Après le 5 octobre, affirmer la nécessité d'un plan de bataille pour notre camp social !


Quand un patron voyou comme Tapie meurt, c'est une litanie d'éloges qui se déverse dans nos oreilles de la part de toutes celles et ceux qui gèrent aujourd'hui les affaires de la bourgeoisie, de la part de celles et ceux qui les ont gérées ou qui prétendent à le faire demain. Tapie, le liquidateur d'emplois (Teraillon, Wonder, Manufrance, La Vie Claire...) qui a fait fortune dans les années 80 en rachetant des entreprises au franc symbolique avant de les liquider, nommé ministre par Mitterrand, grand ami de Sarkozy qui lui a permis d'empocher 403 millions d'euros en 2008 suite à l'affaire Adidas/Crédit Lyonnais et encensé par Macron et Castex comme un modèle pour « plusieurs générations ». La boucle est bouclée. Vraiment, il y a leur camp et le nôtre ! Alors que des dizaines de milliers de salariés sont licenciés depuis un an et demi, que des millions de chômeurs et des chômeuses se retrouvent doublement pénalisés sur la durée de leur indemnisation et sur le montant de celle-ci, que des millions de salariés, de jeunes, de retraités voient leur budget mensuel fondre sous le feu des augmentations des prix de la vie courante, il leur fallait célébrer cet escroc de la finance, un peu comme les 1ères classes continuent à boire le champagne alors que le Titanic est en train de couler !

Après la grève et les manifestations du 5 octobre...

Le 5 octobre, nous avons été nombreux-ses à faire grève et à manifester à l'appel de l'intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires et de certaines organisations de jeunesse. Depuis 18 mois, le gouvernement et le patronat ont pris prétexte de la crise sanitaire pour détruire encore un peu plus les droits sociaux des travailleurs et des travailleuses et leurs conditions de travail. Non contents de leur gestion dramatique, autoritaire et mensongère de l’épidémie de Covid-19, ils en ont profité pour accélérer leurs attaques, à l’image de la contre-réforme de l’assurance chômage qui s'applique depuis le du 1er octobre. Et nous n’oublions évidemment pas la réforme des retraites que le gouvernement attend de pouvoir remettre sur la table à tout moment… Celle-là même contre laquelle nous nous sommes mobilisés avec force juste avant le début de la crise sanitaire ! Un des derniers avatars ce cette politique anti-sociale : la mise en place du « pass sanitaire » et les milliers de suspensions de contrats de salariés dans la santé et dans bien d'autres branches professionnelles qu'il entraîne depuis 15 jours. Contrairement à l'intersyndicale qui ne faisait pas mention du pass sanitaire dans son tract d'appel au 5 octobre, nous devons aussi manifester pour exiger la réintégration immédiate de tous les salariés suspendus et l'abrogation du pass sanitaire !

… on continue !

Le 5 octobre passé, nos problèmes de travailleurs, de jeunes, de privés d'emplois, de retraités appauvris continuent. Le gouvernement et le patronat poursuivent leur sale boulot. Alors que c'est d'un véritable plan de bataille que nous aurions besoin pour construire une riposte à la hauteur des attaques, rien n'est proposé par les directions syndicales pour la suite. Alors, que rien de bon ne sortira des résultats électoraux de 2022, c'est maintenant qu'il faut aller reprendre tout ce qu'on nous a volé ! De nombreux-ses salariés l'ont bien compris !

La colère sociale se manifeste depuis plusieurs semaines par de nombreuses grèves, notamment dans le secteur des transports urbains contre la dégradation des conditions de travail (en région parisienne notamment chez Transdev mais aussi dans bien d'autres villes), mais aussi chez les éboueurs à Marseille, les employés des bibliothèques, dans le secteur du nettoyage... Et les manifestations contre le pass sanitaire continuent tous les samedis depuis treize semaines. Des salariés en lutte contre la fermeture de leur boîte ou des PSE sanglants s'organisent, à la base, pour appeler à une mobilisation nationale pour l'interdiction des licenciements le 27 novembre prochain. Ce sont cette fois les salariés de l'entreprise PPG à Bezons dans le 95, qui résistent depuis un an à la fermeture de leur usine, qui sont les initiateurs de cet appel, dans la continuité des manifestations appelées en janvier et en juin par les salariés de TUI. Il devient en effet urgentissime et fondamental de regrouper les forces de toutes celles et ceux qui luttent et qui veulent se donner les moyens de gagner !