Bulletin des précaires, chômeu-r-se-s et pôle emploi : Contre les réformes anti chômeurs, mobilisation !


Le gouvernement procède à une réorganisation autoritaire du « marché de l’emploi » précaire. L’accroissement de la contrainte exercée sur tous les chômeurs passe par une recentralisation de la protection sociale, associé à un nouveau régime de contrôle. 

Le gouvernement tente de reprendre la main sur les négociations de l’Assurance chômage en prorogeant le protocole en vigueur jusqu’au 31 décembre 2023. Une nouvelle réforme est déjà annoncée, qui fera varier la durée d’indemnisation en fonction de la « conjoncture économique ». Mais déjà une partie des nouveaux chômeurs et les chômeurs des secteurs dits « en tension » sont tenus de se rendre à des sessions collectives de recrutement sous peine de radiation, c’est-à-dire de suppression de leur revenu pour un ou plusieurs mois. Pour les RSAstes, la pseudo-« solidarité à la source » sera mise en place dans les mois à venir, c’est-à-dire le flicage et l’interdiction de toute tentative de débrouille des plus précaires. La recentralisation du RSA pourrait précéder « l’expérimentation » de son versement contre activité contrainte, dans quelques départements d’abord, puis partout en France en 2024. Enfin, la mise en place de France Travail, annoncée pendant la campagne présidentielle, ferait fonctionner Pôle emploi presque exclusivement comme un organisme de contrôle des chômeurs. 

Pôle emploi, un point d’appui des mobilisations

Solidaires des chômeurs, confrontés aux injonctions managériales de flicage des demandeurs d’emploi, à la dégradation de leurs conditions de travail et à la suppression de services entiers, des zones de résistance s’organisent partout à Pôle emploi. Les agents mobilisés se sont réunis en AG le 19 septembre, et partent en grève reconductible en Ile-de-France à partir du 11 octobre. 

Le flou entretenu autour des mesures qui vont être prises, l’allongement des calendriers des réformes, mais surtout la rareté des espaces de discussion large contraint les possibilités d’élargissement du mouvement. Les mobilisations des chômeurs tendent à reproduire les catégories administratives : les organisations syndicales combatives portent des revendications sur l’Assurance chômage et sur le salaire socialisé – sans trop s’impliquer concrètement -, pas ou peu sur le RSA. S’agissant des relations avec les collectifs, s’il peut y avoir discussion sur le caractère central du travail dans nos luttes, il y a des bases communes entre la revendication « d’un revenu sans condition » (porté par différents collectifs) et celle « d’une indemnisation de 100% des chômeurs » (portée par la CGT CNTPEP).  

Face aux attaques à venir, nous avons besoin de cadres d’organisation larges, comparables à ceux de l’AG des précaires et des chômeurs du 4 mars 2020, et de porter des perspectives communes. La grève des agents de Pôle emploi en Ile-de-France est un point d’appui, rassemblons-nous et soutenons-les pour préparer les luttes à venir !


Les mobilisations des chômeurs

Généralement ignorées des directions syndicales, les mobilisations des chômeurs sont à l’intersection de plusieurs composantes du mouvement social. Ces dernières années, celles dont les effets politiques ont été importants se sont structurées autour des intermittents : d’abord, de la CIP, puis de la CGT spectacle. La dernière grande AG s’est tenue le 4 mars 2020 à la Bourse du travail de Paris, rassemblant à l’appel de la CGT Spectacle l’interpro, des collectifs de précaires de différents secteurs, des syndicats de Pôle emploi, des associations et des autonomes. 

RUA

La conception réformiste de la solidarité qui prévalait lors de la création du revenu minimum d’insertion (RMI), conjointe de celle de l’impôt sur la fortune, a déjà été modifiée par sa refonte en revenu de solidarité active (RSA) en 2009. Le projet de passage au revenu universel d’activité (RUA) la modifie encore sur deux points essentiels : la fusion de toutes les allocations -hors AAH- en un seul revenu, et l’accroissement de la contrainte sur tous les RSAstes, dont l’allocation serait versée sous contrainte d’activité.

Réforme de l’assurance chômage 

Toujours dans la logique de faire des économies sur le dos des chômeurs, le gouvernement entend aller « plus loin » dans ses attaques. Après avoir baissé le montant des allocations, il veut moduler la durée et les conditions d’accès selon le taux de chômage constaté dans les régions ! Une attaque supplémentaire contre les travailleurs et qui nécessite une mobilisation de l’ensemble du mouvement ouvrier.

Pôle emploi en grève reconductible en Ile-de-France à partir du 11 octobre

Réunis en AG le 28 juin dernier, 150 agents – réunis par cgt fo fsu sud- ont pris la mesure de la situation et ont voté un appel à la grève reconductible le 11 octobre et la mise en place d’une caisse de grève. Cet appel a d’autant plus de sens que suite à la grève réussie du 1er février les orgas syndicales ne proposaient rien… Les agents réunis revendiquent les points suivants : 

Augmentation des salaires, Embauches à hauteur des besoins, CDIsation des collègues précaires, Arrêt de la sous-traitance, Réinternalisation des activités, Maintien des activités spécifiques (GLO, CSP, IAE), Abrogation de la réforme assurance-chômage !