Comme dans l'éducation, préparons partout la grève contre le gouvernement !



Après la santé le 11 janvier, l’Éducation nationale a été très mobilisée jeudi 13 janvier. La grève a été massive : plus de 75 % dans les écoles maternelles et primaires, plus de 60 % dans les collèges et les lycées, plus de 80 % pour les surveillants et surveillantes… Les personnels de l’éducation ont exprimé leur ras-le bol face à la situation sanitaire, au mépris du ministre Blanquer qui change de protocole comme de chemise et ne les en avertit qu’au dernier moment, par voie de presse. Mais cette colère est plus profonde : comme l’ensemble des services publics, l’éducation subit l’austérité budgétaire depuis des décennies. Comme l’ensemble du monde du travail, les personnels d’éducation subissent les suppressions de postes, synonymes de surcharge de travail, et la stagnation des salaires, c’est-à-dire la baisse du niveau de vie puisque les prix, eux, augmentent.

Le gouvernement joue la provocation

Après cette grève très suivie, et parfois même entamée plusieurs jours avant ou reconduite par la suite, le gouvernement a dû faire des concessions. Pour remplacer les personnels absents, l’Éducation nationale va recruter 3300 professeurs contractuels et 1500 assistants et assistantes d’éducation. Mais cette réponse est loin d’être satisfaisante : elle est même insultante.

D’abord, ces recrutements sont loin de compenser les près de 8000 postes supprimés par Blanquer ! L’année prochaine, encore, le nombre d’enseignants et d’enseignantes sera en baisse, puisque moins de postes sont ouverts aux prochains concours de recrutement de l’Éducation.

Surtout, tous ces contrats sont à durée déterminée. Ils iront au mieux jusqu’en juillet et ne répondront donc pas du tout à la nécessité de recruter massivement pour alléger durablement les effectifs des classes.

Enfin, de nombreux postes existent mais ne sont pas pourvus, faute de candidatures. C’est par exemple le cas des infirmiers et infirmières scolaires, dont l’absence a des conséquences dramatiques. L’Éducation ne parvient pas à recruter, tant les salaires y sont bas.

Après une grève historique dans l’éducation : construisons une grève historique dans l'ensemble du monde du travail !

Les médias ont parlé de « grève historique » à propos du 13 janvier. Mais évidemment, personne ne pouvait croire que cette seule journée suffirait à faire plier le gouvernement. C’est pourquoi les mobilisations vont se poursuivre, et se poursuivent déjà cette semaine, dans les écoles et établissements scolaires.

Mais ce n’est certainement pas non plus un secteur qui parviendra à gagner tout seul. Les revendications du monde éducatif ne sont en rien différentes de celles du reste du monde du travail : de vraies protections face à l’épidémie, stopper les suppressions d’emplois, augmenter les salaires…

C’est justement sur ces questions que les principales organisations syndicales appellent les travailleurs et les travailleuses à faire grève jeudi 27 janvier, dans le public comme dans le privé. En s’inscrivant dans la continuité du mouvement de l’éducation et des grèves dans la santé, cette journée peut être une étape dans la construction du rapport de forces avec le gouvernement et le patronat. Elle ne devra évidemment pas être un aboutissement, mais plutôt une occasion de faire converger les colères et les revendications de toute la classe laborieuse.
Nombre d’entre nous n’en peuvent plus de subir les attaques, de voir des politiciens et politiciennes déverser leur racisme et leurs idées réactionnaires, d’être sommés d’attendre des échéances électorales pour voir émerger un nouveau gouvernement qui nous attaquera comme les précédents. Pour défendre nos intérêts, ne comptons que sur nos propres forces, sur nos luttes. Construisons une grève générale !