie du petit frère d’Assa Traoré est bien dû au plaquage ventral des policiers qui l’ont coursé. En plein premier déconfinement, des milliers de jeunes vont manifester leur dégoût et leur colère face à une institution qui tue en toute impunité, face au racisme et aux injures quotidiennes de la police.

Mais le spectre semble bien plus tentaculaire comme le révèle un article de Médiapart du 21 avril 2021, et qui revient sur l’affaire des « policiers brûlés de Viry-Châtillon » dans l’Essonne. En 2016, deux voitures de police sont attaquées à coups de barres de fer, de pierres et de cocktails Molotov. Deux policiers sont grièvement blessés. S’ensuit alors un battage gouvernemental bien rôdé de Hollande à Valls en passant par Cazeneuve qui, parlant de sauvageons pour qualifier les auteurs des faits, sera pris à partie par une police déchaînée qui criera « aux criminels ». Rappelons que 2016 est l’année de la mobilisation massive contre la loi El Khomri menée par un gouvernement socialiste et qu’elle marquera un tournant toujours en cours dans les violences policières en manifestation et l’état d’urgence comme un marqueur quasi permanent depuis.

Si Viry-Châtillon refait parler de lui c’est qu’il y a un mois Mediapart révèle comment les coupables ont été fabriqués de toutes pièces par une institution policière avide de justifier son supposé manque de moyens pour réprimer, avide de revendiquer son armement systématique et en tout lieu. Et enfin, une police rendue si confiante par ses droits amplifiés depuis l’état d’urgence qu’elle se permettra de manifester cagoulée, sans entrave quand le port de la capuche est rendu interdit en manif !

Darmanin aime la police, dégageons les deux !

« Je vais leur dire que nous les aimons » a déclaré le ministre de l’intérieur mercredi dernier. Ce jour-là, la police allait dégueuler en manifestation tous ces relents réactionnaires et sécuritaires avec à ses côtés Zemmour. Indiscutablement, c’est une nouvelle démonstration de force et un cap passé dans la totale adéquation entre les discours les plus décomplexés des flics et des membres du gouvernement ayant pignon sur rue. Tellement de confiance que Darmanin parle de diffamation envers la police à l’encontre d’Audrey Pulvar qui qualifiait cette démonstration policière de « glaçante ».

Et pourtant, le secrétaire national du PCF n’aura rien trouvé de mieux à faire que de s’y rendre, franchissant alors une digue : on peut aller soutenir indifféremment, comme tout autre secteur réclamant des moyens pour travailler avec dignité, la police qui mutile, gaze et parfois même assassine. La police qui toujours se range du côté du patronat pour régler à coups de triques des grèves et des luttes sociales ! La France insoumise aura eu le ressort nécessaire pour ne pas entretenir la confusion. Mais non ce qu’il se passe depuis plusieurs semaines n’est pas l’oeuvre d’illuminés fascistes qui nuisent à l’image de la police de la République. Cette police républicaine, celle de Charonne, de Zyed et Bouna, des Gilets jaunes, de la loi travail, d’Adama et de tant d’autres n’a pas d’autres fonctions que de maintenir l’ordre : celui qui maintient à flot des institutions garantes de notre exploitation, des oppressions et de la répression.

Nous fêtons cette année les 150 ans de La Commune et ce samedi 29 mai, au Mur des fédérés, c’est certainement une foule déterminée qui viendra rendre hommage à celles et ceux qui n’ont pas fait que rêver mais ont tenté la construction de la République sociale.

Mais dans cette lutte qui nous oppose, nous, travailleurs, travailleuses, jeunes, du monde entier, aux capitalistes, aux oppresseurs qui au nom de la République maintiennent leur domination, nous savons que seuls les moyens que nous-mêmes aurons définis pour gagner seront les bons. Aucune police, aucun patron même affublé de « citoyen.ne » ne seront de notre camp. Il n’y aura pas de plus grand hommage aux Communards que de se préparer, jour après jour, à renverser le capitalisme, à construire le communisme, à rendre vivante au quotidien l’actualité de la Révolution !