Retraites, salaires, services publics… tout est à nous, rien n’est à eux !

C’est autour d’un plateau de fruits de mer que Macron et ses acolytes de la majorité présidentielle ont décidé le 28 septembre dernier quelle serait la sauce à laquelle nos retraites allaient être mangées une nouvelle fois. Ces gens-là ne reculent décidément devant aucune occasion de se goberger… même quand il s’agit de nous annoncer que nous devrons travailler plus longtemps pour des pensions encore plus misérables !


65 ans et puis quoi encore ?!

« On privilégie l’inscription de cette réforme dans un projet de loi qui devrait être voté avant la fin de l’hiver, pour une entrée en vigueur de la réforme à l’été 2023 », a annoncé la Première ministre Borne… avant de préciser qu’il s’agirait de faire passer un report progressif de l’âge de départ de quatre mois par an, aboutissant à 65 ans en 2031. Selon ce calcul, le recul à 64 ans serait atteint en 2028. Et cela risque de se cumuler avec la « réforme Touraine » adoptée en 2014, qui vise à augmenter d’un trimestre tous les trois ans la durée de cotisation nécessaire à l’obtention d’une retraite à taux plein. La réforme doit s’achever en 2035 : à ce terme, pour les personnes nées en 1973, il faudra disposer de 172 trimestres, soit 43 années de cotisation ! Depuis des années, l’argument est connu : nous vivons plus vieux, et les caisses de retraite vont être en déficit... Mais les comptes des retraites étant actuellement excédentaires, cet argumentaire tombe à l’eau. Alors, maintenant, Macron explique que l’État a besoin d’argent pour l’école, la police, le logement et la transition énergétique… Le hold-up sur nos retraites, on ne doit pas le laisser faire ! 


L’austérité budgétaire… sauf pour les riches et les patrons !

Le gouvernement annonce la création de 11 000 postes de fonctionnaires… mais ce sera avec 1 985 postes en moins dans l’Éducation nationale, déjà totalement incapable de faire face aux besoins ! Par contre, ce seront 3 100 postes supplémentaires pour la police… L’autre ministère gagnant est celui de la Défense : plus 3 milliards d’euros en 2023. L’armée française va ainsi recevoir treize nouveaux Rafale, son second sous-marin nucléaire et dix-huit chars Leclerc rénovés. Dassault, Thales ou le groupe MBDA, le deuxième producteur mondial de missiles peuvent dire « Merci Macron ». La dette de l’État, dont l’augmentation justifie depuis des décennies les sacrifices imposés aux classes populaires, rapportera encore gros aux banques à qui l’État doit emprunter : 51,7 milliards de charges à reverser à celles-ci, le montant le plus élevé des cinq dernières années. Les prétendues baisses d’impôts bénéficieront aux grandes entreprises : allègement en 2023 de 4 milliards de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), cet impôt dit de production qui doit même disparaître en 2024, baisse de l’impôt sur les sociétés de 3,7 milliards d’euros, pour ne donner que quelques exemples.


Le 29 septembre, ce n’est qu’un début !

Des mouvements de grève se sont amplifiés ces dernières semaines sur la question des salaires : chez Carrefour, chez Arkema, dans les aéroports, chez Stellantis (ex-PSA), avec les plus gros débrayages depuis des dizaines d’années, dans plusieurs raffineries Exxon et Total... La raffinerie Total de Gonfreville-l'Orcher est actuellement en procédure d’arrêt car les salariés ont voté la grève jusqu’à nouvel ordre depuis une semaine pour obtenir 10 % d’augmentation des salaires et des embauches. L’insolence des profits du groupe sur l’année passée (14 milliards d’euros) incite effectivement les travailleurs et les travailleuses « à tout bloquer » pour obtenir satisfaction. C’est un encouragement pour tout le monde à en faire de même !

Nous étions dans la rue jeudi dernier, nous manifesterons aussi le 16 octobre à Paris « contre la vie chère et l'inaction climatique ». Mais il faudra plus de deux journées d'action pour gagner sur les salaires, faire reculer le gouvernement sur les retraites et imposer une retraite à 60 ans à taux plein dès 37,5 annuités, ou plus largement sortir de cette société du fric, du désastre écologique, des violences faites aux femmes, des guerres impérialistes comme celle de Poutine contre l'Ukraine. Toutes nos colères doivent se fédérer, s'unifier, s'auto-organiser, dans l’unité à la base, avec un véritable plan de bataille pour avancer vers un mouvement d'ensemble contre ce vieux monde.