Pas de « trêve électorale » pour nos grèves !

Vendredi 3 juin, Macron a annoncé ses plans... Notamment celui de faire entrer en vigueur la réforme des retraites dès l’été 2023 ! Nous voilà prévenus : il va falloir rejouer bien vite la grève victorieuse de l’hiver 2019-2020. Car quels que soient les résultats des législatives des 12 et 19 juin, c’est bien le patronat qui met la pression au gouvernement. Ce patronat qui se gave de subventions, qui voit ses revenus et son nombre de milliardaires exploser depuis la crise... Mais qui nous dit de nous serrer la ceinture. Ce patronat, lui, n’est pas élu. C’est par son pouvoir économique qu’il dirige. Et sans un rapport de force, il dictera toujours sa loi.

Les premiers et premières de corvée en lutte !
Il y a deux ans, le début de la crise sanitaire avait mis en avant les « premiers et premières de corvée », ceux et celles qui, comme dans la santé, font tourner la société au quotidien et sont loin de récolter les fruits des richesses créées par leur activité.

Ainsi, mardi 7 juin, les personnels hospitaliers étaient en grève dans toute la France, avec plus d’une cinquantaine de rassemblements, pour dénoncer le manque de moyens et d’effectifs, notamment aux urgences.

La semaine précédente, plus de 500 salariés du groupe de maisons de retraite Orpea ont été en grève suite au refus de leur direction de verser une prime d’intéressement en 2022 : 700 euros partent en fumée pour chacun et chacune ! Pourtant, de l’argent, cette société en a beaucoup, elle qui est dans la tourmente depuis la publication d’un livre-enquête dénonçant ses pratiques de maltraitance et de sous-effectifs pour s’occuper des personnes âgées. Alors non seulement la grève a été un franc succès, mais elle continue même dans certains établissements, comme à Neuilly-sur-Seine, d’où est parti le scandale.

Les 31 mai et 1er juin, c’est aussi le secteur du travail social qui a été massivement en grève, avec des dizaines de manifestations partout en France pour les salaires, notamment pour le versement des 183 euros promis par le « Ségur », mais que le patronat voudrait conditionner à une renégociation des conventions collectives, synonyme de perte de droits.

La dégradation des conditions de travail par les horaires à rallonge, la précarité, la stagnation des salaires... Voilà le lot de la majorité de la classe laborieuse. C’est pour cela que les salariés, femmes de chambre ou réceptionnistes, de plusieurs hôtels Campanile et Première classe de Paris et de sa banlieue, là encore des entreprises loin de connaître la crise, sont en grève depuis la mi-mai. Voilà aussi pourquoi la RATP et plusieurs sociétés de transports en commun d’Île-de-France ont été en grève à plusieurs reprises en mai, alors que l’ouverture à la concurrence va remettre en cause les garanties collectives obtenues par les luttes.

Urgence révolution !
La liste pourrait continuer longtemps : elle montre que notre camp ne désarme pas... Certaines de ces luttes sont victorieuses ou pourront l’être, espérons-le !

C’est le cas des salariés de l’entreprise de nettoyage PEI, qui assurent le ménage chez Renault Guyancourt, et qui après un mois de grève ont fait reculer leur direction sur le non paiement de journées de fermeture de l’établissement et sur des suppressions d’emplois.

Mais tant que nous aurons au-dessus de nous une classe dirigeante qui tire ses revenus et son pouvoir de notre exploitation, nos conquêtes ne seront jamais tranquilles. Pour mettre un coup d’arrêt à l’offensive des capitalistes, il faut nous battre toutes et tous ensemble... Et aller jusqu’à la remise en cause complète du pouvoir du patronat, autrement dit, changer radicalement la société.

C’est ce qu’affirment les candidats et candidates anticapitalistes et révolutionnaires qui se présentent aux élections législatives sous l’étiquette du NPA dans plusieurs départements, comme dans les Hauts-de-Seine, en Gironde, en Moselle ou encore dans le Rhône ; ailleurs, nous appelons à voter pour les candidatures révolutionnaires de Lutte ouvrière. Nous n’avons rien à attendre des résultats de ces élections, mais faisons-en l’occasion d’affirmer l’urgence de la révolution !